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Abbas ira à la CIJ pour Khan al-Ahmar

Le chef de l'AP a aussi indiqué qu'il pourrait aller devant la cour en raison de ce qui, selon lui, serait le plan israélien visant à autoriser la prière juive au mont du Temple

Des manifestants palestiniens brandissent le drapeau national devant les soldats israéliens pendant une manifestation contre le plan de démolition israélien du village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie, le 14 septembre 2018 (Crédit :AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)
Des manifestants palestiniens brandissent le drapeau national devant les soldats israéliens pendant une manifestation contre le plan de démolition israélien du village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie, le 14 septembre 2018 (Crédit :AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a fait savoir samedi qu’il irait devant la cour internationale de justice en raison de la destruction prévue du village bédouin de Khan al-Ahmar en Cisjordanie.

Abbas a expliqué qu’il pourrait également faire appel à la cour internationale de justice concernant la décision de Washington de reconnaître Jérusalem en tant que capitale israélienne, de la décision américaine de couper les fonds à l’agence chargée des réfugiés palestiniens à l’ONU et de ce qu’il a affirmé être le plan israélien visant à autoriser la prière juive sur le mont du Temple, où elle est interdite dans le cadre d’un accord de statu-quo visant à apaiser les tensions sur ce site sensible.

« Ce sont deux questions importantes : La question de Khan Al-Ahmar, où la population risque d’être déplacée… Ce problème, en plus de l’augmentation des constructions israéliennes dans les implantations, est de la plus haute importance et représente un grand danger », a déclaré Abbas lors d’une réunion du comité exécutif de l’OLP, dimanche soir, cité par l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.

« Nous avons amené le dossier devant le comité international de coordination et nous le soumettrons également à la cour internationale de justice », a-t-il dit.

Le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’exprime lors d’une réunion avec le comité central palestinien dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 15 août 2018. (Crédit : AFP/Abbas Momani)

Les Palestiniens et la communauté internationale ont dénoncé avec vigueur le projet de destruction du village de Khan al-Ahmar, situé à l’est de Jérusalem, par Israël et l’initiative de réinstaller ses habitants sur un autre site.

L’Etat a fait savoir que les structures – principalement des tentes et des cabanes artisanales – ont été construites sans permis et qu’elles représentent une menace pour les résidents du village à cause de leur proximité avec une autoroute.

Les forces de sécurité israéliennes se bagarrent avec le manifestant franco-américain Frank Romano, le 14 septembre 2018, durant une manifestation contre la destruction du village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie (Crédit : AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

Mais les villageois – qui sont installés sur le site depuis les années 1950, alors qu’il était encore sous le contrôle de la Cisjordanie, après que l’Etat les a évincés de leurs habitations du Negev – disent n’avoir pas eu d’autre alternative que de construire sans autorisation israélienne, de tels permis n’étant presque jamais accordés aux Palestiniens désireux de construire dans certaines parties de la Cisjordanie où Israël a le pouvoir de décision concernant les affaires civiles.

Le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat a indiqué mardi qu’il avait porté plainte auprès de la cour pénale internationale de la Haye pour ce qu’il a qualifié de « crimes de guerre » commis dans le village.

Le village bédouin de Khan al-Ahmar en Cisjordanie, le 6 septembre 2018 (Crédit : AHMAD GHARABLI/AFP)

Le dossier soumis « comprend une mise en lumière des crimes de guerre que doit affronter Khan al-Ahmar, et spécifiquement des crimes de déplacement forcé, de nettoyage ethnique et de destruction de propriétés civiles », a dit Erekat.

La cour internationale de justice est l’instance de l’ONU qui se consacre à résoudre les conflits entre les Etats tandis que la cour pénale internationale est chargée de juger les crimes de guerre. Tandis que les Palestiniens ont fait appel à plusieurs occasions au comité international de coopération, ils ont rarement présenté leurs conflits devant la cour internationale de justice.

Le dernier jugement rendu par la cour internationale de justice ayant trait à Israël remonte à un verdict rendu en 2004 contre la construction de la barrière de sécurité de Cisjordanie. Au début du mois, Israël a participé à un débat à la cour internationale de justice pour la première fois en plus d’un demi-siècle à l’occasion de ce que les responsables israéliens ont décrit comme une initiative visant à davantage impliquer l’Etat juif dans des dossiers internationaux n’ayant rien à voir avec le conflit israélo-palestinien.

« Les prières juives à Al-Aqsa »

Abbas a également noté qu’il se tournerait vers le comité international de coordination et vers la cour internationale de justice pour ce qu’il a affirmé être des preuves d’un projet israélien de permettre la prière juive sur le mont du Temple de Jérusalem – même si une première consultation avec la Jordanie, qui se considère comme la tutrice du lieu saint, aurait préalablement lieu.

« Il y a également la question de la mosquée Al-Aqsa, où Israël pourrait décider de permettre – et il y a de nombreuses preuves que ce sera le cas – la prière juive dans la mosquée Al-Aqsa. Ce qui signifie qu’ils [les Israéliens] cherchent à reproduire ce qu’il s’est passé avec la mosquée Ibrahimi ».

La mosquée Ibrahimi, connue sous le nom de Tombeau des patriarches par les Juifs, est un lieu saint de Hébron où la prière juive et musulmane est autorisée, dont les accès sont divisés.

Les responsables israéliens ont, de manière répétée, juré de ne pas perturber le statu-quo mis en place au mont du Temple, qui y interdit la prière juive. Des rumeurs laissant entendre que la prière juive serait finalement autorisée, dans le passé, ont entraîné d’importantes violences.

Des Juifs visitent le complexe du mont du Temple, le site de la mosquée Al-Aqsa et du Dôme du rocher dans la Vieille Ville de Jérusalem pendant la fête de Soukkot, le 8 octobre 2017 (Crédit : JFlash90/Yaakov Lederman)

Abbas a également indiqué qu’il poursuivrait devant la cour de justice internationale les Etats-Unis en raison des décisions américaines prises sur Jérusalem et de l’arrêt du financement de l’Agence de l’ONU consacrée aux réfugiés palestiniens, l’UNRWA, selon un communiqué émis par le comité exécutif de l’OLP après la rencontre.

Un Palestinien transporte des sacs de farine hors d’un centre de distribution d’aide de l’UNRWA, l’agence de travaux et de secours chargée des réfugiés palestiniens aux Nations unies, à Khan Younis, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 septembre 2018 (Crédit : Said Khatib/AFP)

L’AP a refusé d’évoquer les pourparlers de paix avec l’administration du président américain Donald Trump depuis sa décision, au mois de décembre, de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël et d’y installer son ambassade, ce qu’elle a fait au mois de mai. En réponse, le département d’Etat a coupé des centaines de millions de dollars de financement aux Palestiniens, notamment à l’UNRWA.

Trump a expliqué que l’aide à l’AP reprendra si cette dernière conclut un accord avec Israël. Jeudi, l’administration a rejeté une information stipulant qu’elle aurait offert la somme de 5 milliards de dollars à Abbas en aide pour reprendre les négociations de paix.

Lundi, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton a mis en garde le comité international de coordination contre toute poursuite contre les Etats-Unis ou des responsables israéliens pour des crimes de guerre présumés au Moyen-Orient.

Adam Rasgon a contribué à cet article.

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