Agression aggravée contre un policier : Le député Ofer Cassif va être mis en examen
L'élu juif de l'alliance arabe radicale Hadash-Taal sera inculpé après un incident survenu en mai 2022 en Cisjordanie
La procureure-générale Gali Baharav-Miara mettra en examen un député issu d’une alliance arabe radicale, qui avait frappé un agent de police, l’année dernière, ont indiqué les médias israéliens.
En mai 2022, Ofer Cassif – qui appartenait alors à la Liste arabe unie – avait été filmé en train de frapper légèrement un policier à la tête alors que les forces de sécurité avaient bloqué son véhicule, l’empêchant de rejoindre les lieux d’une manifestation en Cisjordanie.
Baharav-Miara a accepté le positionnement présenté par les forces de l’ordre et par le procureur de l’État à l’issue d’une enquête et elle inculpera Cassif pour agression aggravée, selon un reportage diffusé par la chaîne Kan.
Pour sa part, Cassif a nié les faits, affirmant que l’angle de la caméra donnait une fausse impression sur les images.
Un argument qui a été rejeté par la police, qui serait en possession d’éléments supplémentaires soutenant l’hypothèse d’une agression.
Daniel Haklai, l’avocat du député, a établi que la défense acceptait la décision prise par Baharav-Miara et qu’elle se préparait à la contester devant le tribunal.
בינתיים בדרום הר חברון – עימות פיזי בין שוטרים לח"כ עופר כסיף, לאחר שמנעו ממנו לעבור
התיעוד המלא עכשיו ב @kann_news pic.twitter.com/PUELJTLz5A— משה שטיינמץ (@moyshis) May 13, 2022
« J’espère que nous allons pouvoir établir clairement, devant la justice, combien la réalité est différente de ce qui est présenté dans l’acte de mise en examen. J’espère encore que la Cour saura reconnaître l’innocence du député Cassif », a-t-il commenté.
Dans une vidéo de l’incident qui a beaucoup circulé, un agent de police tente d’arrêter le véhicule de Cassif. La voiture du législateur heurte alors l’agent, qui s’approche de Cassif en lui demandant de déplacer son véhicule.
« Déplacez votre voiture. Vous ne passez pas », crie le policier. Cassif lui répond, lui aussi à voix forte : « Je ne vous ai pas touché ».
L’agent fait des gestes furieux en direction de Cassif, en criant, et il semble toucher le visage du député avec le doigt. Ce dernier frappe alors l’officier à la tête, hurlant : « Vous m’avez frappé au visage ! »
Les membres de la Knesset jouissent d’une immunité parlementaire qui leur permet de se rendre presque partout sur le territoire israélien. Il est difficile de dire pourquoi Cassif – qui est le seul membre juif de l’alliance Hadash-Taal – n’a pas été autorisé à entrer dans le secteur, ou d’affirmer que les agents de police l’avaient reconnu.
Cassif s’efforçait, ce jour-là, de rejoindre une manifestation qui était organisée à Masafer Yatta — ou Zone de tir 918 – un secteur agricole situé à proximité de Hébron, en Cisjordanie. La Haute-cour avait émis l’année dernière un jugement favorable à l’éviction de plus d’un millier de Palestiniens du secteur dans le cadre d’un dossier controversé, qui fait l’objet d’une bataille juridique qui est l’une des plus longues de toute l’histoire d’Israël.
Suite à un changement survenu en 2005 dans la loi consacrée à l’immunité des députés, les membres du Parlement ne bénéficient plus d’une immunité automatique face aux poursuites judiciaires mais ils doivent la réclamer en séance plénière en cas de besoin. Une fois que les charges seront clairement établies à son encontre, Cassif pourra ainsi demander à la Commission de la Knesset de lui accorder une immunité – immunité qui devra ensuite être ratifiée par la Knesset.
Cassif est connu pour sa virulence et ses disputes enflammées avec les autres membres juifs de la Knesset.
En 2021, la police avait frappé Cassif pendant un mouvement de protestation à Jérusalem-Est, une agression qui avait été condamnée par les députés de l’ensemble du spectre politique.