À Holon, une exposition rend hommage à Alber Elbaz, un an après sa mort
Famille, amis et collègues rendent hommage au designer israélien d’origine marocaine, décédé en 2021 à l’âge de 59 ans
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Un hommage plein d’amour et d’affection est rendu au célèbre créateur de mode et designer israélien, Alber Elbaz, brutalement décédé en 2021, à l’occasion de « Alber Elbaz, The Dream Factory », l’exposition consacrée à son travail et à sa vie au Design Museum de Holon, où Elbaz a grandi et a été inhumé.
Elbaz est décédé de complications liées au COVID-19 en avril 2021.
Lors du vernissage de l’exposition, lundi soir, à l’extérieur de l’enceinte du musée, Michal Herzog, épouse du président Isaac Herzog, Alex Koo, partenaire d’Elbaz, la conservatrice en chef Maya Dvash, Alon Ben Tolila et la commissaire de l’exposition Yaara Keydar se sont relayés pour évoquer la mémoire d’Alber Elbaz, en présence de sa famille.
Koo, qui a été le partenaire d’Elbaz pendant 28 ans, a rappelé qu’Elbaz avait quitté Israël, jeune homme, « avec dans sa valise plein de rêves de découvertes et l’espoir de trouver sa place. »
« Aujourd’hui, il est de retour chez lui, à Holon, où tout a commencé », a-t-il déclaré.
Il a aussi évoqué les origines marocaines d’Elbaz, son enfance à Holon et ses études à l’école Shenkar, sa carrière à New York avec Geoffrey Beene, puis à Paris, « la ville de ses rêves », avec Guy Laroche, Yves Saint Laurent puis Lanvin.
Koo s’est souvenu d’un adage qu’affectionnait particulièrement la mère d’Elbaz – être grand dans son travail et humble dans sa vie quotidienne -, qu’Alber Elbaz a toujours respecté, traitant de la même manière les grands patrons et les employés de ménage.
« Sa vie aura été ce mélange de grandeur et d’humilité, et il aura été aimé ainsi », a-t-il ajouté. Koo a tenu a dire qu’Elbaz était profondément dévoué à ses deux sœurs, Rivka et Gladys, et à sa famille, qui avaient « fait de lui un être attentionné et affectueux ».
Un autre membre de la famille, Alon Ben Tolila, a évoqué la petite famille très unie d’Elbaz, avec laquelle il était constamment en contact, que ce soit par SMS ou téléphone, trouvant toujours « un bout de canapé où s’asseoir et passer du bon temps », s’est rappelé Ben Tolila.
L’exposition est organisée par l’historienne de la mode Yaara Keydar, qui a rappelé qu’Elbaz avait toujours avec lui deux cahiers, quand il était enfant : un pour les travaux scolaires et l’autre pour ses croquis.
Keydar a travaillé en étroite relation avec la famille d’Elbaz pour retracer son histoire depuis l’enfance et l’école jusqu’à son départ pour New York puis Paris, en passant par le service militaire et les études.
« Cela ne résume évidemment pas sa vie », explique Keydar, qui a noté qu’Elbaz n’avait jamais souhaité d’exposition rétrospective, « recommandant à tous de poursuivre leurs rêves ».
L’exposition, installée dans le musée en plein essor conçu par Ron Arad (sans lien de parenté avec le pilote israélien disparu), présente plusieurs créations d’Elbaz et promène les visiteurs au gré des événements de son existence. Au niveau inférieur, une galerie fastueuse est consacrée à AZ Factory, marque de mode qu’il a fondée en 2019 avec le soutien de Richemont, société holding de produits de luxe basée en Suisse.
L’accent est mis sur la galerie principale avec les créations grandioses de « Love Brings Love », dans lesquelles 46 des plus grands designers du monde ont réalisé des pièces originales inspirées d’Elbaz, cinq mois après sa mort soudaine en 2021.
Riches satins plissés, tulles moelleux, manteaux brodés au logo d’Elbaz jusqu’à cette cape blanche imprimée d’une photo en noir et blanc de son visage, rendent hommage, à leur manière, au designer bienaimé, dans un « témoignage fort d’amour et de respect », a conclu Koo.