Israël en guerre - Jour 494

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Amir Peretz élu à la tête du parti Travailliste en difficulté

L'ex-ministre de la Défense, âgé de 67 ans, a remporté 47 % des votes, l'emportant sur Stav Shaffir et Itzik Shmuli et évitant un second tour

Amir Peretz prononce un discours lors d'une conférence du parti Travailliste à Tel Aviv, le 10 janvier 2019 (Crédit : Gili Yaari/Flash90)
Amir Peretz prononce un discours lors d'une conférence du parti Travailliste à Tel Aviv, le 10 janvier 2019 (Crédit : Gili Yaari/Flash90)

Celui qui avait été dans le passé le leader de la formation Travailliste, Amir Peretz, a été élu mardi à la tête du parti actuellement en très grandes difficultés, l’emportant face à Itzik Shmuli et Stav Shaffir, connus pour avoir organisé un vaste mouvement de protestation sociale en 2011.

C’est donc Peretz qui aura la charge de faire traverser aux Travaillistes le scrutin du mois de septembre.

Avec 47 % des votes – Shaffir en a remporté 26,9 % et Shmuli 26,3 % – l’ex-ministre de la Défense a remporté suffisamment de soutiens (plus que les 40 % pré-requis) pour gagner les primaires et éviter un second tour qui l’aurait opposé à Shaffir.

Environ 30 000 membres travaillistes – soit 46 % des votants éligibles – se sont rendus aux urnes dans la journée de mardi pour désigner le nouveau chef du parti de centre-gauche qui, après avoir dirigé Israël pendant les trois premières décennies de l’existence de l’Etat, se bat aujourd’hui pour rester dans l’arène politique.

Il n’a remporté que six sièges lors des élections nationales du mois d’avril. Une véritable dégringolade après les 24 sièges obtenus en partenariat avec le parti Hatnua de Tzipi Livni en 2015.

De 10 heures du matin à 22 heures, les électeurs ont pu se rendre dans 105 bureaux de vote dans tout le pays. Le vote a toutefois été prolongé d’une heure dans un contexte d’importantes manifestations de la communauté éthiopienne d’Israël contre les violences policières, des mouvements de protestation qui ont eu lieu dans tout le pays.

Amir Peretz, membre du parlement et nouveau chef du parti Travailliste, sur le site de commémoration de feu le Premier ministre Yitzhak Rabin, vingt-quatre heures avant le scrutin visant à désigner le nouveau chef du parti à Tel Aviv, le 1er juillet 2019 (Crédit : Roy Alima/Flash90)

Le poste de chef de parti s’était libéré lors de l’annonce de sa démission du leader Avi Gabbay, qui a amené les Travaillistes à connaître les pires résultats électoraux de toute son histoire et songé à une offre soumise par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’entrer dans sa future coalition – une initiative qui avait été vivement critiquée en interne.

Lors du scrutin du mois d’avril, le parti était passé de 24 sièges – un score qu’il avait obtenu en 2015 dans le cadre de l’Union sioniste – à six. Au total, la formation n’avait engrangé que 4,43 % des suffrages nationaux.

Peretz, qui avait dirigé les Travaillistes de 2005 à 2009, aura recherché le soutien des mêmes membres du parti qui l’avaient rejeté en 2017 en faveur de Gabbay.

Les députés travaillistes Itzik Shmuli (à gauche) et Stav Shaffir (à droite) rencontrent le président israélien Reuven Rivlin à Jérusalem, le 16 avril 2019. (Noam Revkin Fenton/Flash90)

Membre de la Knesset depuis 1988, Peretz avait quitté les rangs Travaillistes dans les années 1990 pour former le mouvement Am Ehad qui devait finalement fusionner avec son parti d’origine en 2005. En 2012, Peretz avait une nouvelle fois abandonné sa formation en faveur du parti Hatnua, de Tzipi Livni qui, en 2014, s’était allié avec les Travaillistes pour former l’Union sioniste.

Au mois de février 2016, deux ans après avoir démissionné de son poste de ministre de la Protection environnementale dans le gouvernement de Netanyahu pour des questions budgétaires, Peretz avait annoncé revenir dans le parti de gauche historique.

Peretz présente un bilan militaire mitigé : En tant que ministre de la Défense au cours de la Seconde guerre du Liban, en 2006, l’homme – qui n’avait guère d’expérience significative dans ce domaine avant d’occuper sa fonction – avait été fortement critiqué par la commission Winograd, nommée par le gouvernement, même s’il a depuis tenté de changer le narratif en sa faveur.

Il avait approuvé le développement du système antimissile du Dôme de fer, un mérite qui lui est néanmoins attribué.

Le député Amir Peretz avec ses partisans lors d’une conférence du parti Travailliste à Tel Aviv, le 23 juin 2019 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Tandis que l’homme, 67 ans, peut être considéré comme un dinosaure par certains membres plus jeunes de son parti, il a fait jouer son expérience – que ce soit en tant que ministre ou en tant que membre de longue date de la formation – pour clamer qu’il était le seul capable de rendre au parti Travailliste son statut d’acteur incontournable.

Shmuli et Shaffir étaient entrés à la Knesset en 2013 après s’être fait un nom en prenant la tête des manifestations sociales de 2011. Les deux députés ont utilisé leur campagne de primaires pour offrir un espoir jeune de rendre au parti son importance.

Il est probable que maintenant, Peretz déterminera si le parti, touché par les divisions internes, sera en mesure de retrouver sa gloire passée. Les Travaillistes ont chancelé ces dernières années, frappés par un glissement à droite des électeurs israéliens, par des troubles dans le parti et par l’émergence de nouveaux acteurs politiques variés qui ont érodé sa base.

L’une des questions déterminantes pour la formation sera la possibilité de s’allier avec d’autres factions de centre-gauche en amont du nouveau scrutin du mois de septembre – et notamment avec celle que vient de former l’ex-Premier ministre et ex-chef Travailliste Ehud Barak, qui ne porte pas encore de nom.

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