Adoption d’une résolution anti-BDS par les députés tchèques
La Chambre des députés a condamné avec une large majorité toutes les manifestations d'antisémitisme et appelé le gouvernement à ne pas financer de groupes pro-boycott d'Israël
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
La chambre basse du Parlement tchèque a adopté mardi une résolution condamnant toutes les formes d’antisémitisme ainsi que les appels au boycott d’Israël.
Cette résolution non-contraignante, qui a été adoptée avec une majorité écrasante à la chambre des députés, condamne avec force « toutes les manifestations d’antisémitisme dirigées contre les individus, les institutions religieuses, les organisations ainsi que l’Etat d’Israël, et notamment la négation de la Shoah ».
Elle rejette « toute remise en doute du droit à l’existence et à l’auto-défense d’Israël » et « condamne toutes les activités et déclarations des groupes qui appellent au boycott de l’Etat d’Israël, de ses produits, de ses services et de ses citoyens ».
La résolution appelle également le gouvernement de Prague à ne pas offrir d’assistance financière aux groupes qui font la promotion du boycott d’Israël, et à intensifier les efforts de prévention de l’antisémitisme. Elle recommande également au gouvernement d’assurer « une plus grande sécurité » des personnes et des institutions susceptibles d’être une cible d’attaques antisémites.
Durant une brève discussion, avant le vote, les députés ont souligné les relations étroites entre l’Etat juif et la république tchèque.
Jan Bartošek, à la tête de la faction des Démocrates chrétiens à la chambre, qui a présenté la résolution, a expliqué que le ministère tchèque des Affaires étrangères avait aidé à sa formulation.
« Je suis convaincu qu’Israël est notre partenaire stratégique et notre allié au Moyen-Orient », a-t-il clamé.
Citant « une vague croissante d’antisémitisme en Europe, avec notamment la fusillade survenue aux abords d’une synagogue à Halle, en Allemagne, le jour de Yom Kippour, il a ajouté qu’il était « nécessaire de nous positionner avec clarté » contre ce phénomène.
« Nous considérons Israël comme notre vrai allié dans la lutte contre le terrorisme islamique », a commenté le député d’extrême-droite Tomio Okamura, qui a ajouté que l’Etat juif devait être « un modèle » pour son pays.
Avec 58 membres sur un total de 200 législateurs, le groupe des « amis d’Israël » est le plus important de la chambre dans son genre.
Czech Chamber of Deputies just adopted a resolution strongly condemning all manifestations of Antisemitism, including against State of Israel, and condemning any call for boycotting Israel. Thank you! pic.twitter.com/obav9UsDpC
— Daniel Meron ???????????? (@AmbMeron) October 22, 2019
Jérusalem a salué l’adoption de la résolution.
« Je voudrais remercier la chambre des députés tchèque pour la condamnation sans équivoque de l’antisémitisme et son soutien constant apporté à Israël », a commenté Daniel Meron, l’ambassadeur israélien à Prague.
« Une fois encore, nous sommes témoins des relations particulières entre la république tchèque et Israël et le rejet par le pays de toutes les formes d’antisémitisme », a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères israélien Israel Katz a salué sur Twitter l’adoption d’une « résolution importante » et vivement recommandé aux parlements des autres nations d’emboîter le pas à la république tchèque.
Au mois de mai, le Parlement allemand avait approuvé une résolution non-contraignante condamnant le mouvement anti-israélien BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions).
Le texte condamnait le BDS qu’il qualifiait de mouvement antisémite, et demandait au gouvernement de ne pas financer ou soutenir les groupes ou les activités mettant en cause le droit à l’existence et à l’auto-défense d’Israël.