Israël en guerre - Jour 466

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A Yarmouk, des Palestiniens retrouvent leur cimetière longtemps interdit par Assad

Des habitants de Yarmouk pensent que le cimetière comprend aussi des restes d'Israéliens, alors qu'Israël tente, par le biais de médiateurs, de localiser les restes d'Eli Cohen, célèbre espion et d'un soldat israélien

Des personnes prient près de la tombe d'un de leurs proches dans un cimetière endommagé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, le 14 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)
Des personnes prient près de la tombe d'un de leurs proches dans un cimetière endommagé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, le 14 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

Dans le camp de réfugiés palestiniens à Yarmouk au sud de Damas, dévasté par les années de guerre, Radwane Adwane empile des pierres pour tenter de reconstruire la tombe de son père qui lui était interdit d’accès par l’ancien pouvoir syrien.

« A notre arrivée, il n’y avait plus trace de la tombe. Sans la chute du régime, il nous aurait été impossible de revoir la tombe de mon père une nouvelle fois », indique à l’AFP l’homme de 45 ans, qui revient pour la première fois depuis 2018 dans ce cimetière dit « des martyrs ».

Devenu zone rebelle puis jihadiste, assiégé puis bombardé par le régime de Bachar al-Assad, le camp de Yarmouk a été vidé de ses habitants et en grande partie ravagé, avant d’être repris en 2018 par les forces loyalistes.

Depuis, l’accès au cimetière était formellement interdit.

Mais la chute de Bachar al-Assad, renversé par l’offensive éclair d’une coalition de groupes armés menée par des islamistes, a changé la donne.

Assise sur une petite chaise métallique à côté de son fils, Zeina pleure « enfin, [son] défunt mari car mes larmes avaient séché ».

Une femme cherche le corps d’un proche dans un cimetière endommagé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, le 14 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

« C’est la première fois que je reviens sur sa tombe depuis des années. Tout a changé ici mais je reconnais encore l’emplacement de sa tombe », dit la septuagénaire.

Créé dans les années 1950 pour accueillir les Palestiniens venus après la création de l’Etat d’Israël, Yarmouk était devenu au fil des décennies un important quartier résidentiel et commercial. Quelque 160 000 réfugiés palestiniens ainsi que des milliers de Syriens y vivaient jusqu’au début du conflit en 2011.

Des milliers d’entre eux ont fui le camp dès 2012. Aujourd’hui, quelques rares personnes ont retrouvé leurs habitations, encore debout, dans un théâtre de désolation et de ruines.

Le régime d’Assad n’a épargné ni les vivants ni les morts

Sur la route qui mène au cimetière, des enfants, pieds-nus et aux habits en lambeaux, jouent avec des restes de balançoires, dans une place en ruine, qui était anciennement un parc.

Khalid Khalifa, 52 ans, prie près de la tombe de son fils dans un cimetière endommagé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, le 14 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

Devant eux, des hommes se pressent vers le cimetière à la recherche de ce qu’il reste des tombes de leurs proches.

« Ici, c’était la tombe de mon père, ici celle de mon oncle, et ici celle d’un autre oncle », indique Mahmoud Badawane, fouillant la terre de ses mains.

La plupart des pierres tombales ont été cassées.

« Le régime d’Assad n’a épargné ni les vivants ni les morts. Regardez comment les ruines ont recouvert le cimetière. Il n’a épargné personne », répète-t-il, bouleversé.

Des habitants de Yarmouk pensent que le cimetière comprend des restes d’Israéliens, alors qu’Israël tente, par le biais de médiateurs, de localiser les restes d’Eli Cohen, célèbre espion et d’un soldat israélien, selon des responsables palestiniens.

Des personnes prient près de la tombe d’un de leurs proches dans un cimetière endommagé dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, le 14 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)sy

« Un contact a été établi avec nous via des médiateurs pour que nous aidions à retrouver les restes d’un soldat israélien porté disparu depuis 1982 », a déclaré à l’AFP un responsable basé à Damas.

Selon cette source, qui a demandé à ne pas être identifiée en raison du caractère sensible du dossier, « des contacts sont également en cours pour déterminer le lieu où a été inhumé l’agent israélien Eli Cohen ».

Il avait été pendu sur une place publique en Syrie en 1965, après avoir infiltré les cercles du pouvoir à Damas.

Un autre responsable palestinien, basé hors de la Syrie et qui a également requis l’anonymat, a indiqué que la médiation se faisait par l’intermédiaire des Russes et avec des responsables palestiniens basés à l’étranger.

Adossée au mur en ruine de sa maison, Amina Mounawar ne quitte pas du regard les personnes venues inspecter les tombes de leurs proches.

Certains regardent attentivement sur leur téléphone une photo qu’ils avaient prise de la tombe avant la guerre, tentant, en vain, de retrouver son emplacement.

« J’ai grand espoir dans la reconstruction du camp, dans un avenir meilleur », lance la femme de 48 ans, proposant de l’eau aux personnes sortant du cimetière.

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