Argentine: la montée de l’antisémitisme s’observe principalement sur Internet
Alors que seuls 3 % d'incidents de ce type étaient signalés en 2008, la haine anti-juive sur la toile représente dorénavant 90 % des cas d'antisémitisme

BUENOS AIRES, Argentine – Les incidents antisémites en Argentine ont augmenté de 14 % en 2017 par rapport à l’année précédente, a noté un rapport.
Le rapport annuel sur l’antisémitisme préparé par le Centre d’Etudes sociales (CES) de la Délégation des associations israélites d’Argentine a été rendu public mercredi.
L’instance de recherche de cette organisation-cadre politique juive a également fait savoir de presque 90 % des 404 plaintes déposées en 2017 concernaient des incidents survenus sur Internet, sur les réseaux sociaux ou sur les sites d’information en ligne.
Les incidents antisémites sur Internet représentent ainsi 88 % du total de 2017, presque le double de 2014, où ils s’élevaient à 47 %. Ils n’étaient que 3 % du total en 2008.
« L’antisémitisme constitue un préjugé actuel au sein de notre société », a commenté le président de la DAIA, Alberto Indij, mercredi alors qu’il présentait le rapport à Buenos Aires. « De manière très efficace, le message de haine s’approfondit par le biais de nouvelles formes de communications amenées par les avancées technologiques ».
La majorité de ces incidents en ligne sont survenus sur Facebook qui compte 23 millions d’utilisateurs en Argentine. La plateforme sociale argentine Taringa arrive après, selon le rapport, suivie par Twitter.
Ce 19e rapport annuel a été présenté au secrétaire des droits de l’Homme du pays lors d’un événement public organisé aux Archives de la mémoire nationale. Un panel d’experts a discuté des conclusions de l’étude.
Même si l’Argentine a mis en place une loi anti-discrimination en 1998, la haine en ligne et sur les réseaux sociaux représente un défi pour les autorités judiciaires locales.
« Nous faisons face à une situation délicate avec cette tendance de haine sur Internet qui augmente constamment en raison du problème de territorialité », a dit Marisa Braylan, directrice du CES, à JTA. Braylan figurait parmi le panel de spécialistes.
Marcelo Isaacson, directeur exécutif de la Communauté juive du Chili, a déclaré lors de la présentation qu’il y avait des « chefs palestiniens radicaux » dans son pays où la propagation de la haine des Juifs n’a pas seulement lieu sur les réseaux sociaux mais également dans les médias nationaux traditionnels.
La communauté palestinienne du Chili serait la plus importante hors du Moyen-Orient. Au moins 300 000 Chiliens sont d’origine palestinienne, selon des études. Environ 15 000 Juifs vivent au Chili.
Les touristes israéliens se sont déjà plaints du sentiment israélien au sud de l’Amérique Latine, notamment au Chili et en Argentine.