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A Oman, Netanyahu aurait dit être prêt à céder du territoire, pas la sécurité

Azzam al-Ahmad, un officiel palestinien, minimise la signification du voyage d’octobre de Netanyahu, affirmant que les deux pays entretiennent des liens depuis longtemps

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Sultan Qabus ibn Saïd, à Oman, le 26 octobre 2018. (Autorisation)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Sultan Qabus ibn Saïd, à Oman, le 26 octobre 2018. (Autorisation)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré au Sultan Qaboos bin Said, dirigeant d’Oman, qu’il était prêt à céder du territoire, mais pas du contrôle sécuritaire, aux Palestiniens, a déclaré un officiel de Ramallah qui avait été briefé sur les déclarations du Premier ministre.

En octobre dernier, Netanyahu a voyagé à Muscat et il y a rencontré Qaboos, devenant le premier Premier ministre israélien à visiter un pays du Golfe depuis plus de 20 ans.

Peu de détails de la rencontre entre Netanyahu et Qaboos ont filtré, entraînant des spéculations importantes sur les sujets que les deux dirigeants ont discutés.

« Le ministre des Affaires étrangères d’Oman nous a informé de ce que Netanyahu avait dit au Sultan Qaboos, a déclaré mardi au Times of Israël Azzam al-Ahmad, un haut responsable du Fatah et de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Il nous a rapporté que Netanyahu avait dit à Qaboos qu’il était prêt à faire des concessions territoriales, mais qu’il n’abandonnerait jamais le contrôle sécuritaire ».

Azzam al-Ahmad, un responsable palestinien dans son bureau de Ramallah, le 4 décembre 2018. (Crédit : Adam Rasgon/Times of Israel)

Fin octobre, Yusuf bin Alawi, le ministre des Affaires étrangères d’Oman, a rendu une rare visite à Ramallah et a rencontré le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas.

Bin Alawi a transmis une lettre à Abbas de la part de Qaboos concernant la visite de Netanyahu dans la capitale d’Oman, avait annoncé à l’époque Wafa, le site d’information officiel de l’AP, sans révéler le contenu du message.

Selon Ahmad, Abbas avait expliqué à bin Alawi que Netanyahu n’était pas sérieux dans sa volonté de trouver un accord avec les Palestiniens.

« Abbas a dit au ministre des Affaires étrangères d’Oman que les déclarations de Netanyahu n’étaient pas nouvelles et qu’il les répétait souvent, a expliqué Ahmad. Il a affirmé que les propos de Netanyahu étaient une tromperie et que Netanyahu n’était pas sérieusement intéressé par la paix ».

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le ministre des Affaires étrangères d’Oman à Ramallah le 31 octobre 2018. (Credit: Wafa)

Quand on l’a interrogé sur les remarques d’Ahmad, un porte-parole du Bureau du Premier ministre a refusé de commenter le sujet.

Un communiqué publié en octobre par le Bureau du Premier ministre et le gouvernement d’Oman avaient précisé que Netanyahu et Qaboos avaient discuté « des moyens de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient tout comme de plusieurs sujets communs concernant la paix et la stabilité au Moyen-Orient », sans donner plus de détails.

Au cours des récentes années, Netanyahu a déclaré, à de nombreuses reprises, que dans n’importe quel accord de paix entre Israël et les Palestiniens, l’Etat juif ne cédera pas le contrôle sécuritaire à l’ouest du Jourdain.

Les forces de sécurité israéliennes et de l’AP supervisent en coordination la sécurité en Cisjordanie, en maintenant même la coopération dans certains domaines.

Le Premier ministre a également hésité sur la question de céder du territoire aux Palestiniens. Au cours des récentes années, il a pourtant adopté une position plus dure contre l’évacuation des implantations.

« Je promets que les communautés en Terre d’Israël ne seront pas évacuées », a-t-il déclaré en août.

Ahmad, qui a récemment été élu au Comité exécutif de l’OLP, a minimisé la signification de la visite de Netanyahu en Oman, affirmant que le pays entretient des liens avec Israël depuis longtemps.

« Les relations d’Oman et d’Israël ne sont pas nouvelles. Rabin a été le premier Premier ministre israélien à visiter Oman et Peres le deuxième… Même s’ils ont visité le pays il y a plus de 20 ans, nous savons que les liens d’Oman et d’Israël n’ont jamais été coupés, a-t-il déclaré. Les habitants d’Oman ont leur propre manière de gérer leurs affaires. Ils croient au dialogue pour résoudre n’importe quel problème et parfois ils exagèrent ».

Après qu’Israël et l’OLP se sont mutuellement reconnus au début des années 1990, Yitzhak Rabin, le Premier ministre de l’époque, s’est rendu à Oman, où il a été accueilli par le sultan.

En janvier 1996, Israël et Oman ont signé un accord sur l’ouverture réciproque de bureaux commerciaux. Quatre mois après avoir signé le document, Shimon Peres, le Premier ministre de l’époque, s’est rendu en visite à Muscat pour ouvrir officiellement le bureau commercial israélien.

Les liens publics d’Israël et d’Oman n’ont même pas duré cinq ans. En octobre 2000, dans le sillage de la deuxième Intifada, les bureaux commerciaux respectifs ont été fermés.

Palestinian Authority President Mahmoud Abbas and Omani Foreign Minister Yusuf bin Alawi shaking hands in Ramallah on October 31, 2018. (Credit: Wafa)

Pourtant, malgré la fermeture du bureau commercial israélien, situé dans la rue Al-Adhiba de Musct, le gouvernement d’Oman a discrètement encouragé des diplomates israéliens à rester sur place, tant que la relation continue entre les deux pays restait secrète, selon un diplomate israélien, qui a demandé à conserver son anonymat.

Interrogé pour savoir si un récent commentaire de Bin Alawi prononcé au Bahrain, dans lequel il a déclaré qu’il « est peut-être temps pour Israël d’être traité de la même manière » que d’autres États au Moyen-Orient, concernait les Palestiniens, Ahmad a répondu par la négative.

« Non, nous avons la conviction que même si les régimes arabes veulent normaliser les liens, ils hésiteront et, au final, ils ne pourront pas le faire parce que leurs peuples rejetteront cette démarche ».

L’officiel palestinien a souligné qu’Israël n’a même pas réussi à totalement normaliser ses liens avec l’Egypte et la Jordanie, qui ont des traités de paix avec l’Etat juif.

« Israël n’a pas réussi à normaliser ses liens avec une bonne partie des gouvernements égyptiens et jordaniens, a-t-il déclaré. Alors, nous ne pensons pas qu’une normalisation soit possible sans la mise en place de l’Initiative de paix arabe ».

Les Palestiniens soutiennent depuis longtemps la Paix arabe, qui appelle Israël à accepter une solution à deux États sur les lignes de 1967 et à une solution « juste » à la question des réfugiés palestiniens en échange d’une normalisation des relations avec les pays arabes et une déclaration de fin du conflit israélo-palestinien.

Alors qu’Israël maintient des traités de paix à la fois avec la Jordanie et l’Egypte, les relations bilatérales entre de nombreux corps gouvernementaux israéliens et jordaniens et entre des institutions gouvernementales israéliennes et égyptiennes sont réduites au strict minimum et inexistantes, sur certains sujets.

Pourtant les liens sécuritaires entre Israël, l’Egypte et la Jordanie sont considérés comme étant solides.

Contrairement à ses commentaires sur la visite de Netanyahu à Oman, Ahmad a été plus critique au sujet des récentes visites de deux ministres israéliens aux Emirats arabes unis.

« Après que Netanyahu a rendu visite à Oman, deux ministres sont allés aux Emirats, a-t-il dit. Nous considérons qu’autoriser ces visites constitue un écart de l’Initiative de paix arabe ».

Miri Regev, au centre, visite la grande mosquée Sheikh Zayed à Abou Dhabi avec des responsables émiratis, le 29 octobre 2018 (Crédit : Chen Kedem Maktoubi)

Fin octobre, la ministre de la Culture Miri Regev a visité Abu Dhabi pour participer à un tournoi de judo. Non seulement les EAU ont autorisé de jouer l’hymne national israélien à deux reprises en l’honneur des deux médaillés d’or israéliens, mais des officiels émiratis ont aussi proposé à Regev une visite guidée de la grande mosquée Sheikh Zayed d’Abu Dhabi.

Deux jours après que Regev a quitté les EAU, Ayoub Kara, le ministre des Communications, est arrivé à Dubai, où il a participé à une conférence internationale sur les communications. Kara, qui est druze, a prononcé un discours en Arabe à la conférence et a passé quatre jours dans le pays du Golfe.

Ahmad a également dit que les Palestiniens avaient l’intention de continuer à se porter candidats pour devenir membres des agences des Nations unies, alors qu’ils avaient auparavant promis de ne pas rejoindre.

« Après les mesures punitives que Trump a prise contre le peuple palestinien, nous ne sommes plus obligés de maintenir notre promesse faite à l’administration américaine de ne pas rejoindre ces organisations, a-t-il déclaré. Nous prévoyons de les rejoindre progressivement ».

Abbas a récemment déclaré qu’un accord palestinien avec les Etats-Unis pour ne pas rejoindre les agences des Nations unies était conditionné à la décision de ne pas transférer l’ambassade américaine vers Jérusalem, à ne pas changer le statut de la mission de l’OLP à Washington et à ne pas couper le versement d’aides. Au cours de l’année passée, l’administration a pris ces trois décisions.

Des lois américaines du début des années 1990 imposent au gouvernement américain de couper tout financement à n’importe quelle organisation des Nations unies qui accorde un statut de membre complet aux Palestiniens.

Ahmad a dit que le comité formé par le Conseil central des Palestiniens, une institution de l’OLP, décidera quand les Palestiniens rejoindront les agences des Nations unies, dans lesquelles ils ne sont pas encore membres.

Les Palestiniens sont actuellement membres de cinq agences des Nations unies ; ils peuvent encore en rejoindre 17 autres.

Raphael Ahren a contribué à cet article.

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