Après la mort de Sinwar, Israël poursuit différentes négociations sur les otages
Le Cabinet de sécurité débat des efforts du chef du Mossad pour libérer 5 otages en échange d'un cessez-le-feu de deux semaines ; la date de l'attaque contre l'Iran n'est pas fixée, Israël s'attendant à une série d'attaques réciproques

Selon des responsables israéliens, deux efforts parallèles sont en cours alors qu’Israël tente de progresser vers un accord avec le Hamas qui permettrait la libération des otages à Gaza.
Le directeur du Mossad, David Barnea, a fait pression en faveur d’un accord général qui mettrait fin à la fois à la guerre à Gaza et à la campagne de l’armée israélienne contre le Hezbollah au Liban, ainsi qu’à la libération de tous les otages israéliens, a déclaré un responsable israélien au Times of Israel.
Lors d’une réunion du Cabinet de sécurité dimanche soir, les ministres ont entendu les premiers détails d’une proposition qui offrirait au Hamas un cessez-le-feu de deux semaines en échange de la libération de cinq otages, a rapporté le site d’information Ynet.
Le responsable israélien a déclaré que le plan avait été discuté plus tôt dimanche par le chef du Shin Bet, Ronen Bar, au Caire, avec des responsables égyptiens.
La réunion du Cabinet a eu lieu quelques jours après que les troupes de Tsahal ont tué le chef du Hamas, Yahya Sinwar, à Rafah. Le chef terroriste avait été décrit par les responsables israéliens et américains comme le principal obstacle à l’avancement des pourparlers.
« Il bloque tout ou ne répond pas », a déclaré un fonctionnaire israélien au Times of Israel avant que Sinwar ne soit éliminé.

Le même responsable a déclaré dimanche soir qu’il était « encore trop tôt » pour observer des progrès tangibles après la mort de Sinwar.
« Nous essayons sans aucun doute d’engager la conversation autour d’un nouvel accord sur la libération des otages », a déclaré le premier responsable cité.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rendra mardi en Israël et dans d’autres pays du Moyen-Orient pour faire pression en faveur de la libération des otages et de la fin des combats. Les responsables américains ont qualifié la mort de Sinwar « d’opportunité » pour un cessez-le-feu négocié et un accord sur les otages.
Il rencontrera le Premier ministre Benjamin Netanyahu mardi à la mi-journée, a indiqué le cabinet de Netanyahu.

Malgré les pressions israéliennes et internationales en faveur d’un accord, les ministres présents à la réunion du Cabinet qui a duré six heures dimanche soir ont entendu les négociateurs israéliens dire que les exigences du Hamas n’avaient pas changé à la suite de l’assassinat de Sinwar, selon la radio de l’armée.
Cela pourrait toutefois changer une fois que la nouvelle direction du Hamas aura émergé. Mais un communiqué du Hamas publié en fin de soirée a indiqué que pour le moment, le Hamas serait dirigé par un comité.
Frappes réciproques
La réunion du Cabinet de sécurité a également abordé en détail la réponse attendue d’Israël à l’attaque de missiles balistiques iraniens du 1er octobre.
« Nous partons du principe que cela fera partie d’un processus de frappes réciproques entre Israël et l’Iran », a déclaré le premier responsable israélien cité.

Dimanche soir, le Cabinet n’a pas voté pour donner à Netanyahu et au ministre de la Défense Yoav Gallant le pouvoir de décider du timing d’une attaque contre l’Iran, a rapporté Yedioth Ahronoth.
Les deux ministres veulent donner le feu vert à la riposte d’Israël à une attaque de missiles balistiques iraniens à la dernière minute, comme ce fut le cas pour la frappe qui a tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à la fin du mois de septembre, selon le journal.
De pareils votes peuvent être effectués en quelques minutes par téléphone.

Selon le Yedioth, les ministres ont exprimé leur frustration face à la « faible réponse » à l’attaque de drone contre la maison de Netanyahu la semaine dernière, qu’ils pensent avoir été approuvée par l’Iran. Les membres des services de sécurité ont répondu qu’ils ne faisaient qu’exécuter les directives de l’échelon politique.
Le premier responsable israélien a déclaré que l’attaque contre l’Iran ne serait pas affectée par l’attaque de drone contre la maison du Premier ministre à Césarée, mais qu’il y aurait une réponse significative à l’incident.
La radio de l’armée a également rapporté que les ministres ont discuté de la manière de faire avancer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, à la lumière d’une lettre des secrétaires d’État et de la Défense des États-Unis mettant en garde contre les perturbations potentielles de certains transferts d’armes si davantage d’aide n’est pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza.

La semaine dernière, Antony Blinken et le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, ont averti Gallant et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qu’Israël disposait d’un mois pour apporter des améliorations significatives à la situation humanitaire dans la bande de Gaza, sous peine de compromettre la poursuite de l’approvisionnement en armes américaines.
Les États-Unis font pression pour que des centaines de camions d’aide supplémentaires par jour soient autorisés à entrer dans la bande de Gaza et s’inquiètent de la législation israélienne qui interdirait à l’UNRWA d’opérer en Israël.
En juillet, la Knesset a approuvé en première lecture trois projets de loi visant à fermer l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens et leurs descendants.
Selon Ynet, le ministère des Affaires étrangères a présenté les dangers liés à l’adoption de la législation sur l’UNRWA, soutenue par 100 députés. L’un de ces dangers est qu’Israël soit considéré comme violant la charte des Nations Unies et puisse en être exclu.
Les ministres ont exprimé leur frustration quant au fait que les dangers n’aient pas été clairement exposés avant que la législation ne commence à être examinée par la Knesset.