Alan Gross, ex-détenu à Cuba, s’est senti abandonné par son pays
"J'ai pensé à ma famille qui a survécu à l'Holocauste. J'ai fait de l'exercice religieusement chaque jour et j'ai trouvé à rire de quelque chose chaque jour," a déclaré l'ex employé de USAID
![Cette photo provient du bureau du compte Twitter du sénateur américain Jeff Flake. Elle montre Alan Gross et son épouse Judith avant de quitter Cuba le 17 décembre, 2014. (Crédit : AFP PHOTO / Jeff Flake / DOCUMENT) Cette photo provient du bureau du compte Twitter du sénateur américain Jeff Flake. Elle montre Alan Gross et son épouse Judith avant de quitter Cuba le 17 décembre, 2014. (Crédit : AFP PHOTO / Jeff Flake / DOCUMENT)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2014/12/favawf1-635x3571-640x400.jpg)
L’Américain Alan Gross, libéré en décembre 2014 après cinq ans de détention à Cuba pour espionnage, explique avoir été menacé d’être pendu et s’être senti abandonné par les autorités américaines, dans un entretien à la chaine de télévision CBS.
« Ils ont menacé de me pendre. Ils ont menacé de m’arracher les ongles des mains. Ils ont dit que je ne reverrais jamais la lumière du jour », raconte M. Gross, 66 ans, dans cet entretien à l’émission « 60 minutes » dont des extraits ont été diffusés vendredi.
Il reconnait avoir pensé « pendant les deux premières semaines » de sa détention que le gouvernement américain allait rapidement le faire sortir.
« Et ensuite je me suis dit ‘Mais où Diable sont-ils ? Où sont-ils ?’ Je n’avais aucune idée que j’allais être là pendant cinq ans. Je savais que j’avais des ennuis », poursuit-il dans ce qui est présenté comme sa première interview depuis sa libération dans le cadre du réchauffement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba à la fin de l’an dernier.
L’intégralité de l’interview doit être diffusée dimanche soir.
Il explique avoir « du faire trois choses pour survivre, trois choses chaque jour ».
« J’ai pensé à ma famille qui a survécu à l’Holocauste. J’ai fait de l’exercice religieusement chaque jour et j’ai trouvé à rire de quelque chose chaque jour ».
Ancien contractuel de l’agence fédérale américaine pour le développement international (USAID), une branche du département d’Etat, il avait été arrêté en 2009 à Cuba.
Il avait été condamné en 2011 à 15 ans de prison pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit dans l’île communiste. Il s’y trouvait pour aider la communauté juive de Cuba à accéder à internet.
Il a été libéré en décembre 2014 pour des raisons humanitaires dans le cadre d’un échange contre trois espions cubains emprisonnés aux Etats-Unis.
Un agent américain détenu à Cuba pendant 20 ans faisait également partie de cette transaction.