Assad : la Syrie prête pour affronter l’Occident, Israël sera le « grand perdant »
Maishaina Shaaban déclare aux médias libanais que la Syrie n'a pas peur de l'affrontement, "sera préparée si cela se produit"

Prétendant que « les règles du jeu ont changé », une conseillère politique et médiatique du président Bashar el-Assad a affirmé jeudi que la Syrie était prête pour la guerre avec les forces internationales si les hostilités devaient éclater.
« Nous n’avons pas peur de la guerre et nous serons prêts à y faire face si cela se produit », a déclaré Buthaina Shaaban à la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, affiliée à Hezbollah.
Ces déclarations s’inscrivaient dans un contexte de tensions accrues entre la Syrie et la Russie, d’une part, et les Etats-Unis – et éventuellement ses alliés européens – d’autre part. Washington a menacé de punir militairement la Syrie pour l’attaque chimique à l’est de Ghouta ce week-end, au cours de laquelle une quarantaine de personnes sont mortes.
La Syrie, avec le soutien de la Russie, a nié toute responsabilité pour ce qui s’est passé dans l’enclave rebelle.
Shaaban a déclaré que la Syrie et la Russie s’étaient préparées à une attaque américaine et a affirmé que les cartes étaient maintenant en faveur de Damas, le régime syrien se trouvant dans une bien meilleure situation maintenant qu’il l’avait été dans le passé.
Elle a accusé Israël de vouloir prolonger la guerre civile syrienne, mais qu’une victoire du gouvernement syrien sur les rebelles changerait la région et le monde, et qu’Israël serait « le plus grand perdant ».

Le président américain Donald Trump a répondu mercredi à la menace russe d’abattre des missiles destinés à la Syrie en tweetant, « Prépare-toi Russie, parce que les missiles arrivent, beaux et nouveaux et ‘intelligents’ ! Tu ne devrais pas être le partenaire d’un animal qui tue son peuple au gaz et qui y prend plaisir ! »
La Première ministre britannique Theresa May a convoqué une réunion d’urgence du cabinet pour jeudi et le journal The Telegraph a rapporté qu’elle a déjà ordonné aux sous-marins britanniques de se déplacer à portée de missile de la Syrie, tandis que le président français Emmanuel Macron doit décider d’une réponse dans « les prochains jours », après avoir insisté sur le fait qu’il ne veut pas d’escalade et que toute réponse se concentrerait sur les capacités chimiques de la Syrie, et non sur les alliés du régime.
La radio israélienne a rapporté jeudi que le gouvernement syrien avait envoyé des SMS aux citoyens pour se préparer à l’éventualité d’une attaque et que de longues files d’attente s’étaient formées devant les boulangeries et autres magasins d’alimentation.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, a rapporté mercredi que les forces progouvernementales syriennes évacuaient les principaux aéroports et bases militaires avant une attaque. Des photos satellites ont montré que la plupart des navires de guerre russes utilisant une base à Tartous sur la côte méditerranéenne syrienne ont levé l’ancre et sont partis.
La tension entre Israël et la Syrie et son proche allié, l’Iran, a augmenté cette semaine alors que Téhéran a menacé de représailles pour une attaque aérienne meurtrière en Syrie attribuée à Israël.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est entretenu mercredi avec les principaux responsables de la défense au sujet de la situation sécuritaire aux frontières nord du pays.
Netanyahu a également ordonné aux ministres du Likud de s’abstenir de commenter publiquement la situation en matière de sécurité en raison de la « sensibilité du contexte ».
La Russie, la Syrie, l’Iran et les États-Unis ont tous déclaré qu’Israël a effectué les tirs de missiles lundi avant l’aube sur la base aérienne T-4 près de Palmyre, dans le centre de la Syrie. Les autorités israéliennes ont refusé de commenter la frappe, qui aurait tué au moins 14 personnes, dont au moins sept militaires iraniens.
Mardi, un haut conseiller du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël au sujet du raid aérien.
« Les crimes ne resteront pas sans réponse », a déclaré Ali Akbar Velayati lors d’une visite en Syrie, selon l’agence de presse officielle Islamic Republic News Agency.
Israël a régulièrement exprimé sa préoccupation au sujet de la présence iranienne en Syrie, craignant l’établissement à long terme de forces hostiles dans le pays voisin.
Le président russe Vladimir Poutine, lors d’un appel téléphonique mercredi, a demandé à Netanyahu d’éviter toute mesure susceptible d’accroître l’instabilité en Syrie.
Pour sa part, M. Netanyahu a déclaré qu’Israël continuerait de contrer les efforts de l’Iran pour renforcer sa présence militaire dans ce pays déchiré par la guerre.
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