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À Damas, tristesse, craintes (et joie) après la mort de Nasrallah

À l'inverse, dans les zones rebelles échappant au contrôle des autorités, des habitants ont célébré la nouvelle en distribuant des douceurs

Un manifestant palestinien portant des affiches avec les portraits du président syrien Bachar el-Assad et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors d'une manifestation contre les frappes menées par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France contre le régime syrien, dans la ville de Gaza, le 14 avril 2018, lors d'une manifestation à l'appel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et d'autres partis. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
Un manifestant palestinien portant des affiches avec les portraits du président syrien Bachar el-Assad et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors d'une manifestation contre les frappes menées par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France contre le régime syrien, dans la ville de Gaza, le 14 avril 2018, lors d'une manifestation à l'appel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et d'autres partis. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Sur la Place des Omeyyades dans le centre de Damas, un écran géant retransmet la télévision syrienne qui diffuse des images du chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah, allié privilégié de la Syrie, dont l’élimination par Israël a provoqué une onde de choc parmi certains habitants de la capitale.

Dans les cafés et dans les rues, la mort du chef du Hezbollah est le sujet principal de conversation parmi les habitants de la capitale.

« Nous sommes sous le choc de la nouvelle de la mort du Sayyed Hassan Nasrallah, c’est une tragédie pour nous, comme pour tous les Arabes », estime Ayham Bardeh, un commerçant de 30 ans.

« On a perdu une personnalité d’une grande stature, on s’était habitués à ses discours », ajoute-t-il.

Illustration : Des véhicules militaires appartenant aux forces intérimaires des Nations unies au Liban (FINUL) devant des affiches du leader du mouvement chiite libanais Hassan Nasrallah, à droite, et du président syrien Bashar el-Assad, sur une route située à proximité de la ville libanaise de Marjayoun, dans le sud du Liban, le 26 août 2019 (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Témoignage des liens étroits entre Damas et la puissante milice libanaise, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.

Le dictateur syrien Bashar el-Assad a envoyé dimanche un message personnel de condoléances à la famille de Nasrallah.

« La résistance ne faiblit pas avec la mort de son chef », a-t-il écrit.

Le Hezbollah pro-iranien a combattu depuis 2013 aux côtés d’Assad, confronté à un soulèvement populaire pro-démocratie qui a dégénéré en guerre civile.

Avec la fin des combats à Damas, le groupe terroriste chiite libanais a réduit sa présence en Syrie.

Roses blanches

Ses partisans sont majoritairement présents à Sayyeda Zeinab, une banlieue de Damas, abritant un important sanctuaire chiite et défendue par des miliciens pro-iraniens, notamment du Hezbollah.

À l’annonce de la mort de Nasrallah, tué vendredi au cours d’une puissante – et très précise – frappe aérienne israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, à Dahiyeh, bastion connu du Hezbollah, les portraits du chef du groupe terroriste chiite libanais ont fleuri dans cette région, selon des habitants.

Une femme lisant le Coran sur le site où chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a été éliminé, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 29 septembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Des jeunes ont distribué des roses blanches aux passants, alors que les minarets de ce mausolée où repose la petite-fille du prophète Mahomet et la fille de l’imam Ali, figure fondatrice de l’islam chiite, diffusaient des versets du Coran.

Parmi les habitants de Damas, beaucoup redoutent que l’escalade atteigne la Syrie, voisine du Liban, alors que plus de 100 000 personnes sont déjà arrivées du Liban au cours des derniers jours, selon l’ONU.

« Énorme perte »

« On est anxieux, la Syrie sera certainement impactée, mais on est en capacité de surmonter ce coup dur, comme on l’a déjà fait par le passé », lance crânement Wissam Bachour.

Pendant trois jours, ce publicitaire de 36 ans a guetté avec anxiété les dernières nouvelles, l’œil rivé sur son téléphone portable.

« C’est une étape dans la bataille, la perte est grande, mais cet axe ne se résume pas à des personnes, même si Sayyed Nasrallah était l’une de ses figures les plus importantes », poursuit-il, en désignant Nasrallah par son titre honorifique de descendant de Mahomet.

Sur son balcon dans le vieux Damas, Loubana Chaar a accroché un portrait de Nasrallah entouré d’un ruban noir.

« C’est une énorme perte, et il est de notre droit de craindre ce que nous apportera l’avenir », dit cette femme de 36 ans.

Des Syriens rassemblés dans la ville d’Idlib, tenue par les rebelles, pour célébrer la nouvelle de la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’une frappe aérienne israélienne sur Beyrouth la veille, le 28 septembre 2024 (Crédit : Omar Haj Kadour/AFP)

À l’inverse, dans les zones rebelles échappant au contrôle des autorités, des habitants ont célébré la nouvelle en distribuant des pâtisseries.

« Nasrallah a contribué à chasser les Syriens de leurs terres », a rappelé à l’AFP Ahmed al-Assaad, 34 ans et déplacé de la région d’Idleb.

« Il a en grande partie causé mon déplacement ainsi que celui de la plupart de ceux qui célébraient sa mort. »

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