Appelant à un accord sur les otages, les familles et leurs soutiens bloquent l’autoroute de Tel Aviv
Des manifestants, sur l'autoroute Ayalon, ont brandi une bannière montrant trois membres du cabinet de guerre et déclarant qu'atteindre un accord "dépend de vous"

Les membres des familles d’otages et leurs partisans ont bloqué une autoroute majeure de Tel Aviv à l’heure de pointe, dans la matinée de mercredi, au cours d’une manifestation appelant le gouvernement à conclure un accord visant à libérer les captifs actuellement détenus par le groupe terroriste du Hamas, dans la bande de Gaza.
Des manifestants ont brandi une bannière avec des photos des membres du cabinet de guerre qui disaient : « Cela dépend de vous, ne revenez pas du Qatar sans accord ».
Les trois membres du cabinet de guerre, qui a été formé pour superviser le conflit, sont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre Benny Gantz, qui a fait entrer au gouvernement son parti HaMahane HaMamlahti en urgence dans le contexte de la guerre. Les députés Aryeh Deri, Gadi Eisenkot et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer ont un statut d’observateur dans cette cellule gouvernementale de commandement militaire.
Les manifestants ont bloqué la portion de l’autoroute Ayalon qui mène au nord, aux abords de l’échangeur de LaGuardia, pendant une quinzaine de minutes avant de se disperser.
Ce mouvement de protestation a eu lieu alors que des négociateurs israéliens sont actuellement au Qatar pour des pourparlers portant sur un accord de trêve temporaire dans les combats, accord qui ouvrirait la porte à la remise en liberté de certains des otages qui ont été kidnappés en Israël lors de l’assaut meurtrier massif du Hamas, le 7 octobre, une attaque qui a été à l’origine de la guerre à Gaza.
Parmi les personnes qui ont pris part au rassemblement, Ayala Metzger, Yiftah Calderon, Shai Mozes et Yael Or, qui ont tous des parents dans les geôles du groupe terroriste.
פעילי מחאת הנשים לשחרור החטופים וכמה בני משפחות חוסמים עכשיו את איילון צפון סמוך ללה גרדיה בתל אביב pic.twitter.com/KpewXYfxFh
— Bar Peleg (@bar_peleg) March 20, 2024
Metzger, la belle-fille de Yoram Metzger, 80 ans, qui est détenu à Gaza depuis le 7 octobre, a juré dans une déclaration de continuer à bloquer le trafic tant que les captifs ne seraient pas rapatriés de Gaza.
« Il n’y aura pas de réalité normale tant que des civils israéliens continueront à languir en captivité », a-t-elle dit. « Israël ne pourra pas continuer à rester le même pays tant qu’ils seront là-bas, le gouvernement doit tout faire pour garantir que l’accord va aboutir ».
Calderon, cousin de l’otage Ofer Calderon, a dit devant les caméras de la Treizième chaîne que la majorité des automobilistes affichaient leur soutien aux manifestants, même si l’un d’entre eux a laissé échapper une insulte en passant devant ces derniers.
« Les otages ont été abandonnés, le 7 octobre, et ils sont encore une fois abandonnés aujourd’hui », a-t-elle dit.
De leur côté, les activistes qui demandent des élections immédiates se sont regroupés aux abords des habitations de députés de la coalition. Des manifestations ont ainsi eu lieu aux abords du domicile de Herzliya de Yuli Edelstein, du Likud ; de la maison du ministre de l’Éducation Yoav Kisch, à Hod Hasharon, et de l’habitation des députés Gila Gamliel et Boaz Bismuth, à Tel Aviv. Les protestataires se sont aussi retrouvés devant chez Danny Danon, à Raanana, et devant le domicile de la ministre de la Protection environnementale, Idit Silman, à Rehovot.
Des dizaines de manifestants ont ensuite bloqué les entrées de la Knesset mercredi, s’enchaînant les uns aux autres tout en réclamant des élections anticipées.
Des membres de l’unité de police anti-émeute Yasam ont été déployés alors que les manifestants tentaient en vain de prendre d’assaut les portes arrière de l’enceinte.
À l’intérieur de la Knesset, les manifestants ont distribué des « lettres de licenciement » aux législateurs de la coalition, et notamment au député du Likud Yuli Edelstein, qui a dit à l’oncle d’une victime du terrorisme de « dégager de ma vue » alors qu’on lui remettait l’une de ces lettres.
Les parents d’otages ont également distribué aux législateurs des paniers de nourriture traditionnels pour Pourim, connus sous le nom de mishloah manot. Mais au lieu des friandises traditionnelles, ces paniers contenaient des pitot moisies et des olives pour reproduire la nourriture que reçoivent les otages détenus par leurs ravisseurs du groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Les discussions sur la trêve qui sont en cours à Doha, le Qatar intervenant comme médiateur aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, ont repris lundi soir. Les négociations indirectes portant sur un cessez-le-feu temporaire et sur la remise en liberté de certains otages devaient prendre environ deux semaines.