Allemagne : Perquisitions en Bavière ciblant la diffusion de contenus antisémites
Comme dans le reste de l'Europe, l'Allemagne a connu sur son sol une multiplication des délits à caractère antisémite depuis le début de la guerre
Les autorités de Bavière, dans le sud de l’Allemagne, ont annoncé mardi des perquisitions aux domiciles de dix-sept personnes soupçonnées d’incitation à l’antisémitisme, sur fond de vigilance accrue dans le pays depuis le conflit Israël-Hamas.
Les perquisitions, qui n’ont pas conduit à des interpellations, se sont tenues dans le cadre d’une journée d’action contre l’antisémitisme visant à montrer « clairement » que l’incitation à la haine contre les Juifs « n’est pas une infraction mineure » et « à dissuader des agitateurs potentiels », a expliqué le ministre de l’Intérieur bavarois Joachim Hermann.
Les suspects, deux femmes et quinze hommes âgés de 18 à 62 ans, sont soupçonnés d’avoir diffusé en ligne des contenus antisémites, entraînant l’ouverture d’une enquête pour « incitation à la haine, d’approbation d’actes criminels et d’utilisation de symboles contraires à la Constitution » sur Internet et sur les réseaux sociaux, ont précisé la police judiciaire et le parquet général de Munich.
Domiciliés à Munich et Nuremberg, ils ont notamment agi dans un groupe de discussion WhatsApp d’une classe d’école. La phrase « Gazez les Juifs » a par exemple été diffusée. « Les fils juifs » ne méritent rien d’autre que « d’être massacrés et exterminés », a posté un autre suspect sur son compte d’un réseau social.
Les forces de l’ordre ont saisi des téléphones portables et ordinateurs, dont l’analyse pourrait permettre « de trouver de nouvelles pistes d’enquêtes sur d’autres auteurs d’actes (antisémites) », a indiqué le ministre.
Le pays, qui a élevé la sécurité d’Israël et des Juifs au rang de « raison d’État » en raison de sa responsabilité dans la Shoah, a renforcé ses mesures de sécurité autour des bâtiments et associations juifs dans la foulée de l’attaque du Hamas sur le sol israélien, qui a fait 1 200 morts essentiellement civils, selon les autorités locales. Israël s’est depuis promis d’éradiquer le groupe terroriste du Hamas, responsable de l’attaque.
Comme dans le reste de l’Europe, l’Allemagne a connu sur son sol une multiplication des délits à caractère antisémite ou liés à la guerre depuis le 7 octobre, allant d’incitation à la haine, agression, notamment lors d’affrontements entre manifestants pro-palestiniens et forces de l’ordre, ou dégradation de biens.