Après seulement 3 mois, un vice-ministre d’extrême droite quitte ses fonctions et retourne à la Knesset
La décision d'Almog Cohen pourrait pousser le député HaTzionout HaDatit Zvi Sokot à quitter le Parlement, ouvrant la voie à un combat potentiel entre le parti et Otzma Yehudit

Le vice-ministre chargé de l’intelligence artificielle Almog Cohen (Otzma Yehudit) a annoncé dimanche sa démission du gouvernement, moins de trois mois après sa nomination.
Le politicien d’extrême-droite, proche du cabinet du Premier ministre, a annoncé son intention de retourner à la Knesset. Il souhaite faire avancer la législation visant à établir un aéroport dans le moshav de Nevatim, dans le sud du pays.
Cohen, qui réside dans la ville méridionale d’Ofakim, se bat depuis longtemps pour la création d’un aéroport civil dans le Néguev. Malgré les réserves des responsables de la sécurité, un projet de loi parrainé par Cohen et d’autres députés appelant à la création d’un aéroport international à Nevatim – où se trouve déjà une base de l’armée de l’air – fait actuellement son chemin à la Knesset.
Le Conseil national de la planification et de la construction d’Israël envisagerait toutefois un autre emplacement dans la vallée de Jezréel, suscitant la colère de Cohen.
« L’État profond se trompe s’il pense qu’il est le plus fort, qu’il pourra déterminer où l’aéroport… sera construit », a-t-il fait savoir. « Je retourne à la Knesset pour soumettre au vote en deuxième et troisième lectures le projet de loi multipartite portant la construction d’un aéroport à Nevatim – [c’est] un projet national qui créera des dizaines de milliers d’emplois, et fera prospérer le Néguev pendant des générations. »
‘Tout député, qu’il soit de droite ou de gauche, qui ne soutient pas cette loi sera tenu responsable devant les habitants du Néguev et de la vallée », a ajouté Cohen.
Le retour du politicien d’extrême droite à son ancien siège à la Knesset entraînera le départ du député du HaTzionout HaDatit Zvi Sokot en vertu de la loi dite « norvégienne ».
Après une longue période de désaccord avec son propre parti Otzma Yehudit, Cohen a été nommé à un poste de vice-ministre début avril. Il a alors démissionné de son poste de député conformément à la loi, qui permet aux membres du cabinet et aux vice-ministres de démissionner de leurs sièges à la Knesset pendant qu’ils occupent leurs postes ministériels.

Cette loi avait permis le retour du député HaTzionout HaDatit, Zvi Sokot. Figurant à la dernière place de la liste électorale commune des deux partis pour les élections nationales de 2022, Sokot avait été expulsé quand Otzma Yehudit avait quitté le gouvernement en janvier, pour protester contre l’approbation par le gouvernement d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

Après le retour en mars d’Otzma Yehudit dans la coalition, aucun de ses ministres n’avait démissionné en vertu de la loi dite « norvégienne » et ainsi permis le retour de Sokot, provoquant la colère du HaTzionout HaDatit qui accusait Otzma Yehudit de violer un accord entre les parties.
L’acceptation par Cohen d’un poste de vice-ministre en avril a permis au président d’Otzma Yehudit et ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir de faire d’une pierre deux coups, atténuant les tensions avec le président du HaTzionout HaDatit et ministre des Finances Bezalel Smotrich, tout en se débarrassant de Cohen, qui avait fréquemment refusé de se soumettre à la discipline du parti.
Ni Sokot, ni Ben Gvir, ni Smotrich n’ont réagi publiquement à la décision de Cohen dimanche.