AIPAC : Netanyahu critique Bernie Sanders, coupable de « diffamation », selon lui
Le Premier ministre a fustigé le candidat démocrate, qui avait dénoncé les "fanatiques" de l'AIPAC ; sans le nommer ; il a juré d'annexer les implantations lors du sommet américain
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
![Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime depuis Israël via vidéo lors de la conférence annuelle de l'AIPAC à Washington, le 26 mars 2019 (Crédit : Jim Watson/AFP) Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime depuis Israël via vidéo lors de la conférence annuelle de l'AIPAC à Washington, le 26 mars 2019 (Crédit : Jim Watson/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2020/03/000_1F34QM-e1553607633289-640x400.jpg)
WASHINGTON — Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué, dimanche, le candidat démocrate à la présidence américaine Bernie Sanders qui avait estimé que l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) offrait une plateforme au fanatisme, qualifiant cette accusation de « diffamatoire » et « scandaleuse ».
Prenant la parole lors de la conférence annuelle de l’organisation pro-israélienne via satellite, le Premier ministre israélien a vivement recommandé aux 18 000 personnes présentes de riposter à ce qu’il a déclaré être une tentative visant à réduire les liens israélo-américains.
« Cette année, l’AIPAC a été accusée de fournir une plateforme au fanatisme. Ces accusations diffamatoires sont scandaleuses », a dit Netanyahu. « La meilleure manière de répondre à ce scandale est de faire précisément ce que vous avez fait – vous rassembler à Washington aujourd’hui, tous ensemble, en tant que démocrates et républicains… Vous envoyez un message formidable à tous ceux qui cherchent à affaiblir notre alliance, celui qu’ils vont échouer ».
Sanders avait tenu ces propos lorsqu’il avait expliqué la raison pour laquelle il allait, une année encore, éviter de se rendre à la conférence de l’AIPAC. Sanders, qui est juif, est un fervent critique de Netanyahu à cause des politiques mises en oeuvre par ce dernier vis-à-vis des Palestiniens.
Lors du débat démocrate qui a eu lieu mardi en Caroline du sud, Sanders a qualifié le leader israélien de « raciste réactionnaire » et il a ajouté qu’il réfléchirait à retransférer l’ambassade américaine de Jérusalem à Tel Aviv – revenant sur l’initiative prise par le président Donald Trump qui avait relocalisé la mission des Etats-Unis dans la ville sainte.
Sans nommer le sénateur du Vermont, Netanyahu a qualifié Sanders – ainsi que d’autres démocrates progressistes qui prônent une politique étrangère américaine plus sympathique à la cause palestinienne – d’extrémiste.
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« J’ai un message à tous ces radicaux qui cherchent à affaiblir les relations israélo-américaines : Les meilleurs jours de cette alliance entre nos deux pays sont encore à venir », a-t-il clamé.
La rencontre annuelle de l’AIPAC, qui a ouvert ses portes dimanche, a vu plusieurs intervenants attaquer Sanders – et de manière plus remarquable l’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, qui l’a qualifié « d’idiot ignorant ».
Quiconque traite le Premier ministre d’Israël de « raciste » est soit « menteur, soit un idiot ignorant, soit les deux », a déclaré Danon. « Nous ne voulons pas de Sanders à l’AIPAC. Nous ne voulons pas de lui en Israël. »
Netanyahu a également salué l’administration Trump pour la proposition de paix israélo-palestinienne rendue publique au mois de janvier.
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Quelques heures avant que les Israéliens ne se rendent aux urnes pour la troisième fois en un an, le Premier ministre a juré d’avancer sur le plan de Trump qui permettra à Israël d’annexer les implantations de Cisjordanie ainsi que la vallée du Jourdain.
« Israël appliquera alors sa souveraineté à tous les territoires qui, selon le plan de Trump, font partie d’Israël », a-t-il affirmé. « La carte d’Israël changera, le futur d’Israël changera. Et changera pour le meilleur ».
Rompant avec les administrations américaines précédentes, le plan prévoit la création d’un État palestinien dans environ 70 % de la Cisjordanie, dans une petite poignée de quartiers de Jérusalem-Est, dans la majeure partie de la bande de Gaza et dans certaines zones du sud d’Israël – si les Palestiniens reconnaissent Israël comme un État juif, désarment le Hamas et d’autres groupes terroristes dans l’enclave gazaouie et remplissent d’autres conditions.
Le plan permet également à Israël d’annexer des implantations, d’accorder à l’État juif la souveraineté sur la vallée du Jourdain et un contrôle sécuritaire primordial à l’ouest du fleuve et d’interdire aux réfugiés palestiniens de s’installer en Israël.
« L’accord du siècle de Trump », a ajouté Netanyahu, « est l’opportunité du siècle pour Israël ».
Le Premier ministre a vanté la proposition qui permet à l’Etat juif de conserver le contrôle sécuritaire dans la vallée du Jourdain et il a déclaré qu’il était prêt à négocier avec les Palestiniens sur son contenu.
Le plan, a-t-il dit, « permet à Israël de garantir notre intérêt vital et laisse la porte ouverte à un arrangement politique avec les Palestiniens. Il aidera également Israël à normaliser ses relations avec nos voisins arabes ».
Le Premier ministre a aussi mis en garde contre le « danger de l’Iran », disant qu’il empêcherait la république islamique d’acquérir un arsenal nucléaire tant qu’il serait au pouvoir.
« Israël fera tout ce qu’il faut faire pour se défendre et pour assurer son avenir », a-t-il martelé. « Je vous le garantis, tant que je serai Premier ministre, l’Iran n’aura jamais l’arme nucléaire ».