Après une menace judiciaire, Yair Netanyahu s’excuse auprès de Dana Weiss
Dans des excuses retweetées par le Premier ministre,son fils dit que ses tweets sur la présentatrice de la Douzième chaîne étaient "sans fondement"
Le fils aîné du Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté jeudi ses excuses pour avoir laissé entendre, au début de l’année, qu’une grande présentatrice israélienne avait obtenu une promotion canapé.
Ses excuses ont ensuite été partagées par son père.
En mai, Dana Weiss, correspondante diplomatique et présentatrice de la Douzième chaîne, a annoncé qu’elle poursuivrait Yair Netanyahu en justice pour diffamation à cause de ses tweets offensants, dont le fils du Premier ministre s’est ensuite moqué dans d’autres messages sur les réseaux sociaux.
Cependant, jeudi, l’intéressé a écrit : « Les articles que j’ai publiés les 23, 24 et 25 mai sur Dana Weiss sont sans fondement. Je m’excuse auprès d’elle et j’invite tous les internautes à y renoncer et à retirer leurs messages relatifs à cette affaire ».
Ce tweet a ensuite été publié par le Premier ministre, avec pour légende : « Publié par mon fils Yair aujourd’hui sur Twitter. »
Dans un tweet en mai, Yair Netanyahu avait écrit : « Quelqu’un sait-il comment Dana Weiss a obtenu un poste aussi élevé ? … Érudite ? Non. Intelligente ? Non. Intéressant… ».
Après un commentaire qui disait que la présentatrice, comme la majorité des employés potentiels, avait sûrement dû passer un entretien, il avait
répondu : « Hmmmm… Je ne sais pas si on peut appeler ça un entretien professionnel, ce qui est arrivé ».
Un certain nombre d’abonnés de Netanyahu avaient répondu en suggérant de manière plus explicite que Dana Weiss avait eu des relations sexuelles pour obtenir son poste.
Dans un communiqué annonçant la plainte pour diffamation, la Douzième chaîne a fait savoir que le jeune Netanyahu avait tenu des propos « diffamatoires et misogynes » à l’encontre de Dana Weiss, « qui s’apparentent même à du harcèlement sexuel ».
« Ce sont des écrits mensongers et graves qui constituent une diffamation », a ajouté la chaîne, qui a indiqué qu’une plainte serait déposée dans les prochains jours.
Elle n’a pas précisé le montant des dommages et intérêts qui seraient réclamés.
« Hahaha, vous voulez que je vous dise une blague ? La Douzième chaîne porte plainte *contre moi* au nom de Dana Weiss. La même chaîne qui a fait verser mon sang avec l’histoire des enregistrements secrets », a tweeté Yair Netanyahu en réponse.
Il faisait là référence à un enregistrement diffusé en 2018 par la chaîne où il était entendu en train de tenir des propos méprisants sur les femmes pendant une sortie dans un club de strip-tease de Tel Aviv. Il avait ensuite poursuivi son ancien chauffeur, à l’origine de l’enregistrement, et un tribunal avait condamné ce dernier à verser la somme de 30 000 shekels en dommages et intérêts.
Yair Netanyahu s’était déjà querellé dans le passé avec Dana Weiss qui l’avait qualifié dans une vidéo « d’abruti » alors qu’elle embarquait dans le vol du Premier ministre qui l’emmenait à Washington, accompagnée de plusieurs journalistes.
Elle avait ultérieurement présenté ses excuses.
Yair Netanyahu a (très) souvent suscité la controverse, ces dernières années, avec ses publications sur les réseaux sociaux.
Yair Netanyahu a été accusé d’avoir employé des tactiques similaires dans le passé pour embarrasser une partisane du président de Kakhol lavan, Benny Gantz.
En 2017, il s’était attiré l’opprobre général après avoir publié un dessin attaquant les critiques de ses parents – et qui, en même temps, semblait adopter des thématiques antisémites.
Il avait également utilisé les réseaux sociaux pour qualifier « d’autiste » un chef de la police et pour accuser le chef de l’État et le président de la Knesset de fomenter un coup d’État. Il a été mêlé à un certain nombre de plaintes pour diffamation, en tant qu’accusé et en tant que plaignant.
Au mois de mars, un juge lui avait ordonné de verser la somme de 250 000 shekels après son refus de répondre à une plainte en diffamation déposée contre lui par un ancien rédacteur du site Walla, à la suite d’un retweet qui comportait une accusation incendiaire. Il a fait appel de ce jugement.