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Antisémitisme et islamophobie, et inversement ?

En Grande-Bretagne, deux journalistes, l’un Juif et l’autre Musulman, essaient de créer un débat « sans concessions »

Mehdi Hasan (g) et Jonathan Freedland
Mehdi Hasan (g) et Jonathan Freedland

LONDRES – Les Juifs britanniques peuvent lire dans les médias anglais ce qui s’apparente à une véritable critique d’Israël alors que l’antisémitisme atteint des niveaux élevés, et craindre aussi de donner des « munitions » à l’autre côté, comme l’a affirmé un leader communautaire cette semaine.

S’exprimant lors d’un débat lundi soir à Londres sur l’antisémitisme et l’islamophobie organisé par le quotidien de gauche The Guardian, le journaliste Jonathan Freedland a fait valoir que la reconnaissance du niveau de l’antisémitisme au Royaume-Uni ne devait pas être l’occasion de donner un blanc-seing aux actions du gouvernement israélien.

« Les gens sont à l’aise pour exprimer la première proposition [dire qu’il y a de l’antisémitisme] mais quand je dis que je pense que la réponse d’Israël a été une totale aberration ils dénoncent cela ».

Freedland, qui écrit à la fois pour le Guardian et le Jewish Chronicle, a précisé sa proximité pour la communauté juive. Mais il considère les actions d’Israël à Gaza cet été comme vouées à l’échec et souligne que la promotion de ce débat – sur le droit de critiquer – au sein de la communauté est essentielle.

« Il ne manque pas de détracteurs juifs d’Israël, mais est-ce que ce sont des gens engagés dans la communauté juive ? Non, pas vraiment » a-t-il lancé. « Si vous voulez vraiment faire progresser le débat, les gens qui vont y arriver sont ceux qui sont écoutés par leurs propres communautés ».

Il a été rejoint dans la discussion par le commentateur britannique musulman Hasan, rédacteur en chef politique de la version britannique du Huffington Post, qui l’an dernier a écrit un papier qui critiquait largement sa propre communauté pour tolérer l’antisémitisme.

Les deux journalistes ont clairement indiqué qu’en tant que membres d’une communauté, ils ont compris la peur chez les juifs et les musulmans à donner des « munitions » à leurs opposants, en rappelant comment ils avaient respectivement été attaqués, pour l’un, comme un « collaborateur nazi », pour l’autre, comme un « agent du Mossad ».

« On ne peut pas ne pas parler de ces choses parce qu’on est préoccupé par les relations publiques » a déclaré Hasan, exhortant sa propre communauté à « ne pas laver son linge sale en famille ».

De son côté, Freedland a reconnu que pour beaucoup de Juifs britanniques, il existe de véritables inquiétudes quant au fait d’élever la voix, étant donné le ton du débat sur ​​les médias sociaux ou dans le reste du monde.

« Les gens craignent que pour un gramme de critique on reçoive en retour un kilo d’antisémitisme » a déclaré Freedland.

Parlant de sa propre expérience, il a expliqué qu’après avoir écrit récemment un article critiquant Israël, les gens « qui sont implacablement opposés à Israël » ont tweeté ses commentaires hors contexte. Et du coup « vous hésitez à leur donner des munitions. Mais vous deviez le dire ».

Arguant que l’islamophobie n’est pas nécessairement prise au sérieux comme il se doit au Royaume-Uni, Hasan affirme qu’il voit aussi des attaques antimusulmanes minimisées par rapport à l’antisémitisme.

Et Freedland fait valoir que « sioniste » est devenu un mot de code pour les Juifs, et estime « qu’à chaque fois qu’il y a un nouvel incident, on débat pour savoir si c’est de l’antisémitisme ».

Les deux se distinguent également dans leurs points de vue sur le lien entre « Israël » et « Juif » avec Hasan expliquant que les Juifs britanniques commencent à confondre les deux en soulignant leurs liens avec le pays : il devient « très difficile de trouver un langage pour parler d’Israël qui n’est pas considéré comme de l’antisémitisme ».

Mais en faisant valoir que c’est l’un des noeuds du débat, Freedland avertit que les commentateurs doivent travailler à trouver la distinction. « Il serait très facile de dire : ‘Dites ce que vous voulez à propos d’Israël mais pas sur les Juifs’, mais ce n’est pas aussi simple que cela. La communauté juive est particulièrement liée à Israël, assure-t-il. Et cela ne signifie pas qu’ils sont responsables de ce qu’il s’y passe. »

Soulignant que l’affinité pour la société israélienne et pour les gens ne vous engagent pas à soutenir le gouvernement israélien, Freedland a souligné que « si vous vous souciez de dialogue, vous devez vraiment être conscient de cela comme point de départ ».

Il a également souligné que, bien que la ligne peut être sombre, ce n’est pas toujours le cas.

« Pendant la guerre de Gaza, le hashtag #Hitleravaitraison a été très tendance sur Twitter. Ce n’est pas toujours si subtil », a-t-il dit. « Parfois, ce sont les préjugés antijuifs qui sont vraiment manifestes. »

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