A Beyrouth, Borrell appelle à une désescalade entre le Hezbollah et Israël
Le chef de la diplomatie européenne a appelé à une application intégrale de la résolution 1701 de l'ONU, qui "ouvrirait la voie à un règlement global, incluant la délimitation de la frontière terrestre" entre le Liban et Israël
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé jeudi depuis Beyrouth à une désescalade des tensions sur le front libanais de la guerre avec Israël, qui menace de mener une opération d’ampleur contre le Hezbollah pro-iranien.
« Nous devons parvenir à une désescalade des tensions militaires (..) j’appelle toutes les parties à suivre cette voie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib.
Il a assuré que l’Union européenne (UE) déployait « tous les efforts diplomatiques pour éviter une escalade dans la région », mais ajouté qu’il n’avait « pas de baguette magique ».
Depuis le 8 octobre, au lendemain de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas contre le sud d’Israë, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza pendant la guerre qui s’y déroule.
« Depuis ma dernière visite au Liban en janvier, les tambours de la guerre n’ont pas cessé de battre », a ajouté M. Borrell, soulignant cependant qu’à son avis, « le pire a été évité ».
« La guerre totale dans le sud du Liban avec une invasion ne s’est pas produite (..) mais la menace demeure », a averti le chef de la diplomatie européenne, qui a rencontré les principaux responsables libanais.
Lundi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avait répété qu’Israël était déterminé à ramener le calme sur le front nord, « soit par le biais d’un accord qui éliminera la présence du Hezbollah à notre frontière, soit par une action militaire ».
Le chef de la diplomatie européenne a appelé à une application intégrale de la résolution 1701 de l’ONU, qui « ouvrirait la voie à un règlement global, incluant la délimitation de la frontière terrestre » entre le Liban et Israël, toujours en état de guerre.
Son homologue libanais Abdallah Bou Habib a réitéré l’engagement du Liban à l’application de cette résolution, qui avait acté la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Elle stipule l’arrêt des hostilités et affirme que seuls l’armée libanaise et les Casque bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban.
Arrivé mercredi au Liban dans le cadre d’une tournée régionale qui l’a conduit au Caire, Josep Borrell s’était rendu au siège de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) dans le sud du pays.
Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière israélo-libanaise ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que celle de 20 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a nommé 434 membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 78 autres agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.