Abbas n’a pas confiance en Israël
Le président de l'Autorité palestinienne critique l'Etat juif au sujet du déblocage des taxes dues aux Palestiniens
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a exprimé des doutes samedi quant à la volonté d’Israël de réellement débloquer des centaines de millions de dollars de taxes non versées à l’Autorité palestinienne, au lendemain de l’annonce faite en ce sens par l’Etat juif.
« Evidemment, ils ont annoncé qu’ils allaient débloquer (les taxes), mais jusqu’à présent ils n’ont rien débloqué et peut-être vont-ils imposer mille et une conditions pour les débloquer et (nous) garantir qu’ils ne vont pas les geler à nouveau », a critiqué Abbas à la tribune du sommet des chefs d’Etat de la Ligue arabe à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté que soient débloquées les sommes retenues depuis janvier en représailles à l’adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI).
« Cet argent, ils le collectent en notre nom, et prélèvent 3 %. C’est-à-dire, ils collectent 100 millions de dollars, et en prennent 3 millions. Mais malgré cela, s’ils décident de nous en priver, de les bloquer, ça ne va pas faire de différence pour eux », a prétendu Abbas.
Israël n’a pas indiqué si, en plus de payer les sommes gelées pour décembre, janvier et février, il va reprendre ses versements mensuels d’environ 127 millions de dollars (118 millions d’euros) de taxes et de droits de douanes qu’il prélève chaque mois pour le compte des Palestiniens sur les marchandises leur étant destinées et transitant par Israël.
L’Etat hébreu n’a pas chiffré le montant qu’il allait transférer à la direction palestinienne mais a dit qu’il en déduirait des sommes dues par les Palestiniens aux Israéliens pour des services comme l’électricité, l’eau ou les hôpitaux.
La décision de l’Etat juif intervenait alors que les Palestiniens ont prévu de déposer le 1er avril leurs premières plaintes pour crimes de guerre contre les dirigeants israéliens devant la CPI.
« Le ministre des Affaires étrangères se rendra à la CPI le 1er avril, pour célébrer notre adhésion à la CPI », a souligné Abbas, rappelant que l’initiative palestinienne était intervenue « après que nous avons échoué à empêcher la poursuite de la colonisation par Israël ».