Israël libère Tair Kaminer, objectrice de conscience
La jeune femme avait été emprisonnée pour avoir refusé de faire son service militaire ; l'armée a déclaré qu'elle était inapte à servir

L’objectrice de conscience détenue le plus longtemps par Israël a été libérée lundi après plus de cinq mois derrière les barreaux pour avoir refusé de s’enrôler dans l’armée israélienne.
Un comité de l’armée israélienne a libéré Tair Kaminer, 19 ans, du service obligatoire la semaine dernière, mais elle n’a été libérée de prison militaire que lundi soir.
Kaminer a refusé de réaliser son service militaire obligatoire en raison de son opposition au contrôle militaire d’Israël depuis plus de 50 sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.
« Ce qui m’a donné la force pendant tout ce temps était de savoir que je faisais partie de la lutte contre la répression du peuple palestinien », a-t-elle déclaré après sa libération, selon Ynet.
« C’est vraiment un poids qui s’enlève de mes épaules, a-t-elle déclaré. Je fais partie de quelque chose de plus grand et je suis l’une des nombreuses personnes travaillant pour le bien de la paix et pour améliorer les choses ici. »
La semaine dernière, l’armée israélienne avait déclaré que Kaminer était libérée de son service militaire parce qu’elle est « inapte en raison de son mauvais comportement nuisible. »
Le 10 juillet, la demande d’exemption de l’armée de Kaminer avait été refusée. Son cas avait ensuite été porté devant la commission qui décide si un candidat est apte au service, qui l’a par conséquent déclarée inapte.
Kaminer a effectué six passages en prison militaire pour avoir refusé de s’enrôler.
En Israël, le service militaire est obligatoire pour la plupart des juifs, les femmes devant server deux ans et les hommes trois. Des exemptions sont accordées aux Israéliens souffrant de problèmes de santé, aux ultra-orthodoxes et aux pacifistes, selon l’armée. Ceux qui reçoivent des exemptions ont l’option de rejoindre un programme de service national.
Kaminer a déclaré qu’elle serait volontaire pour le service national.
L’objectrice a déclaré pendant une interview précédente qu’elle avait grandi dans un foyer où la politique était souvent discutée, et qu’elle était opposée depuis longtemps à la direction d’Israël sur la Cisjordanie. Mais sa décision de ne pas s’enrôler a été consolidée quand elle a passé un an après le lycée à faire du bénévolat avec des enfants à Sderot, une ville israélienne près de la frontière avec la bande de Gaza. Sderot a été touchée par des milliers de roquettes tirées depuis Gaza au cours des ans, et a été sur la ligne de front de trois guerres israéliennes contre les terroristes du Hamas.

Elle avait déclaré avoir vu beaucoup de « haine » parmi les enfants de Sderot envers les arabes, et avait conclu que les enfants palestiniens avaient de « bonnes raisons » de ressentir la même chose envers les Israéliens.
« Nous créons des générations de haine des deux côtés, qui ne feront qu’empirer la situation, avait-elle dit. Si nous ne l’arrêtons pas, nous devons nous y opposer. »
Mesarvot, une association qui aide les objecteurs de conscience, a annoncé que la plus longue peine de prison dans l’histoire avait été purgée par un homme pendant 23 mois il y a plus de 10 ans. Dans la plupart des cas, les objecteurs sont finalement jugés inaptes au service.
Il y a en général moins de 10 affaires de ce genre par an, a annoncé l’armée.
Des agences ont contribué à cet article.