Alyah des Français juifs : qu’en est-il ?
Une augmentation de 510% des demandes d'immigration qu'explique la montée de l'antisémitisme depuis le 7 octobre

Plus de 3 000 Français juifs ont prévu de faire leur alyah cette année en Israël, soit plus du double par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le nombre de dossiers déposés à l’Agence juive a été multiplié par six, soit une augmentation de près de 510 %.
Depuis le 7 octobre, l’antisémitisme est en nette augmentation partout sur le territoire et crée une atmosphère d’insécurité pour les Juifs de France.
Interrogé par RMC, Benjamin, un Français de confession juive, explique que le contexte politique en France a également pesé sur sa décision. « Le plus gros sentiment d’insécurité qu’on ait eu, c’est au moment du second tour. Là, on a vu les résultats et beaucoup de gens que je connais, quand ils ont vu qu’un parti a eu une majorité dans l’hémicycle, ils se sont dit, « là il faut partir » », indique-t-il.
Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête du second tour des législatives, donnant une majorité relative de députés issus des différents partis de gauche à l’Assemblée nationale. Sa composante principale, la France insoumise, est régulièrement pointée du doigt pour les positions jugées antisémites de ses membres et pour avoir refusé de qualifier le Hamas d’organisation terroriste.
Benjamin illustre ce sentiment d’insécurité qui pousse de nombreux Français juifs à dissimuler des éléments qui trahiraient leur religion.
« Des amis ou de la famille ont commencé à se cacher, à enlever leur kippa ou leur mezouza, ces petits parchemins qu’on place à l’entrée des portes. On reconnaît les foyers juifs comme ça. On fait ça en dernier recours, quand la vie est en danger, quand on arrive à des extrêmes chez nous. Il y en a qui vont rester se battre, d’autres qui vont faire une retraite. Je fais partie de ceux-là ».
Benjamin quittera Paris pour Tel Aviv en septembre.
Au micro de RMC, Yonathan Arfi, le président du Crif, estime que « chaque fois qu’un Français fait le choix de quitter son pays à cause de l’antisémitisme, il y a là un signal d’une défaite profonde de République ».