Alain Juppé critique la stratégie d’Israël
L'opération Bordure protectrice ne produit que des "familles terrorisées" à Gaza, selon l'ancien Premier ministre
L’ancien Premier ministre français et ténor de l’opposition de droite, Alain Juppé, a critiqué jeudi l’offensive israélienne à Gaza estimant que l’on voit surtout « des familles terrorisées prises au piège sous les bombardements de Tsahal ».
Après avoir rappelé que « la sécurité d’Israël est, pour la France, une exigence absolue », l’ancien ministre des Affaires étrangères écrit dans son blog qu’il ne « comprend pas la stratégie du gouvernement israélien » et se demande ce qu’Israël « peut espérer de son offensive actuelle contre la bien dénommée +bande de Gaza+ (…) où il cherche à détruire les bases du Hamas mais où l’on voit surtout des familles terrorisées prises au piège sous les bombardements de Tsahal ».
« Que peut-il attendre de plus d’une telle opération que de celles qui l’ont précédées, sinon l’accumulation des morts, l’exaspération de la haine, la radicalisation des terroristes qui ne rêvent que de guerre », s’interroge M. Juppé.
« Il faut un cessez-le-feu immédiat, ouvrant la voie à une reprise de la discussion », estime le responsable français.
Il s’est ensuite montré pessimiste quand « à la recherche d’une solution politique qui permette aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre en paix sur la terre de leurs ancêtres ». « Il faut une dose extraordinaire de confiance dans la raison humaine pour continuer à y croire. A moins que face aux extrémistes de tout bord, la lucidité et le courage ne finissent par s’incarner. Rien de tel n’apparaît à l’horizon », a-t-il regretté.
Le président François Hollande a essuyé les critiques de sa gauche (communistes et écologistes), ainsi que d’une poignée de députés socialistes, pour avoir exprimé la « solidarité » de la France à Israël en plein bombardement de Gaza. Certains commentateurs y vont vu une remise en cause de la position française au Proche-Orient en vigueur depuis le général de Gaulle. Mais avec l’offensive terrestre de l’armée israélienne sur Gaza, François Hollande a rééquilibré sa position, appelant Israël à la « retenue » et demandant un « cessez-le-feu ».