À Ramot dans le Golan, la récolte de mangues en danger avec la visite des Netanyahu
Selon les habitants de la ville, la clôture érigée autour du moshav les coupe de leurs cultures ; une nouvelle querelle se profile concernant les vacances du Premier ministre

Une centaine d’habitants d’une ville du nord du pays où le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit passer des vacances avec son épouse la semaine prochaine ont écrit une lettre aux autorités vendredi, les exhortant à ne pas laisser les protocoles de sécurité nuire à leurs moyens de subsistance au plus fort de la saison touristique.
La lettre des habitants de Ramot, située sur le plateau du Golan, a été publiée quelques heures après que les services de sécurité du Premier ministre ont mis en place une série de points de contrôle et une clôture autour de champs appartenant à la station balnéaire. Ces dispositifs ont pour objectif de protéger le Premier ministre des manifestants, ces derniers ayant protesté contre la famille Netanyahu lors de leur séjour dans un autre lieu de villégiature du nord d’Israël cette semaine.
« Avec tout le respect dû pour les projets de vacances du Premier ministre, nous n’accepterons aucune atteinte aux activités agricoles et touristiques du moshav et nous nous y opposerons par tous les moyens légaux possibles », peut-on lire dans la lettre de vendredi.
Yaakov Eshkol, un habitant de Ramot, a déclaré à Walla que les autorités n’avaient pas encore informé les habitants de l’impact que les vacances de Netanyahu auraient sur eux.
« Il y a de sérieuses craintes que le tourisme et l’agriculture, qui sont les deux piliers sur lesquels repose Moshav Ramot, ne soient affectés négativement. Compte tenu de ce qui s’est passé à Neve Ativ, nous avons de bonnes raisons d’être inquiets ».
La clôture érigée vendredi couperait la ville de ses exploitations de mangues, culture principale de Ramot, juste au moment des préparatifs en vue de la récolte.
« Nous attendons cette récolte toute l’année…. Tout report de la récolte, surtout par cette chaleur, pourrait causer de graves dommages financiers », a déclaré Sion Gonen, un habitant de Ramot, au site d’information Walla.
Yigal Kipnis, un agriculteur d’une ville voisine, a déclaré à Walla qu’il devait pouvoir transporter les mangues à l’usine d’emballage de Ramot, mais qu’en raison des mesures de sécurité, il ne pourrait pas le faire.
Gonen a également fait remarquer que toutes les chambres d’hôtes de la commune avaient déjà été réservées pour le week-end et qu’il craignait que les protocoles de sécurité ne nuisent à l’expérience des vacanciers.
Dans la ville voisine de Neve Ativ, les habitants se sont plaints de s’être sentis assiégés à cause des protocoles de sécurité intensifs mis en place pour protéger le Premier ministre et son épouse Sara.
Contrairement à l’hôtel Panda de Neve Ativ, qui se trouve au centre du moshav, les suites de Netanyahu sont situées dans une partie distincte de la communauté, de sorte que les résidents pourraient être moins affectés par la visite de Netanyahu.

Eshkol a prédit qu’un grand nombre de militants opposés à la refonte essaieraient de converger vers Ramot lors de l’arrivée de Netanyahu.
Comme ils l’ont fait pour d’autres ministres à travers le pays, les militants anti-refonte judiciaire sont descendus à Neve Ativ pour manifester contre Netanyahu la semaine dernière.
La police avait décidé de fermer l’entrée de la communauté, pour n’autoriser que les résidents et les clients de l’hôtel à pénétrer dans le moshav, déclenchant ainsi une réaction chez les militants qui affirmaient que leur droit de manifester était bafoué.
Ils se sont alors tournés vers la Haute Cour de justice, demandant une intervention en leur faveur. La Cour a répondu jeudi, déclarant que la police avait mal géré les manifestations, mais a classé l’affaire parce que les manifestants avaient finalement été autorisés à entrer sur le site du moshav après une confrontation qui a duré deux jours.
Vendredi, un agent de sécurité du cortège de Netanyahu a poussé un manifestant au sol alors qu’il s’approchait de véhicules brandissant des drapeaux dans la rue Dizengoff de Tel Aviv.
Une vidéo de l’incident montre l’agent poussant l’homme, qui tombe en arrière alors que l’agent crie aux passants de « rester à l’écart ».
ממש לפני כמה רגעים, ברחוב דיזנגוף מאבטח של שיירת ראש הממשלה מטיח מפגין עם דגל ישראל על הקרקע ושובר את ידו.המפגין בדרך לאיכילוב pic.twitter.com/HecwFrCCrT
— לירי בורק שביט (@lirishavit) August 11, 2023
Les militants ont déclaré que l’homme s’est ensuite rendu à l’hôpital, craignant que sa main n’ait été cassée par la chute.