8 mois après, Netanyahu appelle un ex-ministre qui a perdu son fils soldat le 7 octobre
Izhar Shaï a exhorté le Premier ministre à contacter ou à aller présenter ses condoléances aux proches des personnes assassinées, "même celles qui n'ont pas voté pour lui"
Huit mois après la mort de son fils lors de combats contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre, l’ex-ministre des Sciences et de la Technologie Izhar Shaï a écrit sur X qu’il avait finalement reçu un appel du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour lui présenter ses condoléances.
Quelques jours seulement après s’être plaint en ligne que le Premier ministre ne se soit pas encore manifesté, Shaï a écrit qu’après la fin de la fête de Shavouot, la veille, Netanyahu avait fini par décrocher son téléphone pour « me faire part de sa profonde consternation de ne pas avoir entendu parler de cette affaire jusqu’à présent ».
Décrit par son père comme un « enfant parfait et bien-aimé », le sergent-chef Yaron Oree Shaï, 21 ans, soldat de combat dans la brigade Nahal, a été tué le 7 octobre lors d’affrontements violents contre des terroristes du Hamas dans la région du kibboutz Kerem Shalom, près de la frontière avec la bande de Gaza.
« J’ai dit au Premier ministre que je n’avais personnellement pas besoin de cet appel, mais lorsque j’ai exprimé mes critiques, je parlais au nom de tous ceux qu’il n’a pas pris la peine d’appeler à ce jour, les familles des personnes assassinées, les familles des otages assassinés, les familles des kibboutznikim, les familles des ‘échecs’ [de l’armée], et pas seulement les familles des réussites », a-t-il écrit sur X, faisant référence à la récente visite de Netanyahu aux proches des quatre otages secourus.
Le Premier ministre a été critiqué pour avoir effectué cette visite sans avoir fait de déplacements similaires dans le passé auprès des familles d’otages décédés.
« Je lui ai dit qu’il était responsable de tout ce qui s’est passé ici, pas seulement des succès, qu’il était supposé être le Premier ministre de nous tous, et pas seulement de ses électeurs, et que j’exprimais la douleur des millions d’Israéliens qui n’ont pas de Premier ministre capable de répondre à leur douleur », a-t-il poursuivi.
Shaï, qui a représenté l’ancien parti Kahol Lavan de Benny Gantz entre 2019 et 2021, a demandé à Netanyahu « d’appeler ou rendre visite aux proches des morts, de ceux que l’on a assassinés, même ceux qui n’ont pas voté pour lui, même ceux qui ne sont pas morts lors de batailles héroïques, mais au contraire, ceux dont la mort est le symbole de cet effroyable désastre, de l’échec et de l’extrême douleur de tous les Israéliens depuis » lors de l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre.
L’ex-ministre avait publié sur X une photo de son fils en compagnie de Netanyahu, se présentant comme « un de ces parents endeuillés que le Premier ministre n’a pas pris la peine d’appeler », ajoutant « qu’un Premier ministre moral et honorable aurait appelé pour nous réconforter et nous donner du courage ».
אני אחד מאותם הורים שכולים שאליהם ראה"מ לא טרח להתקשר. הבן שלי נפל בקרב גיבורים והציל במותו את חייהם של מאות אזרחים. אבל גם אילו נרצח בשנתו או נחטף מביתו, ראש ממשלה מוסרי וערכי היה מתקשר לנחם ולחזק. ולהתנצל שזה קרה במשמרת שלו. אני לא כועס עליו. בכלל לא. אני בז לו, איש עלוב. pic.twitter.com/KGBLqyyh3T
— Izhar Shay – יזהר שי (@Izhars7) June 9, 2024
En décembre dernier, Shaï avait déclaré sur les ondes de la radio de l’armée avoir reçu des menaces et insultes depuis la mort de son fils.
« Les gens écrivent des choses comme ‘C’est une bonne chose que votre fils traître soit mort parce qu’il a ouvert la porte aux terroristes’ – juste parce que j’ai osé critiquer le Premier ministre », a ajouté Shaï. « Ils ont écrit : ‘C’est dommage qu’il n’y ait pas eu plus de morts dans votre famille, un seul ne suffit pas.' »
Dans cette interview, Shaï a demandé à Netanyahu de condamner de tels sentiments « de la part de ses partisans » et d’assumer personnellement la responsabilité des échecs qui ont conduit aux massacres du 7 octobre.
« Yaron est tombé dans une bataille héroïque – lui et une poignée d’autres soldats courageux ont défendu le kibboutz Kerem Shalom au péril de leur vie contre des centaines de terroristes », a déclaré Shaï.
Depuis la mort de son fils, Shaï, entrepreneur technologique et investisseur en capital-risque, a appelé ses collègues investisseurs et fondateurs à se joindre à son initiative et à s’engager à fonder une nouvelle startup pour chacune des victimes des attentats et pour ceux qui ont donné leur vie pour protéger le pays.
« Ces 12 prochains mois, pour chaque soldat mort au combat, pour chaque civil assassiné, créons une nouvelle start-up autour d’un produit ou d’un service qui servira à des milliers d’entreprises et/ou à des millions de personnes de par le monde », avait-il déclaré à l’époque.