Annulation du concert de Lorde : La militante juive est « surprise » de son succès
Justine Sachs affirme comprendre la colère des Israéliens mais insiste que les droits des Palestiniens supplantent une représentation à Tel Aviv
La militante anti-Israël qui a aidé à convaincre la chanteuse néo-zélandaise Lorde d’annuler son concert de Tel Aviv, s’est défendue en indiquant que l’exclusion était le seul moyen de faire pression sur le gouvernement israélien, pour qu’il change.
Les Néo-zélandaises Nadia Abu-Shanab et Justine Sachs – la première Palestinienne et la seconde Juive – ont écrit une lettre ouverte jeudi sur le site internet The Spinoff déclarant que la performance prévue en Israël « envoie le mauvais message ».
Dans une interview accordée au site israélien Walla, publiée lundi, Sachs a déclaré qu’elle avait été elle-même surprise du succès de sa campagne.
« Cela a été bien plus loin que je ne me l’imaginais », a déclaré Sachs, qui était fan de la chanteuse pendant un temps.
« Nous avons demandé à Lorde de ne pas contrevenir au boycott et de ne pas soutenir l’occupation des terres palestiniennes, la destruction des terres palestiniennes, des maisons et des vivres, et je suis fière de sa réaction courageuse, qui prouve qu’elle a un esprit progressiste ouvert, et qu’elle se préoccupe de la justice sociale. »
« Je comprends la colère des Israéliens, mais votre ressenti sur l’annulation [du concert] de Lorde ne supplante pas les vies des Palestiniens et les droits des Palestiniens. Le gouvernement israélien ne représente pas leurs intérêts. Un boycott culturel est l’un des seuls moyens pour faire pression pour que le gouvernement israélien change. »
Sachs est l’une des fondatrices de Dayenu, une page internet militante, qui encourage le boycott d’Israël, en raison de sa présence en Cisjordanie.
A wonderful and powerful rally organised by Aoteroa Against Muslim Ban. Thank you to everyone involved in making this…
Posted by Dayenu: New Zealand Jews Against Occupation on Tuesday, February 7, 2017
« Nous voulions créer un débat en Nouvelle Zélande, en particulier avec la communauté et la communauté palestinienne de Nouvelle Zélande », a-t-elle expliqué au sujet de Dayenu. « Créer un débat sur la violation des droits des citoyens par Israël et par l’occupation. »
« Quand Lorde a annoncé sa représentation à Tel Aviv, nous avons eu le sentiment que c’était le moment de parler, de faire entendre la voix de la paix, de la justice, des droits de l’Homme. C’était le moment d’avoir un débat dans notre communauté locale. »
Quand elle a été interrogée sur le fait que de nombreux Israéliens libéraux et de gauche, qui se seraient rendus à ce concerts, ont été touchés par cette annulation, Sachs a répondu en supposant qu’ils préféraient également que le boycott soit préservé.
« Je sais que de nombreux Israéliens soutiennent le boycott », a-t-elle dit.
« Je ne pense pas qu’ils considèrent ceci comme une punition. »
« C’est un moment crucial », a-t-elle ajouté. « Un jour, nous regarderons en arrière et nous verrons que cela a été le début de quelque chose de grand. L’opinion publique israélienne et celle du monde changeront. »
Selon elle, l’art et la politique sont indissociables.
« Je pense que l’art est politique, je pense que les articles sont nécessairement engagés, je pense qu’un artiste qui se rend en Israël fait une déclaration politique. »
Dans la lettre ouverte à Lorde, Sachs et Abu-Shanab ont écrit que « des millions de personnes s’opposent politiques oppressantes du gouvernement israélien, au nettoyage ethnique, à la violation des droits de l’Homme et à l’apartheid. »