Israël en guerre - Jour 536

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Après-guerre à Gaza : Le discours intégral de Yoav Gallant

Nous devons faire passer les "priorités nationales" avant les intérêts personnels et politiques, déclare le ministre de la Défense ; les entités palestiniennes et les acteurs internationaux doivent mettre en place une gouvernance pour "le jour d'après"

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s'adresse à la presse sur la base de Kirya à Tel Aviv, le 15 mai 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant s'adresse à la presse sur la base de Kirya à Tel Aviv, le 15 mai 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Voici la traduction intégrale en français de l’allocution télévisée du ministre de la Défense Yoav Gallant du 15 mai 2024, telle qu’elle a été publiée par son bureau.

La journée israélienne de commémoration des morts et des victimes du terrorisme vient de s’achever. Ce fut la journée la plus difficile de l’histoire de notre pays. Des milliers de familles ont rejoint le cercle de la douleur et du deuil.

Par devoir envers ceux qui sont tombés, par devoir envers la prochaine génération et par obligation morale, nous devons garantir la réalisation des paroles prononcées par le prophète Isaïe : « Ils construiront des maisons et y résideront, ils planteront des vignes et en mangeront les fruits. »

Il est de notre devoir d’assurer une vie bonne, sûre et stable à notre peuple, dans notre petit pays, entouré d’ennemis.

Nos objectifs dans la [guerre menée à] Gaza n’ont pas changé.

Notre devoir moral était et reste de ramener nos filles et nos garçons [pris en otage] à la maison.

Nous sommes confrontés à une menace complexe, sur plusieurs fronts, menée par l’Iran et sa politique meurtrière.

Les combats se poursuivent le long de la frontière nord – les forces israéliennes ont éliminé des centaines de terroristes du Hezbollah et ont repoussé les forces de Radwan loin de la frontière. Nous devrons bientôt prendre une décision concernant le retour en toute sécurité des communautés du nord d’Israël dans leurs foyers, que ce soit par le biais d’un accord ou d’une action militaire.

En Judée et en Samarie, [nous avons] déjoué des centaines d’attaques terroristes, grâce à l’excellente coopération entre l’armée israélienne, l’Agence de sécurité israélienne [Shin Bet] et l’Unité nationale de lutte contre le terrorisme (Yamam).

Il y a environ un mois, l’Iran a mené une attaque massive de missiles contre l’État d’Israël. Cette attaque a été déjouée grâce à la riposte professionnelle et déterminée de Tsahal, avec l’aide de l’alliance régionale dirigée par les États-Unis.

Comme par le passé, dans cette guerre aussi, nous sommes aidés par les États-Unis. Nos liens avec les États-Unis sont vitaux, solides et constants.

Il y a des désaccords, mais j’insiste : dans cette guerre aussi, les États-Unis ont été les premiers à nous soutenir, en actes et pas [seulement] en paroles, et ils continuent à le faire aujourd’hui.

Nous résolvons nos désaccords à huis clos, pas par le biais d’interviews ou de tweets.

Malgré l’échec du 7 octobre, depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a accompli des exploits extraordinaires. C’est le résultat direct de notre esprit combatif. Nos troupes et leurs commandants sont engagés dans leurs missions ; ils sont professionnels et déterminés.

Malheureusement, alors que nous nous efforçons d’atteindre nos objectifs, nous avons également payé le prix fort, celui de la douloureuse perte de nombreuses vies de soldats.

L’opération militaire porte ses fruits. Le Hamas ne fonctionne plus comme une organisation militaire – la plupart de ses bataillons ont été démantelés et il s’est tourné vers la guerre terroriste, menée par des individus et de petites escouades.

Les forces israéliennes opèrent à Rafah afin de démanteler les derniers bataillons du Hamas, de localiser les otages, d’éliminer les terroristes et de bloquer les itinéraires de contrebande [du Hamas].

Toutefois, tant que le Hamas gardera le contrôle de la vie civile à Gaza, il pourra se reconstruire et se renforcer, ce qui obligera Tsahal à revenir se battre dans les zones où elle a déjà opéré. Nous devons démanteler les capacités de gouvernance du Hamas à Gaza.

La clé de cet objectif est l’action militaire et la mise en place d’un gouvernement alternatif à Gaza.

En l’absence d’une telle alternative, il ne reste que deux mauvaises options : le règne du Hamas à Gaza ou le gouvernement militaire israélien à Gaza.

L’indécision consiste à choisir l’une des options négatives. Cela éroderait nos réalisations militaires, réduirait la pression sur le Hamas et saboterait les chances de parvenir à un cadre pour la libération des otages.

En octobre déjà, la nuit de notre manœuvre militaire [à Gaza], l’establishment de la défense a présenté son plan de guerre au cabinet, déclarant qu’il serait nécessaire de détruire les bataillons du Hamas, tout en œuvrant à la mise en place d’un gouvernement palestinien alternatif local et non hostile.

Depuis le mois d’octobre, je n’ai cessé de soulever cette question au sein du cabinet, mais je n’ai reçu aucune réponse.

La fin de la campagne militaire doit s’accompagner d’une action politique.

Le « jour d’après le Hamas » ne sera atteint que si les entités palestiniennes prennent le contrôle de Gaza, accompagnées par les acteurs internationaux, en établissant une alternative de gouvernement au pouvoir du Hamas.

Il s’agit avant tout de l’intérêt de l’État d’Israël.

Malheureusement, cette question n’a pas été soumise au débat. Pire encore, aucune alternative n’a été proposée.

L’indécision est, par essence, une décision. Cela conduit à une voie dangereuse, qui promeut l’idée d’une gouvernance militaire et civile israélienne à Gaza.

Il s’agit d’une option négative et dangereuse pour l’État d’Israël, d’un point de vue stratégique, militaire et sécuritaire.

L’État d’Israël doit faire face à une menace sur plusieurs fronts avec un ensemble de ressources. L’armée israélienne doit faire face à des défis stratégiques dans des domaines à la fois proches et lointains. Nous devons maintenir notre état de préparation. [Si cette décision était prise], le régime militaire à Gaza deviendrait le principal effort sécuritaire et militaire de l’État d’Israël dans les années à venir, au détriment d’autres domaines.

Le prix à payer serait l’effusion de sang et les victimes, ainsi qu’un lourd tribut économique.

Je le répète : Je n’accepterai pas l’établissement d’un régime militaire israélien à Gaza. Israël ne doit pas établir un gouvernement civil à Gaza.

La responsabilité de démanteler le Hamas et de conserver une totale liberté d’action dans la bande de Gaza incombe à l’establishment de la défense et aux forces israéliennes, mais elle dépend de la création d’une alternative gouvernementale à Gaza, qui repose sur les épaules du gouvernement israélien et de tous ses différents organes.

Sa mise en œuvre déterminera la sécurité d’Israël pour les décennies à venir.

J’appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à prendre une décision et à déclarer qu’Israël n’établira pas de contrôle civil sur la bande de Gaza, qu’Israël n’établira pas de gouvernance militaire dans la bande de Gaza et qu’une alternative au Hamas dans la bande de Gaza sera mise en place immédiatement.

Il est de notre devoir et de notre responsabilité de conduire notre pays vers une situation meilleure, ici, maintenant, sous notre responsabilité. Nous devons prendre des décisions difficiles pour l’avenir de notre pays, en privilégiant les priorités nationales par rapport à toutes les autres considérations possibles, même si cela peut avoir un coût personnel ou politique.

Notre nation est mise à l’épreuve. Le peuple d’Israël nous observe et attend de nous que nous prenions les bonnes décisions.

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