A Jérusalem, une ONG répare les maisons et leurs locataires – bénévolement
Tenufa Bakehila, une organisation qui associe travaux et services sociaux, a rénové 4 400 maisons pour des Israéliens dans le besoin

Nichée entre des immeubles d’appartements luxueux et des maisons entourées de clôtures à plusieurs millions de dollars dans le quartier pittoresque de Nahlaot, à Jérusalem, une petite maison centenaire, délabrée et décrépie.
Le toit s’effondre, les plafonds sont infestés de moisissures et les murs s’écaillent, mais le propriétaire, qui a demandé à rester anonyme, n’a nulle part où aller.
« Je savais que [l’état de la maison] était dangereux, mais je n’avais pas le choix », a-t-il dit. « Je me sentais impuissant. »
Dans une situation de vie précaire, le diabète et un problème cardiaque ont rendu cet habitant de Jérusalem dépendant de l’aide sociale. Il craignait que les autorités ne le forcent à quitter sa maison à la structure instable. En raison d’une dispute familiale, il ne pouvait pas vendre son bien et n’avait pas les fonds nécessaires pour la réparer.

Cet été, l’organisation Tenufa Bakehila (Building Hope) a commencé les travaux de réparation et de rénovation de la maison délabrée.
« Le plafond était en train de se désintégrer », a déclaré Yaron Arad, le contremaître du projet.
Tenufa Bakehila est la seule organisation de travaux à but non lucratif en Israël. Au cours des 24 dernières années, elle a réparé 4 400 maisons pour des familles dans le besoin. L’an dernier, l’organisation s’est occupée de 306 maisons, un record, a déclaré Gabi Nachmani, le directeur exécutif et fondateur de l’organisation.
Outre les travaux, Tenufa Bakehila se charge aussi de « réparer » les familles. Son travail quotidien consiste en réalité surtout à fournir des services sociaux.
« Nous pouvons venir dans les maisons et les réparer, mais la situation peut quand même rester difficile », dit Nachmani. « Quand on peut aider un père au chômage à retrouver un emploi, ça change toute la dynamique d’un foyer. »

La maison de Nahlaot a été achetée par le grand-père de l’actuel résident lorsqu’il a quitté le Kurdistan pour la Palestine à l’époque ottomane. Son père est mort quand il avait 13 ans. Il a grandi avec cinq autres membres de sa famille qui dormaient ensemble dans seulement trois lits.
Aujourd’hui, moins de personnes y habitent mais les deux résidents qui y vivent ont d’autres problèmes à résoudre.
Le résident actuel partage la maison avec sa tante âgée, qui est propriétaire et vit au dernier étage tandis que lui est propriétaire et vit au rez-de-chaussée. Il aimerait bien vendre leur maison, mais sa tante a refusé à plusieurs reprises. Elle craint qu’en cas de vente, elle n’ait pas d’autre endroit pour vivre.
L’assistante sociale de Tenufa Bakehila, Abby Gast Strenger, est donc intervenue pour aider la famille à résoudre la situation et à parvenir à un résultat favorable à tous.
Elle a élaboré un plan pour que la tante et le neveu trouvent un moyen de vendre leur propriété en partageant le produit de la vente.
Les travailleurs sociaux de Tenufa Bakehila ont la possibilité de passer plus de temps avec les personnes que les travailleurs sociaux de l’État, selon Strenger.
« La plupart des travailleurs sociaux qui travaillent pour l’État ont des centaines de cas à traiter. Ils n’ont pas le temps de visiter la maison d’une personne en particulier, et ne sont pas en mesure de voir la situation dans son ensemble », dit-elle.

« Leurs services sont tellement essentiels que les travailleurs sociaux des communautés défavorisées comptent beaucoup sur eux », a déclaré Noga Fisher, qui s’occupe du développement des ressources et des communications de l’organisation.
« Les travailleurs sociaux nous considèrent comme un outil, une sorte de filet de sécurité », a déclaré Mme Fisher.
« Nous ne pouvons pas rénover complètement les maisons, mais nous pouvons en faire assez pour les rendre habitables et empêcher les autorités de mettre les familles à la porte. »

« Les gens ont tellement de problèmes qu’ils deviennent paralysés », dit Strenger. « Nous sommes capables de les aider à faire un pas en avant. »
Gabi Nachmani a fondé l’organisation après avoir travaillé comme entrepreneur privé. Il réparait gratuitement les maisons de ses voisins, s’ils n’avaient pas les moyens de payer quelqu’un pour le faire. Une pratique qu’il appliquait déjà dans le quartier de Jérusalem où il a grandi. Plus tard, il a décidé de fonder Tenufa Bakehila en collectant des fonds et en embauchant du personnel pour rénover les maisons à plus grande échelle.

Son plus grand défi est aujourd’hui la collecte de fonds.
« De nombreuses municipalités veulent que nous ouvrions une succursale dans leur ville, mais ce qui détermine notre capacité à le faire, c’est l’argent », a déclaré Nachmani.
« Bien que les municipalités comptent beaucoup sur Tenufa Bakehila, elles ne fournissent pas de financement », a dit Nachmani. Une grande partie du budget de l’organisation provient de donateurs privés, tandis que les matériaux sont souvent offerts par des entreprises locales.
Au cours des cinq prochaines années, elle prévoit d’offrir des services dans 20 autres villes. L’organisation est actuellement active à Kiryat Gat, Kiryat Malachi, Binyamina, Hatzor, Beit Shemesh, Hadera, Or Akiva, Pardes Hanna, Ramla et Lod, et Jérusalem. Les prochaines ouvertures de succursales seront possibles si l’organisation réussit à réunir un budget de 1 million de dollars qui permettrait de financer six équipes professionnelles, composée chacune de deux ouvriers et d’un travailleur social.
« C’est notre objectif », a dit Nachmani. « Nous espérons pouvoir l’atteindre. »
Pour plus d’informations sur Tenufa Bakehila, rendez-vous sur leur site internet.
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