Israël en guerre - Jour 537

Rechercher

À l’AG de l’ONU, Biden évoque les horreurs du 7 octobre et la guerre, appelle à un accord

Le président a mis en garde contre le désespoir alors que les combats font rage, il a dénoncé les violences des extrémistes juifs et appelé à la solution à deux États

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Dans son discours d’adieu prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies, mardi, le président américain Joe Biden a souligné les horreurs du pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, ainsi que celles de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, une campagne dont l’objectif est d’anéantir le groupe terroriste. Il a exhorté les deux parties à accepter l’accord portant sur un cessez-le-feu qui ouvrirait la voie à la libération des otages encore détenus au sein de l’enclave côtière, accord que les États-Unis ont aidé à négocier.

Le conflit au Moyen-Orient, qui s’élargit actuellement, a tenu une place importante dans l’allocution d’un président qui avait pourtant pris ses fonctions en accordant la priorité à d’autres questions brûlantes de politique étrangère. La guerre entre Israël et le Hamas, ainsi que les tensions entre l’État juif et les autres proxies de l’Iran qui se sont renforcées dans son sillage, ont obligé l’administration Biden à changer de cap. Si le président a reconnu que les perspectives de paix semblaient désespérées, il a néanmoins ajouté que les États-Unis ne renonceront pas – et qu’ils ne se permettront jamais de renoncer – à trouver une solution.

Biden s’est rappelé de son entrée dans la sphère politique, il y a cinq décennies, quand un conflit similaire agitait la planète. « Israël et l’Égypte étaient entrés en guerre avant de conclure une paix historique… les choses peuvent s’améliorer. Nous ne devons jamais l’oublier. J’ai assisté à de tels événements pendant toute ma carrière », a-t-il dit.

« Je sais qu’un grand nombre de personnes regardent le monde, aujourd’hui, qu’elles perçoivent toutes ses difficultés et qu’elles éprouvent du désespoir – mais ce n’est pas mon cas et ce ne sera jamais mon cas », a ajouté Biden. « En tant que dirigeants, c’est un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir. Je reconnais parfaitement les défis qui sont soulevés par l’Ukraine, par Gaza, par le Soudan et au-delà ».

Alors qu’il commençait la partie de son discours consacrée au Moyen-Orient, Biden a souligné que « le monde ne doit pas se dérober face aux horreurs du 7 octobre. N’importe quel pays aurait le droit, la responsabilité de garantir qu’une telle attaque ne se reproduise jamais ».

Le président américain Joe Biden lors de la 19e session de l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’ONU, le 24 septembre 2024. (Crédit :

« Des milliers de terroristes du Hamas, armés, ont envahi un État
souverain ; ils ont abattu et massacré plus de 1 200 personnes, notamment des ressortissants américains, dans leurs habitations et dans un festival de musique électronique. Avec des actes méprisables de violences sexuelles. Avec deux cent cinquante et un innocents qui ont été pris en otage. J’ai rencontré les familles de ces otages. J’ai pleuré avec elles. Elles traversent un enfer », a déclaré Biden.

Évoquant les souffrances des Palestiniens à Gaza, il a expliqué que « des civils innocents de Gaza traversent l’enfer, eux aussi. Des milliers et des milliers de civils, y compris des travailleurs humanitaires – avec un trop grand nombre de familles déplacées, entassées dans des tentes, subissant les conséquences d’une situation humanitaire dure. Ils n’avaient pas demandé cette guerre dont le Hamas a été à l’initiative ».

« J’ai proposé, aux côtés du Qatar et de l’Égypte, un accord portant sur un cessez-le-feu et sur la libération des otages. Il a été approuvé par le Conseil de sécurité. Le moment est venu, pour les parties en lice, de finaliser ses clauses, de faire revenir les otages à la maison, de garantir la sécurité en Israël et de garantir une bande de Gaza qui ne sera plus placée sous la mainmise du Hamas ; le moment est venu d’apaiser les souffrances à Gaza et de mettre un terme à cette guerre », a expliqué Biden sous les applaudissements de la salle, qui était bondée lors de sa prise de parole.

Biden a indiqué devant l’Assemblée générale des Nations unies qu’il restait engagé en faveur d’une désescalade dans la région, qu’il était déterminé à éviter l’apparition d’un nouveau conflit régional et il a souligné qu’il était encore possible de parvenir à une solution diplomatique entre Israël et le Hezbollah, et ce malgré la spirale de violence qui a marqué ces derniers jours.

« Depuis le 7 octobre, nous avons aussi été déterminés à empêcher une guerre plus large susceptible d’engloutir la région toute entière », a dit Biden.

Il a pris soin de rappeler, car beaucoup l’ont manifestement oublié, que c’était le Hezbollah qui avait initialement commencé à attaquer Israël « de manière injustifiée » dès le lendemain du 7 octobre, avec des hostilités transfrontalières qui ont été ininterrompues depuis lors et qui ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils, des deux côtés de la frontière.

Le président américain Joe Biden lors de la 19e session de l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’ONU, le 24 septembre 2024. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig)

« La guerre à grande échelle n’est dans l’intérêt de personne. Alors même que la situation connaît actuellement une escalade, une solution diplomatique reste encore possible. En fait, une solution diplomatique reste le seul chemin menant à une sécurité durable, permettant aux résidents des deux pays de retourner dans leurs foyers, à la frontière, sans risque », a poursuivi Biden.

Il a alors utilisé son passage à l’une des plus importantes tribunes internationales pour dénoncer les violences commises par des partisans extrémistes du mouvement pro-implantation israélien à l’encontre des Palestiniens – des violences qui restent largement incontrôlées en Cisjordanie.

« Nous devons nous attaquer à cette recrudescence des violences à l’encontre de Palestiniens innocents en Cisjordanie », a affirmé Biden, dont l’administration a commencé à sanctionner des extrémistes israéliens et des organisations israéliennes au début de la guerre, promettant de continuer sur cette lancée.

Dans la foulée, il a exhorté « à mettre en place les conditions nécessaires pour un meilleur avenir, avec notamment la solution à deux États – un avenir où Israël vivrait dans la paix et la sécurité, pleinement reconnu par ses voisins, entretenant des relations normalisées avec ces derniers et où les Palestiniens vivraient dans la sécurité, dans la dignité et dans l’auto-détermination dans un État qui serait le leur ».

A la fin de son discours, Biden a transmis un message d’adieu aux dirigeants, leur rappelant qu’il y a des choses plus importantes que de rester au pouvoir.

lors de la 19e session de l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’ONU, le 24 septembre 2024. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

Il est revenu sur sa décision prise, cet été, de ne pas se représenter aux élections.

« Être président a été l’honneur de ma vie. Il y avait encore tant de choses que je voulais pouvoir accomplir. Mais même si j’aime ce travail, j’aime encore davantage mon pays. Et j’ai décidé, après cinquante années au service des Américains, qu’il était temps de laisser la place à une nouvelle génération qui fera avancer ma nation », a expliqué Biden.

« Chers dirigeants du monde, ne l’oublions jamais : il y a des choses plus importantes que rester au pouvoir. C’est votre peuple, le plus important. N’oublions jamais que nous sommes ici pour servir le peuple – ce n’est pas le contraire », a-t-il continué.

Biden n’a pas mentionné le nom du Premier ministre Benjamin Netanyahu mais ce dernier a été accusé de manière répétée – y compris, en privé, par des responsables américains – d’avoir pris certaines décisions, dans le cadre de la poursuite de la guerre contre le Hamas, parce qu’il désirait apaiser ses partenaires de coalition d’extrême-droite dont il dépend pour conserver le pouvoir.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.