À la rencontre des athlètes juifs des JO de Tokyo qui vont vous faire vibrer
La première surfeuse israélienne à prendre part aux J.O, une star de l'athlétisme handisport, une pagayeuse de génie... Voici quelques-uns des sportifs à suivre de près
JTA — Les Jeux Olympiques qui auront lieu cette année à Tokyo se profilent à l’horizon avec une année entière de retard. Et oui, ils portent encore le nom d’Olympiades 2020 – même si les compétitions n’auront eu finalement lieu qu’en 2021.
Les athlètes juifs qui prendront part aux épreuves cette année (et ils sont nombreux) ont des parcours inspirants : il y a ainsi un escrimeur en quête de rédemption, la toute première surfeuse israélienne à participer aux J.O ; une pagayeuse de génie, l’une des meilleures de tous les temps ; un athlète paralympique, star des pistes de course, et un grand nombre d’autres.
Les Jeux se dérouleront du 23 juillet au 8 août et les Jeux paralympiques du mois d’août jusqu’au 5 septembre.
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Voici un grand nombre d’athlètes Juifs à suivre absolument et qui sauront vous faire vibrer.
Sue Bird
Basketball, États-Unis
Fille d’un père juive et d’une mère non-juive, Bird est née et elle a grandi à Syosset, à Long Island. Elle est devenue une star du basket depuis ses débuts – où elle jouait pour l’université du Connecticut en 1998 – jusqu’à sa sélection en tant que numéro 1 de la draft WNBA. Elle a rejoint ensuite l’équipe du Seattle Storm. En presque 20 ans de carrière chez les pros, elle a remporté quatre championnats de la WNBA (l’année dernière également, en plein COVID-19) et elle a été sélectionnée douze fois à un match All-Star – un record.
Bird a aussi obtenu la citoyenneté israélienne en 2006, une décision motivée par sa carrière et son amour du sport – elle peut ainsi jouer dans des équipes européennes. Cette citoyenneté lui a aussi permis de se connecter à son identité juive.
« C’était cool parce que j’ai découvert que par le biais de cette tentative qui visait, à la base, à me créer de nouvelles opportunités dans ma carrière de basketteuse, je pouvais aussi apprendre beaucoup de choses sur la culture – des choses que je n’aurais probablement jamais apprises le cas échéant », avait commenté Bird auprès du Washington Jewish Museum.
Le tournoi féminin de basket commencera le 26 juillet et les États-Unis disputeront leur premier match contre le Nigéria, le 27 juillet. Le match qui déterminera la médaille d’or se jouera le 8 août.
Linoy Ashram
Gymnastique rythmique, Israël
Elle est la meilleure chance, pour Israël de remporter une médaille : elle s’appelle Linoy Ashram et elle est âgée de 22 ans. Cette gymnaste d’origine mizrahie et séfarade (son père est Juif yéménite et sa mère est une Juive grecque) va disputer ses premiers Jeux Olympiques après avoir remporté les Championnats d’Europe 2020 dans la catégorie gymnastique rythmique individuelle. Elle a été la première athlète non-originaire d’un ancien pays de l’Union soviétique ou de la Bulgarie à s’adjuger la médaille d’or dans cette discipline depuis plusieurs décennies.
Ashram a enregistré beaucoup de ‘premières’ pour son pays : elle a été la première gymnaste rythmique israélienne à remporter une médaille individuelle aux championnats du monde, la première à gagner l’or lors d’une qualification à la Coupe du monde et la première à monter sur la première marche du podium pour un Championnat d’Europe. Pourra-t-elle être la première à remporter la médaille d’Or en gymnastique aux Jeux Olympiques ? Nous le saurons au début du mois prochain.
L’épreuve de gymnastique rythmique aura lieu du 6 au 8 août.
Diego Schwartzman
Tennis, Argentine
Diego Schwartzman est le joueur de tennis Juif le mieux classé dans le monde. L’année dernière, il est entré dans le Top 10 pour la toute première fois, devenant le plus petit joueur du Top 8 depuis Harold Solomon, qui était lui aussi Juif, et son mètre 70, en 1981. La taille enregistrée du joueur argentin – un mètre 73 – a été qualifiée de « l’une des mesures les plus généreuses du sport professionnel » car il serait plus proche du mètre 64 (l’US Open l’a enregistré à 1m67). Peu importe finalement, parce que le regarder affronter des joueurs nettement plus grands n’est rien de moins que remarquable et passionnant.
Surnommé « El Peque, » ou « le petit », le joueur de 28 ans va participer à ses premiers Jeux Olympiques (pour le tennis, les qualifications se basent sur le classement mondial, les 56 joueurs en tête de ce classement étant éligibles).
Schwartzman est fier de son identité juive, qu’il revendique ouvertement. L’année dernière, il avait écrit l’histoire bouleversante de sa famille pendant la Shoah, et raconté comment son arrière-grand-père était parvenu à s’enfuir d’un train qui l’emmenait dans un camp de concentration. Il avait fini par s’exiler en Argentine.
« Je suis Juif et en Argentine, nous comptons de nombreux Juifs – et tous, là-bas, me connaissent », avait-il confié au JTA en 2017.
Le tournoi de tennis masculin débutera le 24 juillet.
Alix Klineman
Beach volley, États-Unis
Alix Klineman jouait au volley en salle pour Stanford, et elle est devenue professionnelle après l’obtention de son diplôme, en 2011. Mais en 2016, elle a échoué à intégrer l’équipe olympique de volleyball américaine et elle s’est promis de trouver un autre moyen de participer aux Jeux. C’est là qu’elle a commencé le beach volley. Contrairement au volley en salle – où les membres des équipes sont sélectionnées par un coach – le beach volley est un sport à deux personnes qui s’appuie sur les résultats propres obtenus par les deux partenaires.
« Je me suis intéressée au beach volley parce que ce sport m’offrait une nouvelle opportunité et une nouvelle chance de poursuivre mon rêve sans que personne n’ait d’approbation à me donner, sans devoir faire en sorte que mon nom figure sur une liste », avait-elle dit en 2019. « Le plus important, c’était de bosser pour les Jeux Olympiques et de me donner une nouvelle chance d’y participer. »
Klineman a formé son duo avec April Ross qui est allée deux fois aux Jeux Olympiques – elle était la partenaire de Kerri Walsh Jennings, triple médaillée d’or — et les deux joueuses ont rapidement gravi les rangs du classement. Elles arrivent aux Jeux de Tokyo à la seconde place au classement mondial, avec une chance plus que solide de grimper sur la plus haute marche du podium.
Klineman, âgée de 31 ans, a grandi dans le sud de la Californie dans une famille juive. En 2015, elle a rejoint le Hall of Fame des sportifs juifs SoCal.
Le tournoi féminin de beach volley commencera en date du 24 juillet.
Anat Lelior
Surf, Israël
Anat Lelior est la première – et la seule – surfeuse israélienne. Le surf est une nouvelle discipline olympique et 20 hommes et 20 femmes exclusivement vont prendre part à la compétition, cet été. Lelior, 21 ans, qui est la femme européenne la mieux classée (l’État juif participe aux Ligues européennes) est originaire de Tel Aviv et elle a fait son service militaire. Elle a commencé le surf à cinq ans et à 12 ans, elle a remporté les Championnats nationaux israéliens.
« Je connais des gens qui ne savent pas qu’on surfe en Israël, et le fait que je puisse être celle qui va montrer aux gens tout ce qu’on est capable de faire – bien plus que ce qu’ils imaginent – c’est tout simplement génial », avait confié Lelior à Surfline. Mais plus encore, je veux montrer aux enfants, aux femmes, à tout le monde qu’il est possible de réaliser ce qu’on veut quand on le veut vraiment. Il n’y a pas de limites. Je veux dire, regardez mon cas ! Je n’avais aucune idée de ce qui allait arriver et aujourd’hui, je participe à ces fichus Jeux Olympiques ! »
L’épreuve de surf est sujette à des changements de calendrier dépendant des vagues à la plage de Tsurigasaki. La compétition féminine devrait se dérouler entre le 25 et le 28 juillet.
L’équipe d’Israël
Baseball, Israël
Le conte de fées n’est pas terminé.
En 2017, l’équipe nationale israélienne de baseball – qui inclut plusieurs Juifs américains, ayant pris la nationalité israélienne pour représenter le pays – avait surpris les observateurs en se classant sixième au World Baseball Classic, un tournoi international réunissant les meilleures équipes du monde avec des victoires remportées sur des formations de premier plan – entre autres, la Corée du sud, les Pays-Bas ou Cuba. Israël était loin d’être une puissance du Top 10 à l’époque – elle n’était même pas dans la liste des dix meilleures équipes d’Europe. Ce qui avait une certaine logique, peu d’Israéliens s’adonnant à ce sport.
Mais l’équipe a fait naître un enthousiasme certain pour le baseball au sein de l’État juif et a donné à certains joueurs juifs, restés sous le radar jusque-là, une chance de briller. Un grand nombre d’entre eux avait passé plusieurs années dans des ligues mineures. Sans oublier, bien sûr, la sympathique mascotte – un Mensch grandeur nature sur un banc.
En 2019, l’équipe d’Israël a gagné le tournoi européen, lui permettant de se qualifier pour les Olympiades. La liste des joueurs a été dressée par Danny Valencia, le capitaine de-facto de la formation. Il est d’origine cubaine et juive, et il a, à son actif, 96 coups de circuit en huit saisons de Ligue majeure – mais aussi par Ian Kinsler, ancienne All-Star de la Ligue majeure de football qui est arrivé en Israël à bord de l’un des derniers vols à avoir atterri avant le confinement entraîné, l’année dernière, par l’épidémie de COVID-19, pour obtenir sa citoyenneté israélienne.
Seules six équipes ont été sélectionnées ( Corée du sud, Japon, Mexique, République dominicaine et États-Unis) et l’équipe d’Israël a donc une chance d’arracher une médaille.
Le tournoi de base-ball aura lieu du 28 juillet au 7 août. Lors de son premier match, l’équipe israélienne va affronter les États-Unis.
Jessica Fox
Slalom (Canoë-Kayak), Australie
Jessica Fox est connue comme étant la meilleure pagayeuse de tous les temps : elle a remporté 10 médailles aux Championnats du monde, notamment sept médailles d’or et a gagné sept titres de Championne du monde. Ses parents, Richard Fox et Myriam Jerusalmi, avaient eux aussi participé aux Jeux Olympiques dans la discipline du canoë – Myriam, une athlète juive française, était arrivée troisième lors des Jeux d’Atlanta en 1996. C’est sa mère qui entraîne Jessica.
Née à Marseille, Fox s’était installée en Australie à l’âge de quatre ans de manière à ce que son père puisse devenir entraîneur de l’équipe olympique d’Australie.
« Mes deux parents ont participé aux Jeux Olympiques, c’est quelque chose de très particulier », dit-elle. « C’est évident que cela m’a donné la détermination d’y arriver, moi aussi. Gagner une médaille, c’est un rêve et je suis très fière de suivre les pas de ma mère. »
Fox, 27 ans, avait remporté l’épreuve de slalom K-1 lors des Olympiades de Londres, en 2012, et la médaille de Bronze à Rio, en 2016. Cette année, pour la première fois, les femmes vont s’aligner dans l’épreuve de slalom C-1 – et Fox, numéro un dans le monde, pourrait bien, selon les observateurs, ne pas remporter une mais deux médailles d’Or.
En 2012, Fox est devenue la deuxième athlète juive australienne à s’adjuger une médaille olympique.
L’épreuve féminine de slalom k-1 aura lieu du 25 au 27 juillet. Celle du slalom C-1 est prévue le 28 et le 29 juillet.
Eli Dershwitz
Escrime, États-Unis
Eli Dershwitz retourne aux Jeux Olympique à des fins de rédemption.
Lors des J.O de Rio, en 2016, l’escrimeur juif – l’un des plus grands espoirs du sabre mondial – s’était incliné dès l’ouverture. En 2021, il est devenu le numéro deux du classement international dans sa discipline et il espère bien ramener une médaille.
Dershwitz, qui a commencé l’escrime à 9 ans, a remporté deux championnats NCAA pour Harvard en 2017 et 2018. Son objectif, à Tokyo, est de devenir le cinquième Américain à gagner une médaille au sabre. Aucun Américain n’a jusqu’à présent gagné l’or dans cette catégorie.
Dershwitz est né à Sherborn, dans le Massachusetts, où il a grandi. Ses grands-parents maternels sont des survivants de la Shoah. Il a une sœur jumelle, Sally, qui a travaillé sur la ligne de front pendant la pandémie de coronavirus pour soigner les malades.
Dershwitz a fréquenté pendant toute son enfance une synagogue du mouvement conservateur à Natick, dans le Massachusetts. Il avait confié à Hillel International, avant les Jeux Olympiques de Rio, qu’il se considérait comme un « membre fier de la communauté juive ».
« La communauté juive m’a énormément soutenu pendant tout mon parcours qui débouche aujourd’hui sur les Jeux olympiques et j’espère pouvoir la représenter sur la scène mondiale », avait-il déclaré en 2016.
L’épreuve individuelle masculine du sabre est prévue le 24 juillet ; la compétition par équipes aura lieu le 28 juillet
Jemima Montag
Marche, Australie
Jemima Montag est peut-être destinée à connaître les fastes de l’athlétisme juif. Ses parents, Ray et Amanda, s’étaient rencontrés aux Maccabiades en 1989 – ce sont les Jeux Olympiques rassemblant les plus grands sportifs juifs qui ont lieu en Israël. Amanda s’était alignée dans l’épreuve de heptathlon, et Ray dans celle du cricket. Ils avaient fait connaissance dans l’avion qui les avait ramenés en Australie.
Le couple Montag a toujours encouragé ses trois filles (Jemima a deux sœurs), pendant leur enfance, à essayer tous les sports – du saut au longueur à la danse classique, en passant par le lancer de poids. Mais pour Montag, la marche a été un déclic.
« J’ai découvert que ce mélange d’endurance, d’articulations hyper-mobiles et d’esprit féroce de compétition qui est en moi, c’est un moteur un trio formidable dans cette discipline », raconte-t-elle.
Montag est ensuite devenue l’une des meilleures dans son sport en Australie – prenant finalement la décision de s’éloigner du milieu de la compétition à l’issue des Championnats du monde junior en 2015. Un voyage familial au ski au Japon, en compagnie de sa famille, en 2017, a néanmoins réveillé son mental de gagnante. Sa sœur, en plaisantant, lui a dit qu’elle pourrait retourner en Australie pour réaliser son rêve olympique et sa mère l’a encouragée à le faire. Un an plus tard, lors des Jeux du Commonwealth de 2018 – un tournoi opposant les nations du Commonwealth, ou les anciens territoires placés sous le contrôle de la couronne britannique – Montag a gagné la médaille d’or lors de l’épreuve des 20 kilomètres.
Montag attribue le mérite de son éthique de travail et de sa résilience à ses grands-parents, des survivants de la Shoah. Quand un entraînement ou une course est dure, elle dit penser à eux et se souvenir que « le courage et la persévérance sont inscrits dans mon ADN ».
La course des 20 kilomètres aura lieu le 6 août.
Ori Sasson
Judo, Israël
Lors des Jeux olympiques de Rio, en 2016, le judoka Or « Ori » Sasson, un Juif d’origine kurde, avait remporté la médaille de Bronze dans la catégorie poids lourds et il était devenu un héros national du jour au lendemain – non seulement pour sa performance mais aussi pour la démonstration de son esprit sportif lorsque l’un de ses adversaires, un Égyptien, avait refusé de lui serrer la main après un combat.
« Tous les petits garçons et toutes les petites filles ont vu non seulement un grand athlète mais aussi un homme fidèle à ses valeurs », avait déclaré le Premier ministre israélien de l’époque, Benjamin Netanyahu, à Sasson au cours d’un entretien téléphonique qui avait été retransmis en direct sur une chaîne israélienne. « Vous avez montré le vrai visage d’Israël, son beau visage. »
Sasson a passé l’année de la pandémie à prendre part aux épreuves de la version israélienne de l’émission « Masked Singer » – il était déguisé en sandwich falafel – et il a terminé troisième. Vous pouvez découvrir l’une de ses performances ici.
Cette année, Sasson – qui a maintenant 30 ans et pour qui Tokyo sera très probablement la dernière opportunité de participer aux Jeux olympiques – prendra part aux épreuves poids-lourd et aux épreuves en équipe. Le judo a été une source de fierté pour Israël au fil des Olympiades : ce sport est à l’origine de cinq médailles sur les neuf gagnées en totalité par l’État juif.
L’épreuve masculine poids lourd est prévue le 30 juillet, et l’épreuve par équipe le 31 juillet.
Sagi Muki
Judo, Israël
Sagi Muki avait fait les gros titres lorsqu’il s’était lié d’amitié avec un judoka iranien, Saeid Mollaei, qui avait été obligé de renoncer à monter sur le tatami pour ne pas devoir affronter un athlète israélien. Depuis, Mollaei a fui l’Iran et il a obtenu le statut de réfugié en Allemagne. L’histoire de leur amitié est au centre d’une série télévisée en cours de réalisation.
Muki, 29 ans, est un prétendant sérieux à une médaille olympique. Ce judoka qui se présente dans la catégorie des poids moyen a remporté le titre de champion national en Israël à deux reprises, il a été champion du monde en 2019 et champion d’Europe en 2017 et 2018. Les espoirs étaient forts qu’ils remporte une médaille au cours des Jeux olympiques de Rio mais, hélas, ces espoirs avaient été déçus suite à une blessure.
Né à Netanya où il a aussi passé son enfance auprès de parents d’origine yéménite, il a commencé le judo à l’âge de huit ans.
La compétition de judo dans la catégorie des poids moyens est prévue le 27 juillet.
Maru Teferi
Marathon, Israël
Maru Teferi, né dans le nord-ouest de l’Éthiopie et qui a immigré au sein de l’État juif avec sa famille quand il avait 14 ans, détient le record israélien dans six distances – notamment dans le semi-marathon et dans le marathon. Son chrono le plus rapide en marathon a été de 2 heures 07 minutes et 20 secondes, une course réalisée juste avant la pandémie, au mois de février 2020 – un chrono de seulement six minutes de plus que le record mondial.
Et l’athlète va donc participer à ses deuxièmes Jeux Olympiques. Cette fois-ci, il est rejoint par son épouse, Selamawit « Selam » Dagnachew Teferi. C’est le premier couple marié à porter les couleurs israéliennes dans des Olympiades.
Teferi, 28 ans, a rencontré Selam, son épouse, alors qu’il s’entraînait en Éthiopie en 2012. Selam, âgée de 27 ans, n’est pas Juive mais elle s’est installée en Israël en 2017 après son mariage et elle a obtenu la citoyenneté israélienne – ce qui lui permet aujourd’hui de représenter l’État juif à Tokyo.
« Même dans nos rêves les plus fous, nous n’aurions jamais pensé que ce serait possible », commente Selam.
L’épreuve masculine du marathon aura lieu le dernier jour des J.O, le 8 août. Pour regarder la performance de Selam, la compétition du 5000 mètres féminin commencera le 30 juillet et la finale se tiendra le 2 août. L’épreuve féminine du 10 000 mètres se déroulera le 7 août.
Ezra Frech
Jeux paralympiques : Athlétisme, Etats-Unis
Ezra Frech a seulement seize ans mais il s’est déjà fait un nom dans le milieu de l’athlétisme handisport. Le jeune homme né à Los Angeles va prendre part aux épreuves de saut en hauteur, de saut en longueur et à celle du 100 mètres.
En raison d’une anomalie congénitale, Frech était né avec seulement un doigt à la main gauche, sans genou gauche et sans tibia. A l’âge de deux ans, une intervention chirurgicale avait permis de supprimer la partie incurvée de sa jambe et un doigt avait été greffé à sa main gauche. A neuf ans, il a été accueilli sur le plateau de l’émission « Ellen » pour parler de ses prouesses en athlétisme et promouvoir les disciplines handisports et, lors des Championnats du monde de para-athlétisme, il avait été le plus jeune athlète à s’aligner sur les épreuves, à l’âge de 14 ans.
« Partout où je vais aller, c’est sûr que je vais rencontrer des gens qui pensent que je ne serai jamais capable de faire ce que peut faire quelqu’un de valide », explique-t-il. « Je vais aller à ma session d’entraînement au lycée et on ne va pas s’attendre à ce que moi, avec ma seule jambe, je puisse gagner la compétition. Quand j’étais plus jeune, ça me faisait mal – mais maintenant c’est plutôt une motivation, ça m’excite d’avoir une chance de montrer aux gens qu’ils se trompent, de pouvoir bousculer leurs préjugés et de pouvoir les surprendre ».
Sa mère, Bahar Soomekh, est une actrice juive d’origine perse. Elle avait fui l’Iran avec sa famille en 1979. Son père, Clayton Frech, a quitté son travail en 2013 et il a fondé le club Angel City Sports — qui promeut les activités handisport à Los Angeles.
Frech explique que son objectif, à Tokyo, est de rafler de multiples médailles. Et il se montre très confiant.
« Je vous autorise à citer ce que je vais vous dire : je serai multi-médaillé quand je reviendrai de Tokyo », s’exclame-t-il. « Après les Jeux, on pourra y repenser et dire que je vous avais prévenu ».
Maor Tiyouri
Marathon, Israël
Israël s’enorgueillit d’aligner à Tokyo une autre marathonienne, avec Maor Tiyouri. Comme pour Teferi, ce sont ses deuxièmes Jeux Olympiques mais la qualification, cette fois-ci, a été bien plus difficile pour cette athlète tout juste trentenaire. Pour l’épreuve féminine du marathon, la norme olympique – le chrono nécessaire pour se qualifier aux Jeux – a été abaissée de 15 minutes, passant de 2 heures 45 minutes à 2 heures 29 minutes 30 secondes. Pour Tiyouri, elle a donc du réussir une course 13 de minutes plus rapide que ce qui était, jusqu’à présent, son propre record personnel.
« Quand le règlement a changé, en 2018, j’étais dévastée parce que la différence me paraissait vraiment énorme à l’époque et que je n’étais pas convaincue d’y arriver avant Tokyo », a confié Tiyouri à Alma. « Je savais qu’il fallait que je passe à un niveau supérieur de performance si je voulais prendre le départ. »
Et elle y est parvenue – avec un chrono de 2 heures 29 minutes 03 secondes réalisé au mois d’avril.
Ses grands-parents sont originaires d’Iran et d’Irak et elle est fière de représenter l’État juif.
« Porter les couleurs d’Israël, un si petit pays qui a connu tant de difficultés au cours de sa courte existence, est un honneur et un privilège extraordinaires », commente Tiyouri.
L’épreuve féminine du marathon aura lieu le 7 août. Tiyouri sera rejointe par Lonah Chemtai Salpeter, une athlète israélienne originaire du Kenya qui a obtenu la citoyenneté israélienne par le mariage, au mois de mars 2016, et qui avait représenté Israël aux J.O. de 2016.
Moran Samuel
Aviron handisport, Israël
Moran Samuel a remporté une médaille lors des Jeux paralympiques de Rio, raflant le Bronze dans l’épreuve d’aviron simple handicapés bras et épaules sur 1000 mètres.
Samuel, 39 ans, a été une grande joueuse de basket, un sport qu’elle avait pratiqué depuis son enfance, et elle a été membre de l’équipe nationale israélienne. En 2006, à l’âge de 24 ans, elle a été blessée à la colonne vertébrale et elle a perdu l’usage de ses jambes. Elle a alors commencé le basket handisport avant de décider de se mettre à l’aviron.
Ses deux rêves étaient de devenir mère et de remporter une médaille olympique – des rêves qu’elle a aujourd’hui réalisés.
« Je veux vraiment réussir ma vie de femme, il faut toujours avoir une femme à côté de soi », avait-elle déclaré à une occasion en plaisantant. Avec son épouse Limor Goldberg, elle est maintenant mère de deux enfants. Et à Tokyo, elle rêve d’or.
Matthew Levy
Natation handisport, Australie
Ce sera la cinquième fois que Matthew Levy participe aux Jeux Olympiques. Le nageur juif australien va prendre part aux épreuves nage libre, papillon et quatre nages.
Né grand prématuré à seulement 25 semaines, Levy présentait une paralysie cérébrale et une déficience de la vision. Suite à de nombreuses interventions chirurgicales, il a commencé à nager à l’âge de cinq ans dans le cadre de sa rééducation. A 12 ans, il avait réalisé qu’il pouvait dorénavant entrer dans le grand bain de la compétition.
Levy a fait ses débuts aux Jeux paralympiques à Athènes, en 2004. Lors des J.O de Pékin, en 2008, il a remporté sa première médaille d’or dans l’épreuve 4x100m quatre nages. A Londres, en 2012, il a gagné cinq médailles (l’or, l’argent et trois médailles de bronze) et à Rio, en 2016, il a raflé le bonze. Son ambition pour Tokyo est bien de ramener d’autres médailles, lui qui est aujourd’hui le doyen de l’équipe de natation handisport de l’Australie.
Deux faits amusants : En 2014, Levy a reçu la médaille de l’Ordre d’Australie pour ses contributions apportées au sport. Et, en 2017, lors des Maccabiades, il est devenu le tout premier sportif de l’histoire des Jeux olympiques juifs à battre un record mondial pendant une compétition.
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