Adoption à l’unanimité au Sénat d’une loi marquant les 50 ans de la réunification de Jérusalem
Avec un vote de 90 voix 'pour' contre zéro 'contre', les législateurs de la Chambre haute du Capitole ont indiqué que 'Jérusalem doit rester la capitale non-divisée d'Israël'
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

WASHINGTON — Le Sénat américain a adopté à l’unanimité une résolution lundi qui commémore le 50ème anniversaire de la réunification de Jérusalem.
Co-parrainé par 17 sénateurs, dont le chef de la majorité Mitch McConnell (Républicain) et le chef de la minorité Chuck Schumer (Démocrate), le texte appelle l’institution législative à reconnaître l’anniversaire d’un demi-siècle depuis qu’Israël a capturé la partie orientale de la ville durant la guerre des Six jours.
« Jérusalem devrait rester la capitale pleine et entière d’Israël dans laquelle sont protégés les droits de tous les groupes ethniques et religieux », dit la résolution, ajoutant que « cela fait trois millénaires qu’il y a eu une présence continue des Juifs à Jérusalem ».
Le texte affirme également que « Jérusalem est une ville sainte et le foyer des fois chrétiennes, juives et musulmanes » et prône une solution à deux états sur la base de négociations directes entre les Israéliens et les Palestiniens.
Le passage de cette résolution a été « applaudi » par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) et salué par le groupe libéral J Street.
Le vice-président des Affaires gouvernementales au sein de J Street, Dylan Williams, a tweeté que la résolution affirmait la « politique américaine de longue haleine qui établit que le statut de Jérusalem devra être décidé par les deux parties à travers des négociations, dans une perspective à deux états ».
Les sénateurs ont fait avancer cette mesure juste après que le président américain Donald Trump a formellement différé – au moins pour le moment – sa promesse de campagne de relocaliser l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et de reconnaître la ville en tant que capitale de l’état juif.

Jeudi dernier, il a donc signé une dispense qui reporte un mandat du Congrès spécifiant le déplacement de l’ambassade américaine. Cette loi votée en 1995 offre au président des prérogatives pour remettre à plus tard cette relocalisation pour des raisons de sécurité. Chacun des trois prédécesseurs de Trump – Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama — ont exercé ce droit de manière répété.
Annonçant cette décision, la Maison Blanche avait fait savoir que Trump ne réalisait pas cette promesse de campagne parce qu’il voulait « maximiser les chances de négocier avec succès un accord de paix entre Israël et les Palestiniens », un objectif qu’il poursuit depuis qu’il a pris ses fonctions.
La Maison Blanche s’est efforcée d’assurer que Trump pourrait encore décider de déménager l’ambassade. « La question n’est pas de savoir si cette initiative sera prise, mais simplement quand », a établi un communiqué du porte-parole Sean Spicer.
La résolution du Sénat « réaffirme le Jerusalem Embassy Act » et « appelle le président et tous les responsables des Etats-Unis à obéir à ses dispositions ».
Elle soutient également une solution à deux états dans le conflit israélo-palestinien, « qui ne peut se réaliser », dit le texte, « par des négociations directes, bilatérales et sans conditions préalables ».
Schumer, le leader démocrate du Sénat et l’un des membres Juifs du congrès les plus éminents, a fait une déclaration dans laquelle il a présenté la mesure qui implore les Etats-Unis de reconnaître Jérusalem en tant que capitale de l’état juif.
« Je suis fier de parrainer cette résolution qui réaffirme la loi sur l’ambassade de Jérusalem de 1995 spécifiant que Jérusalem doit rester une ville unifiée et la capitale d’Israël – dans laquelle les droits de tous les groupes ethniques et religieux sont célébrés, mis en valeur et protégés », a-t-il dit.
« La résolution affirme également notre politique de longue haleine de réalisation d’une coexistence pacifique via des négociations directes portant sur une solution à deux états ».
Un tel langage forme un contraste saisissant avec une résolution adoptée le mois dernier par l’UNESCO – intitulée « Palestine occupée » – qui suggérait qu’Israël n’a aucune revendication de souveraineté à avoir sur Jérusalem.
Les Etats-Unis avaient fait savoir leur désapprobation face à ce document. « Une fois encore, les Etats-Unis rejettent l’adoption de ces résolutions anti-israéliennes à l’UNESCO », avait indiqué un responsable américain au Times of Israël à ce moment-là. « Comme d’autres parties du système de l’ONU, l’UNESCO est trop souvent utilisé comme instrument par des états-membres qui tendent à tourner en dérision et à délégitimer l’état juif ».