Aide humanitaire à Gaza : Zamir dit à Ben Gvir que ses « déclarations sont dangereuses »
Benjamin Netanyahu aurait déclaré au chef d'état-major de Tsahal : "Chaque ministre ici présent peut exprimer son opinion et être en désaccord avec les officiers"

Une « discussion animée » a eu lieu dimanche soir lors de la réunion du cabinet entre le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, après que ce dernier a déclaré qu’il n’était pas nécessaire d’autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ont rapporté lundi les médias israéliens.
Selon la chaîne N12, le ministre d’extrême droite Ben Gvir a déclaré « qu’il n’est pas nécessaire d’apporter de l’aide [à Gaza], ils en ont assez. Les réserves alimentaires du [groupe terroriste palestinien du] Hamas devraient être bombardées ».
Zamir, aurait alors déclaré : « Ces idées nous mettent en danger. »
Selon la chaîne publique Kan, le Premier ministre Benjamin Netanyahu serait intervenu et aurait déclaré à Zamir : « Excusez-moi, [mais] chaque ministre ici présent peut exprimer son opinion et être en désaccord avec les officiers. »
Zamir aurait vraisemblablement répondu à Ben Gvir : « Vous ne comprenez pas ce que vous dites. Vous nous mettez tous en danger. Il existe un droit international et nous nous y sommes engagés. Nous ne pouvons pas affamer la bande de Gaza, vos déclarations sont dangereuses. »
Netanyahu aurait répété que les ministres pouvaient être en désaccord avec la position de Zamir et ajouté que si les ministres enfreignaient la loi, il appartenait à la procureure générale de leur expliquer la loi.

La procureure générale Gali Baharav-Miara a répondu qu’Israël était « tenu d’apporter de l’aide à la bande de Gaza en vertu du droit international ».
Selon Kan, le secrétaire du cabinet, Yossi Fuchs, a ensuite été invité à préciser, pour le compte-rendu, « qu’aucun ministre n’a l’intention de violer le droit international ». L’identité de la personne qui lui a demandé de faire cette déclaration n’a toutefois pas été déterminée.
« Il y a suffisamment de nourriture là-bas. Je ne comprends pas pourquoi quiconque se bat contre nous devrait automatiquement recevoir de l’aide. Où cela est-il écrit dans le droit international », a demandé Ben Gvir.
Selon Kan, la ministre des Missions nationales et des Implantations, Orit Strouk (HaTzionout HaDatit), a soutenu Ben Gvir sur la question de l’aide.

Les ministres présents à la réunion ont approuvé un plan visant à élargir l’opération militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, alors même que Zamir aurait averti les ministres que cela pourrait mettre en danger les otages.
En outre, le cabinet de sécurité a approuvé un plan visant à renouveler les livraisons d’aide à Gaza tout en révisant le mécanisme afin de minimiser le détournement des marchandises par le Hamas au profit de ses terroristes. Ben Gvir a été le seul à voter contre ce plan, qui sera mis en œuvre lorsque la situation à Gaza l’exigera.
Alors qu’Israël maintient son interdiction totale d’acheminer l’aide humanitaire, la pénurie alimentaire s’aggrave dans la bande de Gaza, qui entre désormais dans son troisième mois.