Affrontements Hezbollah-Israël : plus de 19 000 déplacés au Liban – ONU
Face aux attaques répétées du groupe terroriste pro-Iran, 14 communautés en Israël ont été évacuées, face aux craintes que le groupe terroriste ne s'invite davantage dans le conflit contre le Hamas
Plus de 19 000 personnes ont été déplacées au Liban après une intensification des affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais à la frontière entre les deux pays, selon les chiffres publiés lundi par une agence spécialisée des Nations unies.
« Une hausse des incidents transfrontaliers » a entraîné le déplacement de 19 646 personnes au Liban « à la fois dans le sud et ailleurs dans le pays », indique le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« Nous nous attendons à ce que ces chiffres augmentent à mesure que les tensions transfrontalières perdurent » ou en cas d’escalade de la violence, a déclaré un porte-parole de l’OIM, Mohammedali Abunajela, dans un communiqué adressé à l’AFP.
Depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas, groupe terroriste islamiste palestinien en Israël le 7 octobre, les affrontements sont quasi-quotidiens à la frontière israélo-libanaise et les craintes de voir le puissant Hezbollah pro-iranien ouvrir un nouveau front à partir du Liban sont vives.
Les frappes de représailles israéliennes à Gaza ont tué plus de 5 000 Palestiniens, parmi lesquels plus de 2.000 enfants, selon le ministère de la Santé de l’enclave. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendant et incluent les terroristes tués ainsi que les victimes de l’explosion près de l’hôpital baptiste de Gaza, une explosion causée par une roquette lancée par le Jihad islamique qui a dévié de sa trajectoire.
Face aux attaques répétées, 14 communautés en Israël ont été évacuées. L’armée israélienne répond par des bombardements sur des cibles dans le sud du Liban.
Depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, le Hezbollah a tiré des dizaines de missiles guidés antichars, roquettes et obus de mortiers sur des positions militaires et villes israéliennes, tout en envoyant des hommes armés – certains affiliés à des groupes terroristes palestiniens – s’infiltrer dans le nord d’Israël. Plusieurs drones ont également été interceptés dans le nord d’Israël.
Jusqu’à présent, les représailles sont restées d’une portée limitée, mais Israël a mis en garde le Liban en cas d’intensification des attaques du Hezbollah.
Au moins six soldats israéliens, 19 terroristes du Hezbollah et six terroristes palestiniens ont été tués lors de ces échanges. Un civil israélien a par ailleurs été tué dans une attaque du Hezbollah, et plusieurs civils libanais et un journaliste auraient également été tués par des bombardements israéliens.
Ces attaques en provenance du Liban s’ajoutent à la guerre qu’Israël mène contre le Hamas, à Gaza, suite à l’assaut meurtrier du groupe terroriste le 7 octobre dernier, au cours duquel il a tué quelque 1 400 personnes, en majorité des civils, et fait près de 200 otages, retenus captifs dans la bande de Gaza.
« Graves pénuries »
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que le Hezbollah ferait « l’erreur de sa vie » en entrant en guerre contre Israël, et que les conséquences seraient « dévastatrices pour le Liban ».
Le Liban, en proie à une crise socio-économique sans précédent, n’a pas mis en œuvre de plan d’évacuation, mais le Premier ministre Najib Mikati a déclaré que le pays élaborait une réponse d’urgence « par mesure de précaution ».
M. Abunajela a déclaré que « face à la détérioration de la situation économique et à l’augmentation significative de la pauvreté (…), les déplacements internes pourraient ajouter une pression supplémentaire sur les ressources des communautés d’accueil ».
La plupart des personnes déplacées sont hébergées chez des proches ou des amis, tandis que trois écoles, gérées par les autorités locales servent également d’abris dans le sud du pays, selon lui.
Même si les affrontements restent jusqu’ici relativement contenus, la probabilité que le Hezbollah s’implique davantage pourrait dépendre d’une éventuelle opération israélienne terrestre à Gaza, selon des analystes.
La crise économique au Liban a paralysé les services de base.
« Le système de santé est confronté à de graves pénuries, notamment de médicaments » ainsi qu’à « une pénurie importante de médecins et d’infirmières qui ont quitté le pays en raison de la grave crise économique », a dit M. Abunajela.
« Dans ce contexte, répondre aux déplacements à grande échelle et aux conséquences sanitaires qui pourraient s’ensuivre pourrait submerger un système de santé déjà fragile », a-t-il averti.
La dernière guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah avait fait 1 200 morts côté libanais et 160 côté israélien.