A Nice, la justice ordonne l’ouverture d’une mosquée financée par Ryad
Le maire de Nice, Christian Estrosi, s'y oppose et a décidé de "se pourvoir immédiatement en cassation auprès du conseil d’Etat"
Le tribunal administratif de Nice, dans le sud-est de la France, a ordonné lundi au maire de la ville d’autoriser, dans un délai de cinq jours, l’ouverture d’une mosquée financée par l’Arabie saoudite (le ministre des Affaires religieuses saoudien étant propriétaire du bâtiment), à laquelle l’élu s’oppose farouchement.
La justice, qui avait été saisie vendredi en référé par l’association culturelle et cultuelle En Nour, gestionnaire de cette mosquée, a estimé que « la condition d’urgence était remplie du fait de la capacité insuffisante des salles de prière musulmanes à Nice » et « de la période de Ramadan », qui a débuté lundi.
Elle considère par ailleurs que le refus du maire de Nice, Christian Estrosi, d’autoriser son ouverture porte « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».
Membre du parti Les Républicains (droite), M. Estrosi avait annoncé fin avril sa volonté d’attaquer en justice le représentant de l’Etat dans son département afin d’empêcher l’ouverture de cette mosquée, en faisant état de « fonds étrangers non contrôlés ».
Il a indiqué lundi avoir « décidé de se pourvoir immédiatement en cassation auprès du conseil d’Etat », juge administratif suprême. « Je ne ferai courir aucun risque à ma ville et nous n’exécuterons une décision de justice que lorsqu’elle sera devenue définitive », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Un tel recours n’est toutefois pas suspensif.
« C’est extraordinaire et en même temps c’était prévisible », s’est de son côté félicité l’ancien conseiller municipal Razak Fetnan, proche des dirigeants de la mosquée : « Il y avait un enjeu de justice et en même temps de reconnaissance des Français de confession musulmane ».