Israël en guerre - Jour 476

Rechercher

Ankara et Washington évoquent la création d’une « zone de sécurité » en Syrie

Donald Trump a menacé de "dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes" ; Ankara menace de déclencher une nouvelle offensive contre les YPG

Le président américain Donald Trump, à gauche, s'entretient avec le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement réunis au siège de l'OTAN à Bruxelles, le mercredi 11 juillet 2018. (Crédit : AP / Markus Schreiber)
Le président américain Donald Trump, à gauche, s'entretient avec le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement réunis au siège de l'OTAN à Bruxelles, le mercredi 11 juillet 2018. (Crédit : AP / Markus Schreiber)

Ankara et Washington ont discuté lundi de la création d’une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie, après un nouvel épisode de tensions à propos du sort des milices kurdes YPG.

Le président américain Donald Trump a menacé dimanche de « dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes », alors qu’Ankara menace depuis plusieurs semaines de déclencher une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe armé kurde considéré comme « terroriste » par Ankara mais appuyé par Washington dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI).

Ankara a assuré lundi ne pas être « intimidé » par de telles menaces et assuré qu’il continuerait de combattre les YPG.

Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont ensuite entretenus au téléphone lundi soir et ont alors « abordé l’idée de la création d’une zone de sécurité nettoyée du terrorisme dans le nord du pays », selon un communiqué de la présidence turque.

Si le texte ne donne pas davantage de détails sur le sujet, M. Trump avait déjà évoqué dans un tweet dimanche la création en Syrie d’une « zone de sécurité » de 30 kilomètres.

Combattants de la milice YPG (Crédit : Capture d’écran al-Jazeera vidéo/YouTube)

Son secrétaire d’Etat Mike Pompeo a précisé lundi, à l’issue d’une visite en Arabie saoudite, qu’il s’agirait d’une zone située le long de la frontière turque, afin de protéger à la fois les milices kurdes et la Turquie.

« Nous voulons une frontière sûre » et « sans violences » pour « toutes les parties », a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a assuré que la Turquie n’est « pas contre » un tel projet et rappelé qu’Ankara a plusieurs fois réclamé ces dernières années la création d’une zone d’une trentaine de kilomètres de largeur pour protéger sa frontière avec la Syrie des positions tenues par les YPG. Une proposition jusque-là restée lettre morte.

Les YPG sont l’un des principaux sujets de discorde entre la Ankara et Washington, deux alliés au sein de l’Otan dont les relations se sont sensiblement dégradées depuis 2016.

Selon le compte-rendu de la Maison Blanche, M. Trump a ainsi souligné lors de l’entretien téléphonique « l’importance pour les Etats-Unis que la Turquie ne maltraite pas les Kurdes ».

« Problèmes mineurs »

L’annonce en décembre du retrait militaire américain de Syrie avait été saluée par la Turquie qui ne cache pas son intention d' »éliminer » les YPG pour empêcher la création à ses portes d’un embryon d’Etat kurde susceptible de raviver les velléités séparatistes kurdes en Turquie.

Mais Ankara avait par la suite vivement réagi à des déclarations de responsables américains selon lesquels les Etats-Unis envisageaient de lier le retrait des soldats américains à la sécurité des combattants kurdes.

Une visite la semaine dernière dans la capitale turque du conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, n’a pas permis de surmonter les désaccords, donnant lieu au contraire à une nouvelle passe d’armes entre les deux pays.

La perspective de nouvelles sanctions économiques contre la Turquie a fait chuter la livre turque, lui faisant perdre jusqu’à 1,5% de sa valeur face au dollar par rapport à vendredi soir, avant de se rétablir en fin de journée.

De telles sanctions imposées par les Etats-Unis à Ankara l’été dernier en raison de la détention d’un pasteur américain avaient provoqué l’effondrement de la monnaie turque. La libération du religieux en octobre avait ensuite permis à la livre de se redresser.

Mais, selon le communiqué de la présidence turque, MM. Erdogan et Trump se sont accordés lundi à renforcer les relations économiques entre leurs deux pays.

Si la Turquie, l’un des principaux acteurs en Syrie, semble actuellement concentrer ses efforts sur une éventuelle offensive contre les forces kurdes, elle est aussi impliquée à Idleb, l’ultime bastion des insurgés du nord-ouest de ce pays, où elle a parrainé avec Moscou en septembre un accord de cessez-le-feu qui a permis d’éviter que le régime de Damas ne lance une attaque.

Forces américains, accompagnées des Unités de protection du peuple kurdes (YPG), près du village de Darbasiya, dans le nord de la Syrie, le 28 avril 2017. (Crédit : Delil Souleiman/AFP)

En dépit de cet accord, les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) ont étendu leur contrôle sur l’ensemble de la province à la suite d’un assaut contre des factions rebelles soutenues par Ankara.

« Si Idleb est un nid de terroristes, les responsables, ce ne sont pas les Syriens qui vivent dans la région ou la Turquie, mais ce sont le régime et les pays qui le soutiennent », a affirmé M. Cavusoglu.

L’accord sur Idleb « a été appliqué avec succès. Nos équipes travaillent ensemble à résoudre les problèmes mineurs », a-t-il ajouté.

Le chef des HTS, Abou Mohamad al-Joulani, a par ailleurs déclaré lundi appuyer l’idée d’une offensive militaire turque contre les YPG, selon un entretien publié lundi par le média « Amjad », affilié à HTS.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.