Algérie : Accord de réconciliation entre factions palestiniennes
Les factions palestiniennes, dont les rivaux du Hamas islamiste et du Fatah laïc, sont tombées d'accord sur un document baptisé "Déclaration d'Alger"

Les factions palestiniennes, divisées depuis plus de 15 ans, ont signé jeudi à Alger un accord de réconciliation, s’engageant à de nouvelles élections législatives et présidentielle d’ici à un an, selon des participants à des négociations entamées mardi.
Les factions palestiniennes, dont les rivaux du Hamas islamiste et du Fatah laïc, réunies sous les auspices de l’Algérie, sont tombées d’accord sur un document baptisé « Déclaration d’Alger », paraphé jeudi après-midi, selon les participants.
« Nous nous sommes entendus pour tenir des élections du conseil législatif, de la présidence et du Conseil national palestinien d’ici à un an. Les discussions étaient positives et nous remercions l’Algérie », a déclaré d’Alger, à l’AFP, Hossam Badran, haut responsable du bureau politique du Hamas.
Au total, 14 factions palestiniennes ont participé à cette rencontre qui intervient peu avant un sommet de la Ligue arabe prévu à Alger les 1er et 2 novembre.
Mercredi, selon la télévision d’État, le président algérien Abdelmajid Tebboune a rendu une visite de « courtoisie » aux participants afin de les « encourager » à sceller leur réconciliation, après plus de 15 ans de divisions.
« Nous sommes satisfaits des résultats. Le dialogue inter-palestinien était positif et serein », a assuré le chef du Hamas Ismaël Haniyeh, à la télévision algérienne.
« Les Palestiniens étaient divisés depuis plus de 15 ans, ce qui a affaibli énormément notre cause », a abondé Azzam el-Ahmad, chef de la délégation du Fatah.
« Nous apprécions les efforts de l’Algérie pour l’unité palestinienne et faire face à l’occupation sioniste », a commenté auprès de l’AFP Anwar Abou Taha, membre du bureau politique du Jihad Islamique, également présent à Alger.
Des doutes
Toutefois, le Fatah a réclamé à la dernière minute des modifications concernant la formation d’un gouvernement d’unité nationale, demandant à ce que les participants se conforment « à la légitimité internationale », selon des sources proches de la rencontre. Un point auquel s’oppose le Hamas, qui est classé comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les États-Unis.
Les doutes sur cette réconciliation ont été alimentés aussi par l’absence du président palestinien Mahmoud Abbas qui ne se trouve pas à Alger mais au Kazakhstan.
L’analyste politique palestinien Khalil Chahine a salué « l’atmosphère positive des discussions », mais, a-t-il dit à l’AFP, « le document présenté par l’Algérie est général et n’entre pas dans les détails ».
Les dernières législatives palestiniennes, en 2006, avaient conduit à une victoire du Hamas, qui n’avait été reconnue ni par le Fatah ni par la communauté internationale.
Quelques mois plus tard, des affrontements sanglants avaient opposé les deux camps, débouchant sur la naissance de deux systèmes politiques séparés.
L’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas et contrôlée par le Fatah, siège en Cisjordanie, territoire occupé par Israël où vivent 2,8 millions de Palestiniens.
L’enclave palestinienne de Gaza, mince bande de terre de deux millions d’habitants sous blocus israélien et égyptien, est dirigée par le Hamas.
Les premières élections – législatives et présidentielle – en quinze ans, ensuite programmées pour les 22 mai et 31 juillet 2021, avaient été reportées sine die.
Le président algérien Tebboune a lancé fin 2021 une initiative pour réconcilier le Fatah et le Hamas, et est parvenu début juillet à réunir à Alger le président palestinien Abbas et Ismaïl Haniyeh, une rencontre dépeinte comme « historique ».