Accusée de diviser la gauche américaine, l’écologiste Jill Stein défend sa campagne
Elle estime que son programme de gauche en tant que candidate "anti-génocide, pro-travailleur, urgence climatique" résonne cette année auprès des électeurs comme jamais auparavant
La candidate des Verts Jill Stein affirme qu’elle bénéficie d’une vague de soutien sans précédent, rejetant les accusations des démocrates qui estiment que sa participation divise la gauche et favorise Donald Trump dans une présidentielle américaine particulièrement tendue.
« C’est de la propagande pour servir leurs propres intérêts », dénonce l’écologiste lors d’un entretien avec l’AFP après la fermeture mardi soir des bureaux de vote dans le Michigan.
Sa critique virulente du soutien américain à Israël a touché une corde sensible chez les importantes communautés musulmanes et arabo-américaines de cet Etat, l’un des sept qui vont déterminer l’issue du scrutin.
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« Ils essaient tout simplement de blâmer les électeurs et font en sorte qu’ils aient honte de suivre leurs valeurs », poursuit la candidate de 74 ans lors d’une soirée électorale à Dearborn, où se trouve la plus grande concentration de personnes d’origine arabe aux Etats-Unis.
Ses électeurs n’ont fait que « participer à la compétition que les élections sont censées incarner », affirme-t-elle, alors que, selon les projections des médias américains, la démocrate Kamala Harris a essuyé ses premiers revers contre le républicain Donald Trump.
Les démocrates craignent depuis des semaines que Jill Stein ne leur siphonne des voix, en particulier dans le Michigan.
L’écologiste s’est déjà présentée à l’élection présidentielle en 2012 (0,4 % des voix) et en 2016 (1 %). Elle a déjà fait deux tentatives infructueuses pour devenir gouverneure du Massachusetts.
Mais elle estime que son programme de gauche en tant que candidate « anti-génocide, pro-travailleur, urgence climatique » résonne cette année auprès des électeurs comme jamais auparavant.
« Je n’ai pas l’habitude que des gens m’abordent dans la rue : des inconnus qui pleurent, me serrent dans leurs bras et me remercient d’avoir essayé de sauver leur famille », raconte-t-elle, se félicitant de la diversité de sa coalition de soutien, qui comprend notamment des musulmans, des juifs, des membres de la communauté LGBT+.
Dans son volet diplomatique, le programme du « Green Party » exige l’arrêt immédiat du soutien des Etats-Unis aux opérations militaires d’Israël à Gaza et au Liban, la levée des restrictions à l’accès à l’aide humanitaire ainsi que la libération de tous les otages et prisonniers politiques.
La candidate dit puiser sa force dans son propre passé. Elle a grandi dans un foyer juif non orthodoxe, dans une communauté confrontée aux questions existentielles de l’après-Shoah : Y a-t-il une vie après un génocide ? Comment restaurer la foi dans le monde ?
« Dans mon entourage, la réponse était de donner sens à la vie après un génocide en décidant que nous ne permettrons pas que cela se reproduise », se souvient-elle. Une philosophie qui l’a, dit-elle, toujours guidée, de sa carrière médicale à son engagement de militante puis de femme politique.
« Système politique malade »
Selon elle, « la mère de toutes les maladies est notre système politique malade ».
Le parti vert vise 5 % des voix au niveau national, ce qui lui permettrait de débloquer environ 12 millions de dollars de fonds fédéraux pour développer ses activités. Mais les sondages le placent autour de 1%.
Il a fait face à des obstacles majeurs pour participer au scrutin, des problèmes que Jill Stein impute aux démocrates et à « leur armée d’avocats » qui ont déployé des tactiques pour écarter les Verts des urnes.
Elle affirme que cette hostilité n’a fait que dynamiser la base de son parti, en référence aux attaques de poids lourds démocrates comme Alexandria Ocasio-Cortez, qui l’a qualifiée de « pas sérieuse » et de « prédatrice », et plus généralement de la part des plateformes proches de ce parti.
« Nous avons encore beaucoup de travail à faire », reconnaît Jill Stein, disant toutefois se sentir encouragée « par le fait que nous pouvions l’emporter contre la machine de diffamation des démocrates ».
« Je pense que nous avons le vent en poupe. C’est même une tempête parfaite. Nous allons nous agrandir et aller de l’avant à partir de maintenant ».
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