A Jérusalem, Poutine inaugure un monument pour les victimes de Leningrad
Plus de 800 000 personnes ont succombé à la faim, la maladie ou aux bombes pendant les 872 jours de siège par les armées d'Hitler, entre 1941 et 1944 à Léningrad
Le président russe Vladimir Poutine a inauguré jeudi à Jérusalem un mémorial en hommage aux victimes du siège de Leningrad par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le président russe a été invité en Israël pour commémorer, avec une quarantaine de dirigeants, la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau il y a 75 ans.
Mais il a aussi profité de son passage en Terre sainte pour y planter le drapeau de l’histoire russe en inaugurant une statue de huit mètres surmontée par une partie en fer dans laquelle ont été découpées des formes humaines.
« Le siège de (Leningrad) et la Shoah sont deux événements qui ne peuvent être comparés à rien d’autre », a déclaré en russe M. Poutine lors d’une cérémonie solennelle en présence de nombreux dignitaires israéliens à Jérusalem, selon la traduction des autorités israéliennes.
« La victoire sur les nazis n’efface pas l’immensité de la tragédie. Le sacrifice a été lourd » pour l’ex-Union soviétique, a renchéri le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Et nous ne pouvons, ne serait-ce qu’une seconde, effacer le sacrifice et la contribution de l’ex-Union soviétique (…) qui a éradiqué le monstre nazi et sauvé le monde d’une terrible tragédie », a-t-il ajouté.
« Souvenez-vous des vivants et de ceux qui sont tombés », indique, en hébreu, russe et anglais, une plaque sur la partie basse du monument, qui « commémore l’héroïsme des soldats et habitants de Leningrad pendant les années de siège durant la guerre contre le nazisme », est-il aussi inscrit.
Alors que Leningrad comptait trois millions d’habitants avant la guerre, plus de 800 000 personnes ont succombé à la faim, la maladie ou aux bombes pendant les 872 jours de siège par les armées d’Hitler, entre 1941 et 1944.
Le monument de Jérusalem a été conçu par l’ancien député israélien Leonid Litinetsky, né dans l’ex-Union soviétique, avec notamment les sculpteurs russe Vladislav Manachinsky et israélien Adam Steel.
M. Steel a d’ailleurs affirmé avoir compris l’ampleur de la tragédie du siège de Leningrad lorsqu’il s’est rendu au mémorial dans la ville russe, renommée Saint-Pétersbourg.
« Même si je m’étais renseigné sur le projet (…) j’ai réalisé que j’avais affaire avec quelque chose d’une ampleur que je n’avais pas appréhendé », a-t-il dit à l’AFP.
La colonne a été installée dans un parc dans le coeur de Jérusalem.
Selon Michael Mirilashvili, président du Congrès juif eurasiatique ayant participé au financement du monument, quelque 1 300 survivants du siège de Leningrad habitent en Israël.
« Nous sommes reconnaissants envers ces individus courageux, et fiers d’avoir un monument aujourd’hui », a-t-il déclaré.