Action en justice du Qatar contre des banques du Golfe pour manipulations
Doha fait l'objet d'un embargo économique de certains de ses voisins du Golfe depuis près de deux ans, l'accusant de soutenir des groupes terroristes et de se rapprocher de l'Iran
Le Qatar a déclaré lundi avoir intenté trois actions en justice à Londres et à New York notamment contre des banques saoudienne et émiratie pour tentative de nuire à la monnaie et à des obligations qataries.
Doha, qui fait l’objet d’un embargo de certains de ses voisins du Golfe depuis près de deux ans, a également intenté une action en justice contre la Banque Havilland basée au Luxembourg.
« Une action en justice a été intentée contre la Banque Havilland à Londres pour son rôle dans l’élaboration d’un plan d’attaque contre la monnaie du Qatar et ses marchés financiers », a déclaré un communiqué du gouvernement qatari.
« Une action distincte a été intentée à New York contre deux institutions financières qui se sont livrées à des manipulations des marchés financiers, la First Abu Dhabi Bank et la Samba Bank », selon le communiqué.
La First Abu Dhabi Bank est le plus grand prêteur des Emirats arabes unis, tandis que Samba est l’une des principales banques d’Arabie saoudite.
En juin 2017, ces deux pays, ainsi que Bahreïn et l’Egypte, ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et lui ont imposé un embargo économique en l’accusant de soutenir des groupes islamistes radicaux et de se rapprocher de l’Iran, grand rival de Ryad au Moyen-Orient.
Doha a rejeté ses accusations en affirmant que ses adversaires cherchaient à mettre sa politique étrangère sous tutelle et à provoquer un changement de régime au Qatar.
Les poursuites judicaires annoncées lundi ont été intentées sur la base d’une enquête lancée par Doha sur des manipulations financières présumées, a précisé le communiqué, ajoutant que d’autres actions en justice pourraient être intentées au fur et à mesure que l’enquête avance.
Le Qatar a également engagé des actions en justice contre ses adversaires devant la Cour internationale de justice, l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Organisation mondiale du commerce sur d’autres litiges.
Doha a affirmé que les actions de ses adversaires « visaient à déstabiliser la monnaie et les marchés financiers du Qatar afin de saper la confiance dans l’économie du pays ».