7 moments qui ont défini les relations entre Castro et les Juifs
L'ancien chef avait accordé des libertés religieuses et condamné la négation de l'Holocauste. Mais son hostilité envers Israël a marqué de nombreuses déclarations

JTA — L’ancien leader cubain Fidel Castro, dont le décès a été annoncé vendredi, a entretenu des relations compliquées avec les Juifs.
Sous la gouvernance de Castro, qui s’était saisi du pouvoir en 1959, et de son frère Raul Castro, devenu président en 2008.
Les Juifs de Cuba ont bénéficié de libertés religieuses étendues et ont reçu des rations spéciales de la part du gouvernement pour pouvoir s’approvisionner en viande casher.
Mais l’ancien leader cubain a également fréquemment exprimé des points de vue hostiles envers Israël.
Moins de 1 000 Juifs vivent actuellement à Cuba. Ils étaient 30 000 environ dans les années 1950 lorsque les Juifs ont commencé à rejoindre en exil leurs compatriotes cubains qui fuyaient le régime de répression du communiste révolutionnaire.
Voilà certains des moments importants qui ont marqué la relation de Castro avec les Juifs et Israël – comme JTA l’a rapporté à travers les années.
1962 : Des Juifs auraient figuré parmi les prisonniers de guerre de Castro après la Baie des Cochons
Certains prisonniers de guerre qui avaient participé à l’invasion ratée et parrainée par la CIA de la Baie des Cochons (lancée par la Brigade 2506, un groupe paramilitaire expatrié, le 17 avril 1961) auraient été des Juifs dont les parents étaient arrivés à Cuba après avoir fui l’Allemagne nazie.
Ces garçons juifs sont « peut-être les plus malheureux parmi les prisonniers”, parce que leurs parents avaient eu le sentiment de “subir la poigne d’un dictateur à deux occasions en une seule génération”, a expliqué James Donovan, un avocat travaillant à la libération des détenus (dont le portrait a ultérieurement été dépeint par Tom Hanks dans le film “Le pont des espions ”).
1979 : Castro attaque Israël à l’ONU et l’envoyé israélien le qualifie d’ennemi de l’état juif
Le leader cubain avait accusé Israël d’avoir commis “le plus grand crime de notre époque” contre les Palestiniens devant l’Assemblée Générale de l’ONU.
L’envoyé d’Israël avait alors réprimandé Castro, affirmant que le leader avait “rejoint le clan des clameurs stridentes qui s’élèvent déjà dans le débat général de l’Assemblée, formé par les ennemis de la paix au Moyen-Orient”.
1999 : Les Juifs cubains immigrent secrètement en Israël – avec la bénédiction de Castro
Environ 400 Juifs cubains ont quitté leur pays pour l’état juif entre 1995-1999 — et malgré des liens inexistants entre Cuba et Israël, Castro ne s’en est apparemment guère préoccupé.
L’Agence Juive pour Israël aurait alors fait savoir qu’elle avait obtenu de Castro qu’il ne proteste pas face à l’Opération Cigare’, en acceptant de ne pas lui donner d’ampleur. La Canada, qui avait maintenu des relations politiques avec Cuba, aurait également aidé des Juifs cubains à partir en Israël.
2008 : Les Juifs cubains n’attendent que peu de changement du retrait de Castro

Alors que Castro quittait le pouvoir, les émigrés juifs cubains n’ont pas attendu un changement politique, prévoyant que son frère Raul maintiendrait très probablement le statu quo en accordant une liberté religieuse relative aux Juifs tout en conservant une attitude empreinte de dureté envers Israël.
“Cela ne signifie absolument rien pour la communauté juive de Cuba”, avait alors déclaré un exilé juif cubain.
2009 : Castro a du mal avec le ‘nom étrange’ de Rahm Emanuel
Castro a écrit une colonne dans un journal cubain consacré à ses réflexions sur le nom du chef d’Etat-Major de Barack Obama.
« Il paraît espagnol, cela paraît facile à prononcer mais cela ne l’est pas. Jamais dans ma vie, je n’ai entendu parler ou lu des choses concernant un quelconque étudiant ou compatriote qui aurait porté ce nom, parmi des dizaines de milliers de personnes », a-t-il écrit au sujet du nom Emanuel, qui signifie “Dieu est avec nous” en hébreu.
2010 : Castro dénonce l’antisémitisme et le déni de l’Holocauste de l’Iranien Ahmadinejad
“Les Juifs ont vécu une existence qui a été bien plus dure que la nôtre. Il n’y a rien qui puisse se comparer à l’Holocauste », avait déclaré Castro, critique fervent d’Israël, dans une interview accordée au journaliste juif américain Jeffrey Goldberg, dans laquelle il avait critiqué le leader iranien pour sa négation de l’Holocauste et sa promotion de l’antisémitisme.
Il avait également expliqué que la culture et la religion juives avaient conservé le peuple Juif « uni en tant que nation ».
2014 : Castro qualifie l’offensive israélienne sur Gaza d’”Holocauste palestinien”
Conformément à ses critiques féroces de l’état juif dans le passé, l’ancien leader cubain avait qualifié l’Opération Bordure protectrice menée par Israël de « nouvelle et répugnante forme de fascisme » dans une rubrique intitulée « l’Holocauste palestinien à Gaza ».
« Que pense donc le gouvernement de ce pays [Israël] ? Que le monde sera insensible à ce génocide macabre qui a été aujourd’hui commis contre le peuple palestinien ? « avait alors écrit l’ancien dirigeant cubain.