À Orléans, l’UEJF sensibilise aux actes anti-musulmans
Cette action fait suite à la découverte d'autocollants anti-musulmans dans les rues de la ville, quelques mois après l'agression d'un rabbin en pleine rue

Lundi 26 mai, l’Union des étudiants juifs d’Orléans-Tours a monté un stand dans le centre-ville d’Orléans pour dénoncer les actes anti-musulmans des dernières semaines en France, et en particulier la découverte, mi-mai, d’autocollants anti-musulmans dans la ville, a rapporté La République du Centre.
Un jeune homme de 19 ans avait été interpellé après avoir apposé sur du mobilier urbain, dans la nuit du 11 au 12 mai derniers, des stickers sur lesquels on pouvait lire : « Zone interdite aux musulmans ».
Les autocollants comprenaient également une liste d’interdits liés à des pratiques réels ou fantasmés des musulmans : « Pas de prière de rue / Voile interdit / Intégriste interdit / Rituel interdit / Sacrifice interdit ».
« On sait ce que c’est, de ne pas se sentir en sécurité dans notre lieu de culte », a déclaré au journal Maayan Degani Gabay, la présidente de l’association juive locale.
« Nous avons décidé d’agir en réaction à ces stickers, mais aussi à la mort d’Aboubakar Cissé dans sa mosquée [du Gard le 25 avril 2025] », a-t-elle affirmé. « Nous voulons dire non à la haine, ici, à Orléans. En tant que Juifs, on sait ce que c’est d’être ciblé à cause de notre origine ou de notre religion. Un meurtre dans une mosquée, c’est terrible ! »
Fin avril, Aboubakar Cissé, un Malien âgé d’une vingtaine d’années, avait été assassiné de plusieurs coups de couteau pendant la prière à la mosquée de La Grand-Combe dans un acte revendiqué par son auteur comme anti-musulman. Après trois jours de cavale, le coupable s’était rendu dans un commissariat italien.
À Orléans, un appel à l'exclusion et la haine des musulmans
Après le meurtre d'Aboubakar Cissé, après une manifestation néofasciste à Paris. Ce climat de haine et de peur, nourri depuis des années par des discours stigmatisants, met en danger les musulmans de France. pic.twitter.com/JtuzjkzxZN
— UEJF (@uejf) May 15, 2025
Maayan Degani Gabay a tenu à préciser que l’UEJF « est une organisation contre l’antisémitisme et toute forme de racisme, et pour l’universalisme. C’est pour cela que nous souhaitions faire cette action de façon interactive. »
Semblant confirmer la nécessité soulignée par l’UEJF de la convergence des luttes contre toutes les formes de discriminations, un communiqué de la procureure de la République du tribunal judiciaire d’Orléans a confirmé que le jeune homme qui serait derrière les autocollants anti-musulmans a auparavant déjà affiché une sympathie pour le nazisme, et donc l’antisémitisme.
« Les investigations ont également permis de l’identifier arborant un tee-shirt supportant un totenkopf, crâne utilisé comme symbole par les organisations SS du régime nazi », d’après le communiqué cité par La République du Centre.
L’antisémitisme a lui aussi durement frappé la ville d’Orléans récemment. En mars 2025, le rabbin Arié Engelberg a été agressé et mordu à l’épaule par un individu en plein rue.
Lui qui était accompagné de son fils de 9 ans au moment des faits, a été abordé par un mineur « en se filmant, le questionnant sur sa religion […] tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction ».