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A Bahreïn, des législatives sans enjeu politique

Selon un spécialiste du Golfe, les élections "ont perdu toute signification pratique et politique" depuis l'interdiction du principal mouvement représentant la population chiite

Illustration du drapeau du Bahrein (Crédit : wikimedia commons)
Illustration du drapeau du Bahrein (Crédit : wikimedia commons)

Les Bahreïnis sont appelés aux urnes samedi pour choisir leurs représentants au Parlement lors d’une élection sans réel enjeu politique en l’absence de candidats de l’opposition.

Dans ce petit royaume du Golfe, allié clé des Etats-Unis dans la région, les deux principaux groupes de l’opposition, Al-Wefaq (chiite) et Waad (laïc), ont été interdits et ne peuvent pas de ce fait présenter de candidats lors du scrutin.

Leur absence a suscité de nombreux appels à boycotter cette consultation électorale.

Bahreïn a été secoué par des troubles à partir de 2011, lorsque les forces de sécurité ont réprimé les protestations de chiites qui réclamaient une monarchie constitutionnelle et un Premier ministre issu de la majorité parlementaire.

Le pays, qui compte environ 1,4 million d’habitants, est gouverné par des sunnites. Sa population est majoritairement chiite, selon des estimations non officielles contestées par le gouvernement.

Pour Neil Partrick, spécialiste du Golfe, les élections « ont perdu toute signification pratique et politique » depuis l’interdiction d’Al-Wefaq, le principal mouvement représentant la population chiite du pays.

« La mise hors la loi d’Al-Wefaq et de la mouvance relativement libérale du Waad n’ont fait que souligner l’insignifiance des élections à Bahreïn », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Les élections peuvent encore servir d’outil de prestige pour les personnes cherchant à se présenter comme les représentants de la communauté nationale, mais elles n’ont aucune substance politique ou pratique, que les appels au boycottage soient suivis ou non ».

Chef de l’opposition emprisonné

Le chef de l’opposition au Bahreïn Sheikh Ali Salman, le 20 novembre 2014. (Crédit : MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP)

Les partis d’opposition ont boycotté les dernières élections en 2014, les premières depuis la répression de 2011, les qualifiant de « farce ».

En 2016, la justice a interdit le mouvement Al-Wefaq pour « incitation à la violence et encouragement de manifestations menaçant de déclencher des conflits sectaires ».

Bahreïn, qui accueille la cinquième flotte américaine et une base britannique, accuse régulièrement l’Iran chiite d’être derrière les troubles dans le royaume, ce que Téhéran nie.

Le ministère de l’Intérieur de Bahreïn a déclaré mercredi dans un communiqué que les autorités avaient « pris toutes les mesures nécessaires » pour assurer le déroulement en toute sécurité du vote.

Le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, le 7 avril 2016. (Crédit : Département d’Etat américain/domaine public/WikiCommons)

En septembre, le roi Hamad a exhorté les électeurs à prendre part à l’élection qui verra 293 candidats se disputer les 40 sièges du Parlement.

Un scrutin municipal coïncide avec les législatives.

Depuis 2011, de nombreux dissidents ont été emprisonnés à Bahreïn, dont le cheikh Ali Salman, ancien chef d’Al-Wefaq. Des centaines ont été déchus de leur nationalité.

Cheikh Ali Salman a été condamné à la prison à vie le 4 novembre pour « intelligence » avec le Qatar, un jugement qualifié de parodie par des défenseurs des droits de l’Homme.

Bahreïn est l’un des alliés de l’Arabie saoudite ayant rompu en 2017 tout lien avec le Qatar en accusant l’émirat de soutenir des radicaux islamistes et de proximité avec l’Iran.

Appels au boycottage

Au moins six personnes ont été arrêtées et inculpées pour « obstruction au processus électoral », selon une déclaration publiée mercredi par le procureur de Bahreïn.

L’un d’eux est Ali Rachid al-Achiri, ancien député d’Al-Wefaq, selon le Bahrain Institute for Rights and Democracy, basé à Londres.

M. Achiri avait tweeté que lui et sa famille boycotteraient les élections.

Des dirigeants en exil du mouvement dissous Al-Wefaq ont appelé au boycottage du scrutin parlementaire de cette année après la promulgation en juin d’une législation interdisant aux « dirigeants et membres d’associations politiques dissoutes pour violation de la Constitution ou des lois du royaume » de se présenter.

La chambre basse du Parlement, qui compte 40 sièges, a le pouvoir d’examiner et d’adopter les projets de loi proposés par le roi ou le gouvernement.

Toutefois, la chambre haute, ou Conseil consultatif, formée de personnalités nommées par le roi, a le pouvoir de bloquer les projets de loi adoptées par la chambre basse.

Jane Kinninmont, spécialiste du Golfe durant des années à l’Institut Chatham House à Londres, estime que de nombreux Bahreïnis boycotteront les élections de cette année ou « ne prendront simplement pas la peine de voter ».

« Les élections ne changeront pas grand-chose puisque la quasi-totalité des partis d’opposition sont désormais interdits et leurs dirigeants emprisonnés », dit-elle à l’AFP.

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