« Abou Obeida, bombarde Tel-Aviv » scandé aux funérailles du numéro 2 du Hamas à Beyrouth
Scandant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), les participants brandissaient le drapeau vert du Hamas, et des drapeaux palestiniens et du Jihad islamique palestinien, un autre groupe terroriste pro-Iran
Plus d’un millier de personnes ont participé jeudi à Beyrouth aux funérailles du numéro deux du mouvement terroriste palestinien Hamas et de deux de ses compagnons, tués dans une frappe largement attribuée à Israël, appelant à la riposte, a constaté un journaliste de l’AFP.
Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres de ce mouvement ont été tués mardi soir dans cette frappe contre un bureau du Hamas soutenu par l’Iran situé dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste libanais Hezbollah.
Les cercueils de Saleh al-Arouri, Azzam al-Aqraa, un chef de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, et Mohammad al-Raïs, un cadre du mouvement, étaient enveloppés dans des drapeaux palestiniens et du Hamas.
Une mitraillette était posée sur chacun d’eux lors de la prière, dans une mosquée d’un quartier populaire de Beyrouth, selon un journaliste de l’AFP.
Mourners take part in the funeral of the deputy Hamas chief Sheikh Saleh Al-Arouri and his companions who were assassinated in a targeted Israeli airstrike in Beirut, Lebanon, earlier this week. pic.twitter.com/KZclDAgGVX
— Quds News Network (@QudsNen) January 4, 2024
Au milieu de tirs nourris, le cortège funèbre s’est ensuite dirigé vers le camp de réfugiés palestinien de Chatila où les trois hommes ont été inhumés.
Scandant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand), les participants brandissaient le drapeau vert du Hamas, et des drapeaux palestiniens et du Jihad islamique palestinien, un autre groupe terroriste pro-Iran.
« Abou Obeida, bombarde Tel-Aviv », ont-ils répété à l’adresse du porte-parole de la branche armée du Hamas à Gaza, devenu célèbre pour le keffieh qui lui cache le visage à chaque apparition publique.
« L’assassinat de Saleh al-Arouri ou de tout autre Palestinien est une manoeuvre ratée, car la résistance donnera le jour à de nouveaux leaders », déclare à l’AFP Omar Ghannoum, un Palestinien de 35 ans.
Il est venu aux funérailles pour dénoncer ce qu’il a appelé « le génocide en cours à Gaza et la violation de la souveraineté libanaise par l’armée israélienne ».
« L’ennemi pense qu’avec l’assassinat de Saleh al-Arouri, il peut vaincre la résistance et imposer ses conditions », « mais il a échoué, et il ne pourra jamais pousser le Hamas à abandonner ses revendications, sa vision et sa stratégie », a assuré, dans un discours enregistré retransmis à la foule, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui vit au Qatar.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les yéménites Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.
Plusieurs figures du Hamas en exil sont établies au Liban, sous la protection du Hezbollah chiite, son allié.
Israël a juré de « d’anéantir » le Hamas après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts en Israël. Le Hamas ainsi que des civils ont aussi pris 250 personnes en otages – dont 136 sont encore à Gaza, mais pas tous ne sont en vie. Ce chiffre comprend les corps des soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient tous deux vivants après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre gré en 2014 et 2015 respectivement.
Les opérations israéliennes menées en représailles à Gaza depuis ont coûté la vie à plus de 22.000 personnes, selon le Hamas largement accusé de gonfler les chiffres et qui ne fait pas la différence entre civils et terroristes.
Depuis le début de la guerre, des affrontements quasi-quotidiens opposent aussi le Hezbollah et ses alliés à Israël, mais ils étaient jusque-là limités au sud du Liban.
La frappe de mardi est la première depuis le 7 octobre aux abords de la capitale libanaise.
Israël, qui ne l’a pas revendiquée, a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais. Un responsable américain de la Défense a aussi indiqué mercredi qu’il s’agissait bien d’une « frappe israélienne ».