94 sénateurs demandent la levée de l’immunité parlementaire de Rima Hassan
Plusieurs ministres avaient indiqué que la question « se poserait » en cas de condamnation de l'eurodéputée pour apologie du terroriste, après qu'elle a justifié le combat du Hamas « dans le cadre de la colonisation »

Près d’une centaine de sénateurs issus de la droite et du centre ont demandé mercredi à la présidente du Parlement européen Roberta Metsola de permettre la levée de l’immunité parlementaire de l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, à la suite de ses propos sur le Hamas.
« L’Union européenne ne peut rester silencieuse face à des déclarations qui sapent les valeurs de paix et de respect mutuel qui la fondent », affirment dans un communiqué 94 sénateurs dans une lettre à la présidente du Parlement européen.
Ils enjoignent cette dernière à ouvrir « une procédure visant à la levée de l’immunité parlementaire » de Rima Hassan « afin que les autorités compétentes puissent examiner la portée et les conséquences de ses déclarations ».
Née en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens, puis naturalisée française en 2010, Hassan a provoqué des réactions indignées en affirmant jeudi que « le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international » qui justifie « la lutte armée dans un contexte de colonisation », tout en ajoutant que tous les « procédés », comme les prises d’otages ou les exactions, ne le sont pas.
« Aucun représentant des institutions européennes ne peut, sous couvert d’immunité, tenir des propos qui légitiment le terrorisme », a affirmé le sénateur centriste du Tarn-et-Garonne Pierre-Antoine Levi, premier signataire du courrier à Metsola.
Plusieurs ministres avaient déjà réagi aux propos de l’eurodéputée LFI, comme Bruno Retailleau en indiquant avoir « signalé à la procureure de la République de Paris » ces propos qui relèvent selon lui « de l’apologie du terrorisme ».
François-Noël Buffet, ministre auprès de Retailleau, et Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, avaient eux affirmé que la question de sa « déchéance de nationalité » se poserait en cas de condamnation.
« C’est impossible, je suis née apatride », avait répliqué l’intéressée, le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon dénonçant de son côté une « persécution » à l’encontre de l’eurodéputée.