Agression et vol d’une commerçante à Sarcelles, qui « n’exclut pas » le motif antisémite
La femme de 44 ans espère que ses agresseurs n'étaient pas motivés par de l'antisémitisme, mais continue de se poser des questions sur la violence injustifiée dont elle a été victime
« Vous m’avez bien ruinée de l’intérieur ». C’est par ces mots que Séverine, opticienne au centre commercial Les Flanades à Sarcelles, s’adresse à ses agresseurs qui, le 18 novembre dernier, l’ont étranglée par derrière avant de lui voler sa montre.
Lundi, il est 19h10 lorsque Séverine ferme sa boutique pour rentrer chez elle. Elle est alors attaquée par derrière par deux individus qu’elle n’a pas vus et qui font preuve à son égard d’une violence qu’elle a encore du mal à s’expliquer.
« J’ai senti un étranglement […] ça m’a pris, ça m’a coupé le souffle, donc je me vois en train d’essayer de comprendre ce qui se passe », a-t-elle expliqué à des journalistes du Parisien, qui l’ont rencontrée à son domicile qu’elle ne quitte plus.
« J’entends ‘Ta montre, la montre’. Je tombe dans les pommes », a-t-elle ajouté. « Quand j’ai repris connaissance, j’étais par terre, dans le froid, sous la pluie, sans chaussures […] Je m’aperçois que je n’ai plus ma montre, je suis pieds nus, mais j’ai mon sac et mon téléphone ».
À cet instant, Séverine comprend que son agression a sûrement été motivée par sa montre, une Rolex qu’elle évalue à « 13-14 000 euros ».
Elle est par ailleurs convaincue qu’elle avait été repérée par ses agresseurs, notamment sur les réseaux sociaux où elle partage du contenu pour « la rigolade, l’amusement ».
Pourtant, une question continue de la hanter : pourquoi avoir fait preuve d’autant de violence alors qu’elle n’avait aucun moyen de résister ? Car au-delà des séquelles dues à l’étranglement, Séverine a le nez cassé et dévié, et de nombreux hématomes sur le visage.
Au moment de déposer plainte, les policiers lui ont tout de suite demander si elle pensait qu’il puisse s’agir d’un acte antisémite. « On a pas envie d’y croire, mais on ne peut pas l’exclure », a indiqué la commerçante de 44 ans.
« Je n’ai pas envie d’y croire. Je suis en lien et en harmonie avec tout Sarcelles. Je n’ai aucun problème à apprécier, à travailler, à aimer des personnes de toutes communautés ».
« J’aime Sarcelles », a-t-elle martelé, ne parvenant plus à cacher son émotion. « J’ai pas de problème à vivre à Sarcelles. T’es noir, t’es arabe, tu me poses pas de problème. Je suis juive, je porte une Magen David, j’ai pas de problème, je fais ce que je veux ».
À l’heure actuelle, l’enquête se poursuit pour identifier les agresseurs de Séverine. En voyant simplement le bras de celui qui l’a étranglé, Séverine pense qu’il s’agit d’un jeune homme, mais n’a aucun autre élément à sa disposition.