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Accord de Munich pour la Syrie : quelles chances de succès ?

De nombreux doutes persistent sur la mise en application de cet accord passé entre autres entre Washington et Moscou

Des soldats pro-gouvernement affichent le drapeau syrien et posent pour une photo dans le village d'al-Sahel, près de Yabroud (Crédit : AFP/STR)
Des soldats pro-gouvernement affichent le drapeau syrien et posent pour une photo dans le village d'al-Sahel, près de Yabroud (Crédit : AFP/STR)

Les Etats-Unis, la Russie et leurs principaux alliés se sont entendus vendredi pour faire cesser les hostilités en Syrie sans lever tous les doutes sur la mise en application de cet accord. Voici les principales questions en suspens :

Quelle est l’importance de cette annonce ?

Après l’échec des pourparlers de Genève la semaine dernière, elle représente la première étape vers une résolution politique du conflit et donne aux civils victimes de cette sanglante guerre civile l’espoir d’une aide humanitaire.

« Nous devrions le prendre au sérieux », a déclaré à l’AFP Michael Williams, chercheur au cercle de réflexion Chatham House à Londres. « Son importance est liée au fait qu’il s’agit d’un accord entre les Etats-Unis et la Russie. Ils se sont approprié cet accord. Les autres parties en jeu le savent », a-t-il ajouté.

Les premiers signes d’un succès seront l’assouplissement du siège des populations civiles et l’amélioration de l’accès laissé aux travailleurs humanitaires, selon Yezid Sayegh, chercheur du centre Carnegie au Moyen-Orient.

« L’absence de tels signes signifiera que le régime syrien ou la Russie ont l’intention (…) de négocier dur et d’arracher le plus de concessions et d’avantages possibles », a-t-il ajouté

Mais fondamentalement, « la cessation des hostilités » ne s’appliquera pas au groupe Etat islamique et à la branche locale d’Al-Qaïda, Al-Nusra, ce qui rend possibles des frappes du régime de Bachar al-Assad et de ses soutiens russes, ainsi que des frappes des forces kurdes ou de la coalition emmenée par les Etats-Unis contre l’EI.

Le cessez-le-feu a-t-il une chance de tenir ?

Il y a de nombreuses raisons d’en douter.

Les négociations de paix ont échoué début février après le lancement par les forces pro-Assad, soutenues par les bombardements russes et les combattants iraniens, d’une offensive d’ampleur sur Alep, bastion clé de l’opposition.

Les bombardements russes et l’offensive terrestre des forces du régime et des milices pro-Assad ont forcé au moins 50.000 personnes à fuir, laissant l’opposition pratiquement encerclée et tuant près de 500 personnes.

Le cessez-le-feu devant entrer en application dans une semaine, ce délai pourrait favoriser une offensive redoublée pour gagner du terrain avant que les armes ne se taisent.

« C’est la grande crainte », selon Michael Williams ». « Si la Russie renforce son action militaire, il y a un risque qu’il n’y ait plus rien à mettre en application dans une semaine ».

Bachar al-Assad pourrait aussi tenter de sceller la frontière entre la Syrie et la Turquie, selon Emile Hokayem, chercheur à l’institut international d’études stratégiques (IISS).

Les forces rebelles et leurs soutiens turc et arabes peuvent eux saisir l’occasion pour récupérer des récentes attaques, tandis que les combattants kurdes pourraient en profiter pour consolider les territoires conquis, ajoute-t-il.

Quel rôle joue la Russie ?

La Russie a affirmé tout au long de sa campagne de bombardements viser les « terroristes » de l’EI et d’Al-Nosra. Mais les Occidentaux l’accusent de trop cibler la rébellion susceptible de participer à un réglement politique de la crise.

L’accord de cessez-le-feu pourrait ainsi être un leurre diplomatique pendant que l’offensive russe se poursuit.

« Parler d’Al-Nosra arrange la Russie, parce que de nombreux groupes rebelles lui sont liés », souligne Julien Barnes-Dacey du European Council on Foreign Relations. « Cela leur donne effectivement le feu vert pour mener des opérations militaires tout en apportant un soutien de pur forme à l’accord », a-t-il estimé.

Pour Emile Hokayem, la Russie peut exploiter l’ambiguïté autour de sa définition des groupes terroristes pour consolider son avantage militaire.

Plus inquiétant, alors que l’accord était négocié à Munich, le président syrien a promis dans un entretien à l’AFP de reprendre le contrôle de l’ensemble du pays, prévenant que cela prendrait « beaucoup de temps ».

Des propos qui augurent mal d’un règlement négocié pour mettre fin à une guerre civile qui a fait plus de 260.000 morts et déplacé la moitié de la population depuis son déclenchement en 2011.

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