À l’occasion de Noël, le pape appelle à un accord Israël-Hamas et à des pourparlers en Ukraine
François a exhorté mercredi à "faire taire les armes" et "surmonter les divisions" dans le monde lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi"
Le pape François a exhorté mercredi à « faire taire les armes » et « surmonter les divisions » dans le monde, alors que Noël, fêté par des millions de chrétiens, est encore assombri cette année par les guerres dans la bande de Gaza, en Ukraine et dans de nombreuses autres régions.
Au Vatican, le jésuite argentin, âgé de 88 ans, a invité à garder « l’espérance » tout en passant en revue les principaux conflits aux quatre coins de la planète lors de sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi » (« A la ville de Rome et au monde »), du Soudan à la Birmanie en passant par Haïti, Chypre ou le Mali.
Evoquant la « situation humanitaire gravissime » à Gaza, le chef des 1,4 milliard de catholiques a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens aux mains du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas.
La veille, il avait ouvert « l’Année sainte » 2025 de l’Eglise catholique, grand pèlerinage international pour lequel plus de 30 millions de fidèles du monde entier sont attendus à Rome.
Lors de la messe, il a invité les fidèles à penser « aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles ou les hôpitaux », une allusion aux frappes israéliennes sur Gaza dont il a dénoncé cette semaine la « cruauté », suscitant les protestations de la diplomatie israélienne.
L’Ukraine a pour la deuxième année consécutive célébré Noël le 25 décembre comme en Occident et non plus le 7 janvier – correspondant au 25 décembre de l’ancien calendrier julien toujours suivi par l’Eglise orthodoxe russe pour les fêtes religieuses.
Une alerte aérienne a été déclarée dans tout le pays mercredi à l’aube, alors que des missiles russes s’abattaient sur la grande ville de Kharkiv et sur de nombreuses infrastructures énergétiques.
Le pape, dont les nombreux appels à la paix sont restés lettre morte depuis l’invasion du pays par Moscou en février 2022, a appelé les dirigeants à avoir « l’audace d’ouvrir la porte à la négociation » en vue d’une « paix juste et durable ».
Nuit de Noël morose également dans la ville palestinienne de Bethléem, berceau du christianisme, où quelques centaines de fidèles se sont rassemblés dans et autour de l’Eglise de la Nativité.
« relents de mort »
Un grand sapin se dresse normalement pour Noël sur la place de la Mangeoire, mais comme l’an dernier, les autorités locales ont décidé de ne pas organiser de grandes célébrations.
« Je veux remercier nos chers frères et soeurs à Gaza, à qui je viens de rendre visite », a clamé dans son homélie le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu présider la messe de Minuit à Bethléem, de retour de Gaza. « Ils sont un vrai signe d’espoir au milieu du désastre et de la destruction totale qui les entourent ».
« Pour la deuxième année, c’est un triste Noël pour vous aussi », poursuit le patriarche. « Mais l’année prochaine, le Noël à Bethléem sera plein de sapins, de vie et de pèlerins ».
« Ce que l’on traverse est très difficile et on ne peut pas en faire complètement abstraction », déplore Hisham Makhoul, habitant de Jérusalem présent à Bethléem, évoquant « une échappatoire » temporaire.
Dans la bande de Gaza, des centaines de chrétiens se sont réunis dans l’église de la Sainte-Famille, dans la ville de Gaza pour la messe de la nuit de Noël.
« Ce Noël a des relents de mort et de destruction », témoigne George Al-Sayegh, qui a trouvé refuge pendant des semaines, pour échapper aux bombes, dans l’église grecque orthodoxe Saint-Porphyre.
« Il n’y a aucune joie, aucun esprit de fête. On ne sait même pas si on survivra jusqu’au prochain Noël. »
En s’adressant mardi aux chrétiens, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que son pays « défendait notre civilisation contre la barbarie », menant plusieurs fronts depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.