Après Netanyahu, Tsahal confirme que la frappe du 13 mai a tué Muhammad Sinwar
Des avions de combat ont largué 50 bombes en 30 secondes sur un réseau de tunnels sous l'hôpital européen, éliminant le chef du groupe terroriste à Gaza, et d'autres hauts commandants
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Une frappe aérienne israélienne a tué Muhammad Sinwar, haut dirigeant du groupe terroriste palestinien du Hamas, dans un tunnel qui était situé sous un hôpital du sud de la bande de Gaza plus tôt ce mois-ci, ont confirmé samedi soir des responsables de la Défense israéliens, trois jours après l’annonce similaire qui avait été faite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Dans un communiqué conjoint, l’armée israélienne et les services de sécurité intérieure du Shin Bet ont déclaré être en mesure de confirmer que l’attaque du 13 mai contre l’hôpital européen de Khan Younès avait éliminé Muhammad Sinwar, Muhammad Shabana, commandant de la brigade de Rafah du groupe terroriste, et Mahdi Quara, commandant du bataillon sud de Khan Younès.
« Les terroristes ont été éliminés alors qu’ils menaient des opérations dans un centre de commandement et de contrôle souterrain situé sous l’hôpital européen de Khan Younès, mettant délibérément en danger la population civile à l’intérieur et autour de l’hôpital », indiquait le communiqué conjoint.
Au début du mois, le Wall Street Journal avait cité des responsables du Hamas et des responsables arabes qui avaient affirmé que la réunion des hauts dirigeants du groupe terroriste avaient été convoqués pour une réunion qui avait été l’occasion de discuter, entre autres, de leur approche des pourparlers sur un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la libération des otages.
Face à cette opportunité, l’armée de l’air israélienne avait immédiatement commencé à préparer une frappe, même si les hauts responsables s’attendaient à ce qu’elle soit annulée par crainte de porter atteinte aux otages, que Sinwar aurait gardés près de lui.
Lorsque des renseignements fiables avaient confirmé qu’aucun otage ne se trouvait à proximité des hauts commandants, l’armée de l’air avait reçu l’autorisation de lancer l’opération, des avions avaient été dépêchés et les bombardements avaient commencé.

Tsahal a déclaré avoir mené « des opérations de renseignement approfondies […] afin de permettre une frappe précise et afin de minimiser au maximum les atteintes aux civils ».
Selon l’armée, des avions de combat ont largué plus de 50 munitions en 30 secondes lors de cette frappe. Les missiles « de précision » ont touché le centre de commandement souterrain du Hamas et le réseau de tunnels, tuant les hauts commandants sans endommager l’hôpital lui-même, a précisé Tsahal.
L’armée a ensuite bombardé la zone à plusieurs reprises afin d’empêcher quiconque de s’approcher du tunnel et de venir en aide à d’éventuels terroristes blessés à l’intérieur.
Le ministère de la Santé dirigé par le groupe terroriste palestinien du Hamas avait fait état de seize morts et de plus de soixante-dix blessés dans cette frappe. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

Muhammed Sinwar, haut responsable de la branche armée du Hamas, était le frère cadet de l’ancien chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar. Le jeune Sinwar figurait depuis des mois en tête de la liste des personnes les plus recherchées par Israël.
Les responsables israéliens ont indiqué que Sinwar avait fait preuve d’une grande obstination dans les négociations visant à finaliser un cessez-le-feu susceptible de permettre la libération des otages.
À la suite de l’élimination du commandant en chef du Hamas, Muhammad Deif, en juillet 2024, Muhammad Sinwar avait pris la tête de la branche armée du groupe terroriste. Yahya Sinwar, instigateur du pogrom du 7 octobre 2023 en Israël qui avait entraîné la guerre à Gaza, avait été nommé chef suprême du Hamas après l’élimination d’Ismaïl Haniyeh par Israël à Téhéran, le même mois.
Après l’élimination de Yahya Sinwar en octobre 2024, Muhammad Sinwar était devenu de facto le chef du groupe terroriste dans la bande de Gaza.

Tsahal a expliqué que Muhammad Sinwar était « l’un des membres les plus haut placés et les plus anciens de la branche armée du Hamas », ajoutant qu’il « a joué un rôle important dans la planification et dans l’exécution du massacre brutal du 7 octobre, en tant que chef des opérations à l’époque ».
Muhammad Sinwar était auparavant commandant de la brigade Khan Younès et chef de la division des opérations armées du Hamas.
Il avait été emprisonné par Israël dans les années 1990 pendant neuf mois, puis il avait passé trois années supplémentaires dans une prison de l’Autorité palestinienne (AP) à Ramallah, d’où il s’était évadé en 2000. En 2006, Muhammad Sinwar avait fait partie de la cellule du Hamas qui avait enlevé le soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Selon l’armée israélienne, Shabana « était l’un des planificateurs et des exécutants du massacre barbare et sanglant commis le 7 octobre et il a supervisé la captivité de nombreux otages dans le sud de Gaza ».

La mort de Muhammad Sinwar a laissé son proche collaborateur Ezzedine al-Haddad, commandant de la brigade de Gaza, à la tête du Hamas dans toute l’enclave.
On ignore encore dans quelle mesure la mort de Muhammad Sinwar a influencé les décisions prises au sein du groupe terroriste concernant les négociations de cessez-le-feu.
Après la confirmation de la mort de Muhammad Sinwar par l’armée, le ministre de la Défense, Israel Katz, a averti les autres dirigeants du groupe terroriste à Gaza et à l’étranger qu’ils seraient les prochaines cibles d’Israël.
« C’est désormais officiel : le meurtrier Muhammad Sinwar a été éliminé avec le commandant de la brigade de Rafah, Muhammad Shabana, et la bande de malfaiteurs qui les accompagnait sous l’hôpital européen de Gaza, et il a été envoyé pour rejoindre son frère aux portes de l’enfer », a déclaré Katz dans un communiqué.
« Ezzedine al-Haddad à Gaza et Khalil al-Hayya à l’étranger, ainsi que tous leurs complices, vous êtes les prochains sur la liste », a-t-il ajouté. Al-Hayya est membre du conseil de direction du Hamas à l’étranger.
La plupart des dirigeants du Hamas ont été éliminés par Israël pendant la guerre actuelle.