Ambassade en Israël : Iohannis toujours en désaccord avec le gouvernement
Le gouvernement roumain avait adopté en avril un mémorandum fixant pour objectif le déménagement de l'ambassade roumaine de Tel-Aviv à Jérusalem, sans débat préalable

Le président roumain de centre droit Klaus Iohannis a rappelé à l’ordre mardi le gouvernement de gauche qui s’est prononcé pour un transfert de l’ambassade du pays à Jérusalem, soulignant que Bucarest devait garder des « positions équilibrées » dans le conflit au Proche Orient.
« La politique étrangère de la Roumanie doit être prédictible. Il y a des lignes rouges que les décideurs politiques, quelle que soit leur étiquette, n’ont jamais franchies », a indiqué la présidence où M. Iohannis avait convoqué la Première ministre Viorica Dancila et le ministre des Affaires étrangères Teodor Melescanu.
« Renoncer à la position équilibrée et équidistante que la Roumanie a eue jusqu’ici ne ferait que susciter préoccupation et inquiétude », poursuit le communiqué, soulignant que Bucarest devait rester « crédible dans ses relations avec les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Otan ».
M. Iohannis avait demandé fin avril la démission de Mme Dancila, après l’adoption par le gouvernement, sans débat préalable, d’un mémorandum fixant pour objectif le déménagement de l’ambassade roumaine de Tel-Aviv à Jérusalem, dans la foulée du transfert controversé opéré par les Etats-Unis.
Le chef de l’Etat s’oppose à un tel scénario, l’estimant contraire au droit international.
Faisant fi de l’unité de l’UE, la Roumanie, la République tchèque et la Hongrie ont bloqué samedi l’adoption d’une déclaration européenne critiquant le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Cette position de Bucarest a une nouvelle fois pris de court M. Iohannis.
« Une fois de plus, nous nous retrouvons soudainement rejetés aux marges de l’Union européenne, aux côtés de pays pour lesquels j’ai le plus grand respect, mais qui sont très eurosceptiques », avait-il réagi ce week-end.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a rappelé lundi « la position claire et unie » de l’Union, conforme au consensus international, selon laquelle le transfert des ambassades de Tel Aviv à Jérusalem ne pourra pas advenir avant que le statut de la Ville sainte ne soit réglé dans le cadre d’un règlement final du conflit israélo-palestinien.