Israël en guerre - Jour 429

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A comparer, l’enveloppe d’aide d’Israël représente la moitié du montant idoine

Une aide financière équivalente à 5,5 % du PIB place le pays loin derrière les nations ayant une économie similaire, selon une étude

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Moshe Nadler (à droite), photographié devant la Knesset à Jérusalem avant de soumettre une pétition de 50 000 signatures demandant aux députés de réduire leurs salaires par solidarité avec la nation, le 4 mai 2020. (Autorisation, Moshe Nadler)
Moshe Nadler (à droite), photographié devant la Knesset à Jérusalem avant de soumettre une pétition de 50 000 signatures demandant aux députés de réduire leurs salaires par solidarité avec la nation, le 4 mai 2020. (Autorisation, Moshe Nadler)

Selon une étude publiée mardi, l’aide financière du gouvernement pour soulager la crise provoquée par le coronavirus est environ deux fois moins importante que celle offerte par d’autres pays développés ayant des caractéristiques économiques similaires.

Israël se prépare à dépenser 5,5 % de son produit intérieur brut, ce qui le place au cinquième rang des 17 pays analysés, au-dessus de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas et de la Grèce.

L’Allemagne est de loin en tête, avec des projets d’investissement représentant un peu moins de 30 % de son PIB. Derrière, on trouve le Royaume-Uni, avec 16,8 %, la France, avec un peu moins de 15 %, la Suède (12,8 %), la Belgique (12,5 %) et les États-Unis (12,5 %).

L’analyse a été réalisée par le Dr Aamer Abu-Qarn et le professeur émérite Arie Arnon de l’Université Ben Gurion du Néguev et le Dr Arie Krampf de l’Academic College of Tel Aviv-Yaffo’s School for Government and Society.

Selon l’étude, la Suède et la Belgique offrent plus du double de ce que propose Israël, bien que leurs économies soient de taille similaire à celle de l’État juif.

Israël se situe en dessous de la moyenne par rapport à d’autres pays ayant une dette similaire, et aussi si l’on tient compte de facteurs tels que la taille de la population et l’étendue du commerce international.

Des travailleurs indépendants et des exploitants de jardins d’enfants participent à un rassemblement demandant le soutien financier du gouvernement devant la Knesset à Jérusalem, le 19 avril 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le pays ne se porte bien que lorsque l’on compare les dotations budgétaires, par opposition aux prêts. Sur les 5,5 % du PIB qu’Israël prévoit d’allouer, 3,4 % devraient provenir des budgets gouvernementaux sous forme de dons et d’autres formes d’allocations qui n’ont pas besoin d’être remboursés. À cet égard, les recherches montrent qu’Israël se situe au 9e rang sur 17 nations.

« Notre conclusion est que l’enveloppe d’aide d’Israël est très petite comparée à des pays ayant des caractéristiques économiques similaires », conclut l’étude. « Si Israël souhaite être compté parmi les nations développées ayant des profils économiques similaires, il doit offrir un paquet d’aide égal à environ 10 % de son PIB – en d’autres termes, presque le double de celui actuel ».

Les auteurs ont pris des statistiques principalement du Covid-19 Policy Tracker du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). L’étude a été téléchargée mardi sur « Teams of Experts », un site web en hébreu et en arabe, non affilié à une institution, où les universitaires peuvent publier des recherches liées aux aspects socio-économiques du coronavirus.

Les recherches menées pour le Lobby99, qui bénéficie d’un financement participatif, ont entre-temps révélé d’autres différences quant à la manière dont les pays développés envisagent de fournir de l’aide.

Le président argentin Alberto Fernandez salue ses partisans depuis la terrasse du palais présidentiel à Buenos Aires, Argentine, le 10 décembre 2019. (AP Photo/Marcos Brindicci)

Parmi les pays étudiés, l’approche la plus inhabituelle est celle de l’Argentine. Plutôt que d’augmenter le déficit pour financer l’aide, ce pays d’Amérique latine propose une législation visant à prélever un montant unique d’environ 2,5 milliards de dollars sur les 200 personnes les plus riches et les 200 entreprises aux revenus les plus élevés pour fournir une aide d’urgence à environ huit millions de familles et contribuer au financement des frais de transport et de santé.

Aux États-Unis, les autorités envisagent une législation visant à limiter les augmentations de salaire ainsi que les dépenses liées au lobbying.

La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, se rend au Capitole américain à Washington, DC, le 23 avril 2020, pour le début du vote sur les 484 milliards de dollars supplémentaires destinés à l’aide d’urgence en cas de pandémie de coronavirus. (NICHOLAS KAMM / AFP)

Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine, tenterait de faire avancer une législation visant à empêcher les entreprises bénéficiaires d’aides d’utiliser des sociétés de lobbying commerciales, d’accorder des primes aux cadres supérieurs ou d’acquérir des actions ou de distribuer des dividendes tant que les prêts n’ont pas été remboursés.

Mitch McConnell, le leader de la majorité républicaine au Sénat, propose quelque chose de plus modeste, selon les recherches effectuées – un projet de loi qui interdirait les augmentations de salaire pour les dirigeants d’entreprises gagnant plus de 425 000 dollars par an, pendant une période de deux ans.

Le gouvernement américain envisage également de prendre des participations dans des entreprises, telles que des compagnies aériennes, qui reçoivent une aide. Des discussions similaires sont en cours en Allemagne, en ce qui concerne des compagnies telles que Lufthansa.

Un avion de la Lufthansa se prépare à rapatrier des touristes allemands et israéliens de Lima à Francfort, le 26 mars 2020. (Crédit : Ambassade d’Israël au Pérou)

En France, comme au Danemark, aucune aide ne sera accordée aux sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux et les bénéficiaires de l’aide ne devront ni acheter des actions ni distribuer des dividendes.

En Nouvelle-Zélande, l’aide doit être liée au maintien des travailleurs à temps plein ou partiel.

En Israël, seuls les détails de base ont été publiés, car le ministère des Finances continue à travailler sur les détails des différents éléments de l’enveloppe.

Réduction des salaires pour les députés

Lundi, un Israélien du nom de Moshe Nadler a soumis à la Knesset une pétition ayant réuni 50 000 signatures demandant aux députés de « faire preuve de solidarité » et d’accepter des réductions de salaire pendant six mois.

Les gens que nous avons élus appellent tout le monde à aider à « porter le fardeau », mais ils n’offrent pas leurs épaules ou n’aident pas à le porter », a dénoncé M. Nadler, qui a organisé sa pétition par l’intermédiaire de l’organisation à but non lucratif Zazim.

« Ces derniers jours, j’ai envoyé des courriels au président de la Knesset, aux chefs de faction et même au président. Je n’ai pas reçu de réponse sérieuse, alors je suis venu directement à la Knesset avec les signatures ».

Sur cette photo du 21 mars 2020, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern brandit une carte montrant un nouveau système d’alerte pour le COVID-19 à Wellington, en Nouvelle-Zélande. (AP Photo/Nick Perry)

CNN a rapporté à la mi-avril que la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et son gouvernement allaient procéder à une réduction de leurs salaires de 20 % pour les six prochains mois afin de faire preuve de solidarité.

Des réductions de salaire pour la classe politique ont également été signalées en Inde, à Singapour et au Malawi.

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